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samedi, décembre 01, 2007

"Ballades" irlandaises autour d'un phare mythique














UNE MONTEE EN DEUX ETAPES

  Au mois de juillet 2006, nous l'avons fait le sud de l'Irlande sur 2 semaines avec des amis volontaires et déterminés. Pour " l'expérience", nous étions 8 sur un Océanis clipper 411 et nous nous sommes même offerts une escale de 2 jours aux Iles Scilly lors du trajet retour.

Départ de Saint-Malo le 17/7 à 13h30 après un copieux avitaillement et un plein de carburant en " tous genres".




Eh oui, la vie s'installe à bord tout de suite.....Pour faire avancer un bateau, il faut que l'équipage soit en forme, donc il faut qu'il mange bien....
Le vent de NE s'annonce tout doucement.....C'est bien pour nous....




La première vaisselle, n'est-ce pas Christine..? Et avant tout, un premier constat sur la consommation d'eau (C'est........ très important l'eau à bord).




Nous avons de la chance, car le vent de NE tant espéré pour cette traversée, s'installe en fin d'après-midi. Le ciel est complètement dégagé....du vrai bonheur ! "Chadburn", notre beau bateau bien réglé est en route directe pour Land's End. Le rail des cargos est droit devant......D'ailleurs, pour fêter tout ça, le chef " himself " se met aux fourneaux  pour une sympathique soirée galettes et crêpes bretonnes..




Le lendemain matin, après une nav de nuit bien fraîche mais très calme, c'est notre premier lever de soleil en pleine Manche. C'est la fin de quart de Jean et de Frédérique. " Fait pas chaud, hein ?......"





De même que les couchers, les levers de soleil sont souvent annonciateurs de la météo de la journée à venir. Aujourd'hui, pas de problème !....Le baro est haut et le ciel se dégage progressivement.




Vent constant pendant toute la journée et soleil omniprésent. A l'apéro du midi, Philippe sort le jambon italien et avec Stéphane, le découpage va devenir une cérémonie incontournable sur notre navire......




En fin d'après-midi, nous naviguons presqu' au vent arrière dans le sud du fameux Cap Lizard (cette pointe est la marque d'arrivée de nombreuses courses et records transatlantiques) que nous passons après l'avoir relevé au 0°.




Après la baie de Penzance, notre Océanis fait route vers la mythique bouée cardinale sud de Runnel Stone où nous savons que notre aventure commencera vraiment. La traversée de la baie depuis le Lizard, est longue (le vent tombe progressivement) et nous prendra le reste de l'après-midi. Vers 19h30, nous sommes dans le sud de la bouée et nous n'avons plus beaucoup d'air. Un gros bâtiment militaire français est en stand-by dans le coin. Présence rassurante...
Nous attendons sagement le bulletin météo de 20h sur France Inter pour prendre une décision concernant notre progression vers l'Irlande et donc de partir pour une deuxième navigation de nuit. Le bulletin est calamiteux, c'est du genre, vents variables très faibles, ce qui signifie souvent en bon jargon marin qu'on va utiliser la très fameuse risée "Perkins" qui en fonction des bateaux change de nom....Vous avez compris pourquoi ! Il est hors de question de naviguer au moteur cette nuit pour monter sur l'Irlande. Ce sera à la voile, un point c'est tout. Nous décidons donc de faire une escale dans ce pittoresque port de Penzance qui n'ouvrira les portes de son bassin à flot que vers 22h30 " french hour, of course". On a donc le temps de remonter tranquillement le long de la côte en tirant quelques bords de près. Au niveau du phare de Tater Du, le vent nous lâche pour de bon et c'est donc au moteur que nous finissons notre remontée vers Penzance. Quelques bateaux sont au mouillage sur les bouées d'attente et roulent inconfortablement. Nous optons pour une attente plus tranquille de l'autre côté de la jetée, c'est vrai avec peu d'eau mais sans ce roulis désagréable. Avec une bonne demi-heure de retard, le "harbour master" nous ouvre les portes. Après une petite manoeuvre, nous nous mettons à couple en troisième rang près de la capitainerie, ainsi nous pourrons ravitailler en eau et peut-être même nous brancher sur le 220 v, ce qui est très appréciable quand on est dans un port.



PENZANCE



Nous avons tout notre temps dorénavant mais l'équipage se multiplie pour préparer le repas, faire le plein d'eau, organiser le branchement électrique, bref, on ne chôme pas sur " Chadburn" ce soir-là....
La nuit s'installe sur
notre bateau. Ce soir pas de quart, mais un bon sommeil réparateur.




Mardi 19/07: Apr
ès une bonne nuit, il est midi quand nous franchissons l'écluse dans l'autre sens. La météo nous annonce du sud-ouest virant ouest 4 en fin de journée et pour la nuit.

Après avoir
doublé Newlyn, Mousehole et viré à nouveau la bouée cardinale de Runnelstone, nous voilà donc en mer Celtique entre le bateau-phare des "Seven Stones" (ô combien tristement célèbre après la catastrophe de l'Olympic Bravery qui suivit celle de l'Amoco-Cadix) et le phare de Longship au large duquel nous voyons notre premier phoque en même temps que nous subissons une petite bruine désagréable. On ira même jusqu'à tenter de mettre en place notre arme secrète, j'ai nommé notre spi " blue Peter", échec cuisant qui aura pour seul effet de le mouiller.

Un peu plus tard, dans la soirée, avant le traditionnel ti-punch, le temps se découvre à nouveau , on progresse lentement mais à la voile. On reprend la météo: Sud-ouest 3-4, ce qui signifie route directe très confortable vers l'Irlande.


.


Pour l'instant, on a pas grand chose comme vent et plutôt de secteur sud. Après l'échec du spi, nous nous mettons voiles en ciseaux avec le génois tangonné, c'est une allure stable mais trop fixe lorsqu'il faut agir vite pour changer de cap. J'espère qu'on ne va pas rester toute la nuit comme ça.....!

Mes voeux sont exhaussés et à la tombée du jour, un léger vent de sud-ouest nous permet de nous amurer j'espère, définitivement bâbord . Quelle chance, pas de manoeuvre à faire cette nuit, juste suivre un cap facile à tenir...




Pour l'instant, nous
faisons route directe bâbord amure avec du sud-ouest (7 à 8 nds) sur Kinsale que nous avons préféré à Cork comme port d'atterrissage car la remontée de sa rivière est nettement plus courte et notre programme vers l'ouest est "minuté".
 Dans la nuit, le vent va forcir pour atteindre progressivement 12 à 15 nds ce qui nous permettra d'avancer entre 5 et 7 noeuds à une allure idéale pour que les équipiers hors-quart puissent dormir confortablement.

La nuit s'es
t donc passée sans problème si ce n'est un "petit" cargo de 70 m qui est passé suffisamment près pour qu'on le pense vraiment. " N'est-ce pas Jean et Frédérique.....?" Pendant toute la matinée, le vent fait le yoyo en force et en direction.




En fin d'après-midi, c'est au dernier m
oment (la visibilité n'est pas bonne du tout : 2 milles maxi ), après avoir doublé de près les deux plateformes de forage de gaz au large de Cork, que nous repérons la première terre irlandaise assez haute sur l'eau sur notre tribord. Enfin l'Irlande ! Il est 16h.

Nous sommes le jeudi 20/07. Il ne nous restait plus qu'à localiser la cardinale sud de Bullman (merci le GPS !) pour embouquer la rivière de
Kinsale à la voile "of course" (du Figaro)......lol.




Cette remontée est facile (il suffit de repérer et suivre le balisage) et ressembl
e beaucoup à celle des rivières de la Cornouaille anglaise, la rivière de Salcombe par exemple.



KINSALE (Jeudi 20/07 17h45 au vendredi 21/07 vers 16h)


Kinsale est nichée au fond d'un co
ude de la rivière et adossée à une colline verdoyante. Nous trouvons assez rapidement une place à couple au ponton visiteurs, alors vient seulement le moment de la découverte. Ce port de grande réputation chez les voileux (départs et arrivées de nombreuses étapes de la course du "Figaro") est très compact avec comme souvent en Grande-Bretagne, une cohabitation de la pêche et de la plaisance. Il est en prise directe avec la ville qui arbore des couleurs "so irish" et une architecture "so british". Le centre est inondé de fleurs même dans les petites ruelles étroites où on peut admirer les devantures colorées des différents commerces et en particulier les librairies vouées très souvent à la vente de livres d'occasion. Des petits squares aux fontaines multiples et aux pelouses tondues aux ciseaux aèrent l'ensemble. La vie y est intense et chaleureuse. Elle contraste avec l'idée que l'on peut se faire de ce pays "loin" du soleil si exposé aux rigueurs océaniques et climatiques. Il faut aussi aller faire une visite au yacht-club du port pour se rendre compte que le "yachting" est une tradition là-bas.
L'activité est partout: Il y a un mélange entre les pratiques quotidiennes de voile légère par les enfants et la croisière de ces messieurs très "smarts" qui discutent devant une "guiness" ou une "murphy" de la dernière régate du vendredi soir. Les touristes sont nombreux et nous sommes étonnés de cette animation estivale car nous nous étions faits une image assez caricaturale de cette Irlande: Grisaille, pub, et gens un peu fermés mais c'est tout le contraire que nous découvrons. Les gens sont accueillants, joviaux...Encore un de mes clichés sans fondement.




C'est dans un de ces petits sq
uares que nous entendrons notre première ballade (avec deux L) irlandaise sous les doigts d'une charmante joueuse de harpe celtique. Pendant ces instants, le temps s'arrête et nous goûtons vraiment intensément le plaisir d'être là, même si les dizaines d'heures de navigation de ces derniers jours ont un peu entamé notre tonus. De retour au bateau, c'est presque l'heure de l'apéro pour lequel Philippe aiguise son couteau afin de découper de fines tranches dans le sacro-saint jambon italien du bord pendant que d'autres sont déjà en train de " tester" les bières brunes du club-house. Le départ d'un autre voilier directement amarré au ponton, nous laisse une place libre ce qui nous permet de nous brancher "électrique" et d'avoir accès plus facilement au poste d'eau. Il y a déjà quelques petites lessives à faire et le temps est propice au séchage. De retour au bateau, chacun y va de ses commentaires sur ce qu'il a vu ou fait : c'est déjà le temps des petits cadeaux et souvenirs typiques..

Tout l'équipage se retrouve bientôt sur le "salon de pont" au soleil pour le premier apéritif irlandais. Celui-ci est à peine commencé qu'un bateau sollicite l'autorisation de venir se mettre à couple : Bateau ancien déjà, lourd mais superbement équipé pour la manoeuvre en équipage réduit car "ils" ne sont que deux et leur maitrise est parfaite. Il y a quand même un troisième équipier mais il a quatre pattes et une stature imposante: C'est un superbe berger allemand à poils longs répondant au nom de "Ludwig". Ce couple d'Anglais d'une trentaine d'années avec leur chien me fait tout de suite penser à ceux que j'avais fréquenté pendant cinq années de suite lors d'échanges scolaires avec mon collège: C'était, semblait-il, un fait de société de ne pas avoir d'enfant pour être plus libre et pouvoir réaliser des passions communes. Cette réflexion est très personnelle mais je la tiens de la bouche même des gens concernés car à cette époque cela m'avait un peu interpelé.
Après une mise en ordre parfaite et minutieuse de leur bateau, le trio passe sur notre bateau pour aller à terre. C'est le chien qui passe en premier et conduit ses maîtres par le chemin habituel, c'est-à-dire en avant du pied de mât comme la tradition l'exige sur chaque ponton où les bateaux sont à couple. Le retour de nos amateurs de bière déclenche aussitôt la remise en route de l'apéro sous un soleil encore chaud car içi nous sommes par 8° 30' de longitude ouest et plus nous allons faire de l'ouest et plus le soleil se couchera tard (23h40 du côté de Mizen Head).
La fin de journée sera propice au repos bien mérité dans un port bien abrité.

Après une nuit au calme et réparatrice, c'est un peu l'heure du farni
ente et chacun s'occupe en attendant le départ prévu dans le milieu de l'après-midi pour une petite étape en direction de la rivière de Castelhaven. La météo est bizarre mais favorable, du S-SE force 3 (arrivée prochaine d'une perturbation....??) , c'est à dire du vent de travers ou du portant. En fait pour cette petite croisière côtière dans le sud de l'Irlande, je me suis inspiré d'un article paru dans un des derniers " Voile magazine " qui s'intitulait " En croisière sous le vent du Fastnet " et qui relatait le parcours d'un équipage dans cette région avec, me semblait-il, des escales fort bien choisies et très attrayantes (photos dans l'article).

Vers 16h, nous prenons la rivière dans l'autre sens mais dehors le vent n'est pas au S-SE comme annoncé mais plutôt au suroît (3 bf) comme on dit en Bretagne. Tant pis!
Donc à tirer des bords de près pour se dégager de la pointe ouest de la baie de Kinsale Old Head.




Après cette pointe, nous serons presque en route directe au près (on s'appuiera au moteur pour passer les caps en "pointant" un peu plus) et si le vent tourne un peu vers le sud (thermique par exemple si on se rapproche de la côte) on fera route plus directe.




Quoiqu'il en soit,
le spectacle est magnifique car à partir de la pointe Seven Head, le rivage est plus proche et dans ce soleil qui décline, les différents verts des prairies qui " tombent " dans la mer contrastent avec son rougeoiement qui s'incruste dans les anfractuosités des pointes de granit.


Attention quand même à bien localiser les roch
es affleurantes dans le SW de Galley Head quand on a le soleil dans les yeux comme c'est le cas ce soir !....Vous avez sans doute vu qu'on ne pouvait pas les manquer, on avait notre vigie à bord.......




A partir de cette pointe, nous pouvons heureusement " abattre"(s'éloigner du vent) en mettant le cap sur l'île High que nous identifions dans notre étrave mais avec une certaine réserve (car en bateau le doute est gage de sécurité dans la majorité des situations surtout pour les repérages).

Quelques milles plus loin, c'est bien elle, nous la laissons sur tribord et nous dirigeons tout droit sur l'île Horse. Nous passons dans le sud de l'île Skiddy au moment même où le tout petit phare de Reen Point s'allume. Qu'allons-nous découvrir au moment où nous empannons (c'est un virement en passant par le vent arrière, le passage d'un côté à l'autre de la bôme doit être parfaitement contrôlé) pour embouquer notre deuxième rivière à la voile après Kinsale?..
Droit devant nous se dessine petit à petit notre mouillage, et j'ai une impression de "déjà vu" car ce site, je l'ai vu maintes et maintes fois en photo sur mon document et maintenant, nous y sommes nous aussi. Ce n'est pas sans une certaine émotion que nous jetons l'ancre par 3 m de fond à une heure proche de la marée basse (2m95 de marnage: "20 m de chaîne suffiront amplement " d'autant plus que nous sommes en mortes eaux). Nous sommes le vendredi 20/07, il est 20h45 et nous sommes à  Castletownshend.



CASTLETOWNSHEND


Nous sommes en parallèle avec un beau bateau américain , notre zone d'évitage est sécurisée, le courant sera faible et nous sommes tellement à l'abri que le vent n'aura que peu d'influence sur la position de notre bateau. Alors profitons de cet instant tant désiré. Le ciel est dégagé mais la météo de 22h03 (heure locale) nous annonce le passage d'une toute petite perturbation dans la journée de demain qui pourrait nous arriver dessus dans la deuxième partie de la nuit avec des vents de sud force 4 à 5 bf : Nous serons donc hyper protégés du vent et aussi de la houle...La soirée est donc à nous dans toute sa plénitude...Apéro de rigueur, repas convivial et "soirée disco" en contemplant le magnifique ciel constellé d' étoiles au-dessus de nos têtes. Que l'Irlande est belle!
Le lendemain matin après une nuit relativemen
t courte, c'est la bruine qui nous accueille quand nous ouvrons le panneau de descente (nous n'avons pas de capote, dans ces conditions ce serait appréciable). La petite "boum" nous a entrainé jusqu'à 2h30 ce matin et le réveil est difficile mais c'était la deuxième fois qu'un bateau sous ma responsabilité se transformait en "night club,"mais quelle soirée ! Et puis il faut bien vous le dire, c'était des retrouvailles très amicales et l'objectif était plus la convivialité.
Quelques photos avant le petit déjeuner: Le village est groupé autour de son église dont le clocher est caractéristique avec ses quatre pointes. Personne n'a envie de gonfler l'annexe pour aller faire un tour à terre et découvrir les beautés de ce village aux superbes demeures historiques. Petit à petit, la bruine s'estompe et quelques "culottes de gendarmes" apparaissent dans le ciel. C'est la fin du front chaud, le frond froid va s'installer avec sa bascule des vents à l'ouest puis au nord-ouest.

C'est l'heure du départ, il est 12h ce samedi 22/07. En descendant la rivière vers la sortie, on envoie la grand-voile avec un ris en profitant du calme de l'estuaire. Une fois sortis, nous envoyons tribord amures en ne déroulant pas tout le génois mais le vent baisse progressivement, par contre une grosse houle est restée et il nous faut de la puissance pour escalader ces grosses vagues évaluées à 3 m. Nous renvoyons toute la toile. Dans l'ouest, le ciel bleu barre tout l'horizon.



Une magnifique journée de navigation se prépare. Jean barre avec application. Progressivement, les cirés rejoignent les placards et le p
laisir devient total. Devant cet engouement, nous instaurons des tours de barre minutés. Les "Stags" sont en vue (ce sont des très belles roches dentelées qui émergent dans le sud de Toe Head) , on envoie au large pour la dernière fois, le temps est maintenant superbe, le bateau avance à 6-7 nds sur le fond. L'arrivée dans la passe de Baltimore est prévue pour 16 h.



Il nous reste à peine deux ou trois milles pour achever cette deuxième étape irlandaise. Nous savons déjà que nous allons être étonnés par le port de baltimore (nous avons lu et relu le pilote côtier n°10) et croyez-moi on a hâte d'y pénétrer...






BALTIMORE






Très vite, nous apercevons l'amer blanc remarquable de Loo Point et le phare de l'île Sherkin qui encadrent l'entrée.
La dernière marque à identifier et à re
specter est une latérale tribord que nous voyons au dernier moment car elle est toute petite (d'ailleurs toutes les bouées ou balises ont tendance à être un peu plus petites que celles de chez nous :"chauvin !"). La passe, bien que large de 300 m, nous parait très étroite. Dès lors, la rupture avec la mer est totale: Plus de houle, moins de vent, plein de bateaux (on est samedi et aujourd'hui, c'est régate dans tous les coins du plan d'eau). Petits et plus gros bateaux courent ensemble sur les mêmes parcours, bref, c'est la fête nautique à Baltimore. Le port est sur notre tribord, prudemment en respectant les trajectoires des coureurs, nous abattons en grand en faisant cap sur le village. Notre première préoccupation c'est de faire le plein de gas-oil en prévision de notre retour d'après- demain qui s'annonce peu venteux d'après les tendances ultérieures de la météo. Sur les documents, il est précisé que la distribution de carburant se fait à quai. Mais où est ce quai ? Sur le trajet, notre route croise celle d'une embarcation dont l'occupant est manifestement jury de la régate et donc local. Un bref échange nous permet d'obtenir de précieux renseignements sur l'endroit (le bout du quai près du bateau de pêche bleu), la hauteur d'eau et même le temps qu'on pourra rester à quai (l'amplitude est de 2 m aujourd'hui à Baltimore). La manoeuvre pour arriver au quai n'est pas facile car le vent et le clapot nous poussent dessus mais l'équipage est très réactif et tout se passe bien en utilisant le fardage (la prise au vent) du bateau. A quai, il nous faut maintenant trouver comment nous procurer du carburant. Nous avons de la chance car à peine débarqués, nous apercevons un camion à 20 m qui approvisionne un autre plaisancier. Nous apprenons aussi qu'on ne nous a pas indiqué ce bout de quai par hasard car l'autre partie est malsaine (roches contre le quai). Merci pour votre accueil et votre bienveillance chers amis irlandais, mais nous aurons encore une fois à en bénéficier par la suite. Le quai est sale, c'est un quai de pêche où toutes sortes d'activités ont lieu : A l'autre bout, un énorme chalutier est cul au quai et est en train de décharger ses immenses filets. La rouille est omniprésente et des matériaux de toutes sortes jonchent le sol (ferrailles, caoutchouc etc). Rapidement, je prends contact avec le distributeur et on se met d'accord. "Ten minutes"..
Pendant ce temps, deux équipiers sont partis acheter une recharge de gaz. Le bateau est un peu malmené contre le quai mais le reste de l'équipe veille et tout se passe bien. Une fois le plein fait, on nous aide un peu pour notre départ en marche arrière et nous allons jeter notre ancre en face car nous n'avons pas encore mangé et çà va être l'heure....Il est 17 h !.....




Au mouillage, il y a un peu de vent mais
la vue est imprenable sur ce village typique aux couleurs chatoyantes que nous n'avons pas eu le temps de visiter car nous avons d'autres projets pour la fin de l'après-midi. D'abord le repas et en dessert en prime une magnifique tarte aux pommes...Merci, Frédérique ! Nous profitons du repas pour échanger à propos du projet de la fin d'après-midi : Il s'agit de rallier Schull ou Skull en sortant par la passe Nord du havre de Baltimore entre l'île Spanish et l'île Sherkin via l'île Hareents, pour rejoindre la mer libre vers Roaring Water Bay (si vous avez le pilote côtier n°10 ou des cartes, regardez ce n'est pas très simple d'autant plus que le jusant est déjà commencé). Mais nous on aime les défis...
Adopté ! Il y a deu
x endroits délicats : Au sud de l'île Goase, il y a un haut-fond de sable et un banc de sable entre Rossbrin Cove et l'île Horse.
Il est 18h30 quand nous quittons le havre de Baltimore au moteur bien décidés à réussir notre projet. Il fait encore chaud et no
us nous engageons dans la passe nord. Entre l'île Sandy et l'île Quarantine, nous rencontrons des plaisanciers "motorisés" irlandais à qui nous demandons confirmation de notre itinéraire. Ils nous proposent aimablement, quand nous leur montrons nos documents de bord de nous guider à travers ce coin qu'ils connaissent parfaitement. Ils me demandent de monter à bord de leur embarcation avec une brassière bien sûr et c'est à 27 nds qu'ils me proposent une reconnaissance des différents points délicats que nous aurons à gérer mais qui avec leur aide ne seront qu'une formalité. Une fois à bord, je constate qu'ils ont un écran sur lequel s'affichent des cartes électroniques et en particulier les détails de notre parcours. Nous n'avons pas cet équipement sur notre bateau, malheureusement. Je laisse pour l'instant notre voilier et son équipage en arrière en stand-by dans un endroit sûr pendant que "rapidement" nous faisons notre périple de reconnaissance qui est très instructif car certains dangers ne figurent ni sur le guide ni sur les cartes papiers en particulier une roche découvrante dans le sud de Turk Head sur laquelle des Hollandais se sont mis il y a deux jours. Il y en a une deuxième un peu plus loin au sud de la pointe qui est à l'ouest de Pincolisky Harbour. Attention, elle est sur la route directe indiquée par le pilote côtier donc très dangereuse. Avec le gros "zodiac", nous sommes passés juste à côté et j'ai pu la voir. De retour au bateau, c'est le soulagement à double titre, d'abord parce que notre route est maintenant sécurisée grâce à ces charmants plaisanciers irlandais et ensuite parce que nous venions de nous faire prendre en excès de vitesse (27 nds au lieu de 5 nds dans le chenal de Pincolisky Harbour) avec nos amis et que le Harbour Master avait seulement fait une petite remontrance en comprenant leur action altruiste à notre égard. Depuis dix minutes nous sommes livrés à nous-mêmes et nous nous félicitons de ce contact très positif. Nous pouvons dès lors mieux apprécier la beauté de cet endroit, un paysage typiquement irlandais avec ses ilots dénudés, ses moutons à têtes noires ou ses vaches, ces petites chaumières parfois abandonnées et à l'état de ruines suite aux grandes périodes de pauvreté qu'a connu ce pays .
Enfin en eaux libre
s, nous décidons de rallier Schull en contournant l'île Horse par la droite et par conséquent en passant au-dessus du banc de sable que nous franchissons en alerte sondeur mais ça passe. Ouf !
Le spectacle est
de plus en plus extraordinaire avec le soleil qui décline. Entre Rossbrin Cove et Schull sur bâbord comme sur tribord c'est l'enchantement pour les yeux avec toutes ces ruines de vieux châteaux et ces prairies qui tombent dans la mer. A 20h30, nous virons la pointe Cosbeen et nous remontons presque plein nord, en laissant Bull Rocks sur bâbord ( bien la déborder) sur le mouillage de Schull au milieu duquel nous gaffons une pendille de corps-mort au moment même où le soleil se couche derrière le village de pêcheurs.


SCHULL (ou SKULL ) : Du samedi 22/07 à 20h30 au dimanche 23/07 à 14h.


Très vite l'ambiance à bord est électrique : Nous ne sommes pas vraiment allés à terre depuis Kinsale, à peine avons-nous posé un pied sur le quai à Baltimore. Le montage et le gonflage de l'annexe sont faits en un temps record. Le moteur hors-bord mis en place, nous faisons notre première rotation jusqu'à une cale près d'une petite résidence. Et de trois, les dames d'abord bien sûr et je reviens pour ces messieurs qui comme leurs camarades féminines se sont mis sur leur 31. Une torche, une frontale.. Nous sommes fin prêts pour cette soirée qui s'annonce plus que belle. Nous remontons vers le village pour rejoindre les filles qui nous y ont devancé. La végétation ne trompe pas ici, le Gulf Stream n'est pas loin..Cactus, plantes grasses partout l'ambiance est "méditerranéenne" voire "tropicale". La rue principale est typique avec ses pubs bruyants, ses magasins colorés (c'est d'ailleurs là que nous retrouvons nos équipières, sans arrière-pensée sexiste de ma part). Notre première intention est de trouver LE restaurant dont on parle dans le docu Voile magazine, celui dans lequel on mange du poisson frais et que rien que d'y penser ça nous met déjà les papilles en émoi.
Hélas! qu'on se le dise ce restaurant tenu par des français (de Nantes hé o
ui! ça ne s'invente pas) ne fait plus la même carte. Il y a du poisson mais le choix est plus restreint et la carte est de venue plus "touristique". Comme nous ne pouvons pas réserver, nous allons donc prendre une "pinte" dans un de ces pubs si authentiques.



Il y a autant de monde dehors que dedans car, en Irlande, la loi anti-tabac est
déjà effective à savoir que l'usage du tabac est strictement interdit dans tous les lieux publics y compris les débits de boissons, restaurants, bars etc..
L'ambiance de ces pubs est chaleureuse
et si particulière. C'est que nous n'avons pas l'équivalent en France. C'est un lieu de mélange socio-culturel des différentes générations, un lieu de rencontres amicales et familiales.
Vers 22 h, nous pouvons nous mettre à table dans le restaurant à l'ambiance très familiale mais il est vrai que nous sommes samedi et que le samedi c'est jour de sortie partout. Après le repas, nous déambulons en remontant l'artère principale et en nous frayant un passage parmi les amateurs de bière fumeurs qui sont au milieu de la rue. En haut près d'une petite place, nous rentrons dans un pub avec une animation musicale.



Deux sympathiques "papys" irlandais, l'un à la man
doline, l'autre à la guitare, chantent des airs populaires que le public accompagne de façon très naturelle. Ce sera notre deuxième et dernière ballade irlandaise celle qui justifie le titre de ce blog.



Ce peuple a une culture du chant et de la musique tr
aditionnelle que nous n'avons pas chez nous. Je le constate tous les jours dans l'exercice de ma profession: Faire chanter un petit français au collège, ce n'est pas évident, et encore moins les adultes malgré l'existence des "karaokés" où nos compatriotes sont plus spectateurs qu'acteurs. Notre présence intéressée relance la fête car nous y participons en chantant à tue-tête et en dansant à qui mieux-mieux au grand plaisir des "animateurs". La soirée se prolongera presque jusqu'à la fermeture du "pub", mais quelle soirée !!
Avant de quitter le pub nous aurons le
droit à l'hymne irlandais chanté avec une ferveur sans retenue par l'ensemble des clients pratiquement au garde-à-vous et la larme à l'oeil.
Le retour au bateau se fera dans le
même ordre qu'à l'aller et la nuit sera très tranquille sur un mouillage très abrité. Le lendemain, réveil au son des cloches pour aller faire quelques courses car même si c'est dimanche tout est ouvert car ici, à 7 milles du phare du Fastnet, la saison touristique bat son plein. Sur le port, il y avait même un jeune couple de français en camping-car qui fabriquait et vendait des crêpes et galettes bretonnes : Irlande, belle terre de contrastes..
A 14h, c'est le départ avec une "météo de demoiselles" et un soleil radieux. Direction Mizen Head et demi-tour pour aller faire notre dernière étape irlandaise à Crookhaven, le premier fjord de la côte ouest. Pendant toute cette journée de navigation estivale, le Fastnet est en toile de fond et semble nous attendre car demain sera le grand jour pour l'équipage qui pourra le " tutoyer" de près avant de mettre le cap sur les iles Scilly's. Au retour de Mizen Head, en longeant cette côte déchiquetée nous envoyons notre spi qui avait besoin de... sécher depuis son premier envoi au large de Longship. A StreekHead, nous affalons et nous entrons dans le fjord en tirant des bords de près jusqu'à venir virer jusqu'au pied du magnifique phare blanc de la point de l'île Rock et en évitant le passage à terre de Alderman Sound. Du calme ! En pénétrant de plus en plus dans l'anse, le vent perd de son ardeur à cause aussi du relief très encaissé. L'endroit est grandiose et c'est en finissant au moteur pour un demi-mille que nous découvrons Crookhaven.



CROOKHAVEN (Dimanche 23/07 à 19h30 au Lundi 24/07 à 8h)


Nous prenons le premier coffre "visiteurs" venu ; nous retrouvons au mouillage un bateau vu à Skull et dont le skipper était venu nous demander un oeuf alors que nous quittions la baie au moteur. Nous sommes à 30m du village, de son quai et de ses pubs. Il fait très beau et presque chaud. En résumé que du bonheur! C'est d'ailleurs tout de suite l'heure de l'apéro sur le salon de pont au soleil..Petits veinards que nous sommes !



Le repas est vite préparé et c'est en terrasse que nous assistons presque en direct à l'animation qui commence sur le quai du village à proximité des différents pubs. Vers 21h, nous décidons d'aller faire une ballade à terre ensemble en direction de Mizen Head et de la baie de Barley (Barley Cove derrière la pointe et dont l'anse n'est séparée que d'un petit tombolo de celle de Crookhaven.) Nous marchons sur l'arête de la pointe dans la lande couverte de bruyères, de genêts et d'ajoncs sauvages au milieu d'un troupeau de vaches paisibles. En arrière-plan, au large, LE phare attend son heure pour s'allumer ; il est 22h30 et il fait encore jour, les gamins du village plongent encore du haut du vieux quai de pierre. Les gens sont en vacances ou en weekend. L'instant est tout simplement unique car empreint d'une grande sérénité et quand nous envisageons avec une des équipières de retourner sur la colline voir LE phare s'allumer, c'est un grand rêve de voileux que nous allons vivre car IL est beau avec son éclat d'un blanc pur (1 éclat, 5 sec pour information) d'une portée de 27 milles presque comme le cap Fréhel, le "Cap Horn" de mon enfance, celui qui ballayait chaque nuit de son faisceau, le ciel au-dessus de la plage de Saint-Cast où j'aimais me promener une fois la nuit tombée. Désolé pour cette mélancolie, mais cet univers de la voile, je l'ai aimé tellement tôt et si profondément que lorsque je vis en direct des moments incontournables comme celui-ci, c'est un vrai bonheur rempli de grandes émotions.
Après un dernier passage obligé pour cause d'attente de navette au pub, nous regagnons le bateau mais nous resterons encore longtemps sur le pont le nez dans les étoiles pour savourer cette dernière soirée irlandaise.

Demain, c'est le Fastnet et la traversée vers les Scilly's.

Bonne nuit !






FASTNET CONNECTION


Il fait à peine jour quand "Chadburn" se réveille (au fait un chadburn c'est un petit instrument, une petite manette en quelque sorte sur la timonerie des anciens steamers qui servait à commander l'inversion de la vapeur pour passer de la marche avant à la marche arrière). C'est un peu dur pour tout le monde y compris le capitaine mais les perspectives de la journée sont motivantes. Le dégonflage et le démontage de l'annexe suivent le petit déjeuner. Nous sommes fin prêts..
Il est 8h,
à hisser la grand-voile avant de larguer la pendille et c'est parti : Cap sur la sortie du fjord, le vent est sud-est force2- 3 , c'est calamiteux et les prévisions pour la journée et la nuit pas meilleures. Heureusement que nous avons fait le plein de carburant à Baltimore. A la sortie, nous envoyons tribord vers l'île de Cap Clear qui est située à 3,8 milles dans le nord-est du Fastnet. On raconte qu'elle abritait un repère de pirates et que les fantômes de ceux qui y auraient en vain chercher des trésors, hantent encore les lieux en particulier les ruines actuelles d'un château. Le deuxième bord nous rapproche encore plus de notre "way-point" historique. Petit à petit, sa silhouette nous devient familière, Lui qui a suscité tant d'énergie, de désespoirs, de joies, de peines, de projets. Virer le Fastnet en course ou en croisière, restera toujours un point d'orgue, un must pour les voileux que nous sommes. Après le dernier virement, nous arrivons tribord dessus, Il est sous notre génois ce qui nous donne l'occasion de faire des photos avec un premier plan.



A 200 m de l'édifice alors que les fonds remontent à 20m, nous virons bâbord vers le large puis quelques instants plus tard, nous revirons pour le voir défiler sous notre vent pendant que notre batea
u s'éloigne dans l'est....



Le temps s'est arrêté. Dans nos têtes, le moment est intériorisé intimement. Là aussi, quelque chose a changé
et en repensant à ce samedi tragique du 11 Août 1979 , je me dis que nous, nous avons eu la chance de le faire et de réaliser ce, en partie pour quoi, nous avions entrepris cette croisière dans le sud de l'Irlande : Virer le phare du Fastnet ...

(En 1979, au cours de l'épreuve du "Fastnet", une tempête majeure avait endeuillé la course et le monde de la voile :15 disparus) .
En milieu d'après- midi, le vent adonne et nous pouvons faire du 120° mais ce n'est pas encore suffisant pour notre objectif. Toute la journée, les côtes irlandaises se sont éloignées si lentement qu'on aurait pu l'interpréter comme une marque d'amitié. En fin d'après-midi, nous décidons alors que le vent tombe au fur et à mesure qu'on de rapproche du centre de la dorsale anticyclonique de monter directement "grand-voile et moteur" vers les îles Scilly's. Une troupe de joyeux dauphins viendra jouer devant notre étrave pendant quelques instants en égayant notre dernier repas en" terrasse". Décidément la chance est avec nous, même si le vent tombe de plus en plus et que la nuit va être un peu bruyante à cause du moteur, mais ce n'est pas essentiel. Notre périple en Irlande et en mer Celtique s'achèvera le lendemain dans un nouveau paradis mais pas avant que le soleil couchant ne nous fasse un dernier cadeau comme il sait le faire quand il est en harmonie avec la mer. 





EPILOGUE

De retour à Saint-Malo, après un séjour chaud et ensoleillé aux Iles Scilly's, nous sommes allés fêter notre superbe épopée dans un de ces petits restaurants autour du port des Bas-Sablons à Saint-Servan (Le Phare d'Alet). Nous n'étions pas installés à table depuis 2 ou 3 minutes qu'un couple sort de l'établissement après avoir réglé son addition au bar. L'image très furtive de l'homme me rappelle soudain quelque chose." Cette moustache, cette stature, ce dos légèrement vouté, je les connaissais bien sûr mais où, quand, comment ?"
Et puis, alors qu'ils s'éloignent dans la rue, ça revient en un éclair : Luc Berthillier. Bien sûr, ce nom ne vous dit rien, mais à moi il me parle et il me crie, il me crie même de courir en passant par dessus la table pour les rattraper et vérifier.
"Bonsoir monsieur, bonsoir madame, excusez-moi de vous importuner de la sorte en pleine rue, mais je crois avoir reconnu en l'un de vous quelqu'un que je connais". 
La femme me dit tout de suite: "Dîtes le nom !"
"Luc Berthillier !
Le visage de l'homme s'illumine en acquiesçant. "Yes !", c'était donc lui.
Je vous explique : Luc Berthillier est un voileux professionnel à qui il est arrivé une grosse mésaventure au cours d'une de ses participations à la course du "Figaro". Dans l'étape Granville- Kinsale du lundi 22 Juillet 1985, son bateau, alors que le skipper navigue au large des Scilly's, heurte violemment une bille de bois en retombant dessus. Luc essaiera par tous les moyens de sauver son "Cuisimer", un SunFast, mais il est contraint de l'abandonner et de monter dans son bib de sauvetage. J'ai lu dix peut-être quinze fois son livre qui relate ces faits vus de sa place et aussi à la place de la famille et des amis qui y croyaient encore après que les recherches officielles furent stoppées. Une semaine de dérive en canot de sauvetage racontée dans un livre plein d'humanité et de simplicité : "Porté disparu".
C'est ainsi que nous avons partaune partie de notre dernière soirée avec Luc et Patricia, car j'avais relaté ce fait à mon équipage alors que nous naviguions dans ces parages quelques jours auparavant. Quelle coïncidence! On dit que le monde est petit, c'est vrai mais il nous donne parfois le juste retour de nos investissements personnels et çà ce n'est que du bonheur. Donc, mémorable soirée pendant laquelle Luc répondra avec une grande gentillesse et un sens aigu de l'art de la communication à toutes nos questions.

Merci à toutes et tous pour les instants de grâce que j'ai vécu en votre compagnie.





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