La Catalogne, vous connaissez ...?
Peu connue des voileux parce qu'il y a trop de monde en saison ou qu'il n'y a pas assez de vent ou trop parfois, ce rivage mérite largement de s'y "attarder" une semaine tant ses "calas " sont peu ordinaires et sa vie au quotidien emprunte d'une culture particulière mais tellement attachante.
J'en ai fait deux fois l'expérience, d'abord sur un 36 pieds au départ de Barcelone et ici sur un Nautitech 475, un catamaran de plus de 14 m.
Ce magnifique bateau nous attendait " cul au quai " dans la très belle marina de St-Cyprien au grand étonnement hilare (du mien aussi d'ailleurs) de notre équipage de "nordistes".( Pourquoi hilare, parce que dans un premier temps, c'était un Océanis 411 clipper Célébration qui devait nous être attribué, mais suite à une panne de moteur à quelques jours du début de la location, c'est le bateau du patron de la société de location qu'on "récupère"...... ) Vous comprenez maintenant notre ...hilarité. Après l'installation à bord où nous trouvons tous une cabine privative, l'avitaillement est organisé dans la foulée. Premier repas à l'intérieur, il fait trop chaud dehors....lol
L'après-midi est propice à la première sortie en mer juste devant le port. On va voir comment on s'en tire avec cet énorme engin: la manoeuvre au moteur, hisser la voilure et tout le reste. On sort en marche avant, relativement facile mais il faudra y revenir tout à l'heure......Une
Par contre le retour au port et en particulier à notre place initiale ne se fera pas sans douleur car le thermique est bien établi en cette fin d'après-midi et il nous empêche de manoeuvrer convenablement en arrière. On décide donc de se mettre contre le quai qui, lui, est complètement.... au vent......20 minutes, si........ 20 longues minutes pour passer une amarre à terre puis une deuxième et se tracter sur celles-ci pour venir enfin contre ce quai.
Ce n'est qu'en fin de soirée, une fois le vent tombé que nous réussirons à revenir à notre place
Et si on en profitait pour le présenter ce splendide bateau.....14m50 de confort, plus de 8m de large, 4 cabines doubles avec leurs salles d'eau plus deux simples dans les pointes avants, un immense carré plus un salon de pont où on tient à 8 pour les repas en terrasse......Un appartement sur l'eau !
Premier petit déjeuner à bord.....
Le lendemain, après une excellente nuit, l'objectif est ciblé à la baisse compte tenu de la force du vent annoncé (on aura peut-être un peu de thermique en fin d'après-midi). Le grand départ se fait tranquillement en fin de matinée....Le moins qu'on puisse dire c'est que le ventilateur est loin d'être au maxi. C'est bien pour nous, on est en vacances et on a le temps.
Etablissement et réglage de la voilure, mise au cap, ça y est on est parti. Je ne sais pas où on va aller aujourd'hui mais on a décidé d'y aller à la voile et ce bateau avance même avec quelques noeuds de vent. C'est très nouveau pour nous, ça.....
On a compris très vite qu' "Arthur" ( c'est le surnom de notre pilote automatique in-board) serait plus qu'un associé mais un partenaire indispensable pour la quiétude de notre équipage estival. Quelques bords à 5-6 nds avec quelques empannages parfaitement controlés, nous
Cette petite crique est très bien protégée, pas de houle, pas de vent (pour l'instant, il est quasiment nul). Ce soir est un soir très particulier, c'est celui de la finale de la coupe du monde de foot-ball, vous vous souvenez.....France-Italie. Donc pour rien au monde, il ne faut la louper. La décision est prise d'aller à Collioure dont
C'est vrai q
Il y a plein de monde dans cette petite ville certes touristique, mais aussi très typique. Il ne faut pas oublier qu'on est en pleine saison estivale, quand on navigue, on a souvent tendance à l'oublier car on est un peu déconnecté du système..On en profite donc pour
Il est peut-être inutile que je vous raconte cette triste soirée pour le foot-ball tricolore qui se termina avant le coup de sifflet final annonçant notre regrettable défaite, par un non-moins célèbre "coup de boule" zidanien. A vrai dire, une fois revenu à bord, vu du pont d'un beau cata en baie de Collioure, on s'en fiche un peu....La roue tourne, pardonnez-moi, mais c'est vrai que ça ne va pas changer notre programme, alors !!!! Quand même, Zinédine, y fallait pas faire ça......lol.
Donc, une finale de coupe du monde de foot-ball plus tard, c'est le départ vers la frontière espagnole pardon..... catalane avec la possibilité de longer la côte d'assez près . Du grand beau en perspective, d'après le bulletin météo pris avant de lever l'ancre......3-4 de nord avec des effets de brise en fin d'après-midi....
Au cap Cerbère plus exactement à la Punta de Ocell, nous quittons les eaux territoriales françaises et entrons en Catalogne. Le pavillon espagnol est frappé sur le hauban tribord comme le veut la tradition courtoise...En temps que breton, si j'avais eu à bord un pavillon catalan, je l'aurais mis à la place de l'autre. La côte défile doucement, c'est la glisse sereine vers le sud-est.....
En début d'après-midi, nous relâchons dans une superbe cala au nord de la Baie de Llança (Platja de Garvet) alors que le vent, une fois n'est pas coutume, nous lâche.....lâchement..mdr
Joli moment, n'est-ce pas....mais après, fini le vent, plus de vent du tout. On ne peut pas tout avoir mais quand même, passer le Cap Creus au moteur, quelle humiliation ! C'est la même chose quand vous passez le raz de Sein au bout de la Bretagne, par mer plate et sans un souffle d'air (ça arrive, je vous le jure). Et encore, là-bas, il y a les courants qui pimentent un peu le passage mais ici rien, il y en a parait-il un peu mais question adrénaline, on peut repasser...! Il y a quelques années avec les "papis navigateurs", je l'avais passé deux fois puisque nous étions partis de Barcelone pour aller jusqu'à Llansa (une marina au nord-ouest du cap Creus)
et retour.
Et bien justement, au retour, c'était très......sportif avec du nord-est 5-6 et surtout des bons creux bien abrupts. Heureusement, sitôt le cap franchi, le ventilateur avait ralenti sérieusement. Et si on se faisait le passage à terre histoire de se donner un peu de plaisir. D'après le pilote côtier n°2 d' Alain Rondeau, c'est facile avec ce genre de temps, et puis en Corse, il y a deux ans (ndlr: voir la séquence précédente), on en avait fait d'autres.....


Le Cap Creus se passera facilement à terre et au moteur, et alors ? Comme ça, on sera plus vite dans la superbe baie de Cadaquès, na ! Finalement, c'est vrai qu'il est simple ce passage à terre (en tous cas, c'est plus facile de le faire en bateau que de le prononcer en espagnol: Freu de sa Claveguera) mais je vous le déconseille par vent fort, Rondeau aussi d'ailleurs.
A partir du cap Creus, on descend plein sud vers Cadaquès. L'arrivée dans la baie se fait en arrondissant un caillou qui " répond" au doux nom de Cucurucuc (orthographe garantie, j'ai vérifié), nous en profitons pour fai
Une belle et chaude soirée s'installe dans ce mouillage enchanteur. On comptait aller à terre pour flâner un peu, mais même
Nuit très tranquille, suivie d'une matinée accompagnée d'une très belle lumière sur ce petit coin de paradis (on en rencontrera un autre plus tard).
Nous quitterons cette cala assez tôt dans la matinée pour bénéficier d'un bon petit nordet qui nous permet de faire route directe vers le sud-ouest.
C'est une navigation très agréable qui débute, le bateau est enfin réactif et la barre plaisante à tenir. Arthur est pour l'instant au chômage technique. On continue à longer la côte pour ensuite couper au large de la baie de Rosès. C'est le seul moment de cette croisière où nous aurons l'impression d'être un peu au large, mais nous savons que nous allons retrouver la terre dans un peu plus de deux heures. La visibilité n'est pas très bonne, un peu de brume...
Notre armateur profite d'ailleurs de ces sympathiques instants pour servir de moniteur à la conduite accompagnée de madame.
Avant la fin de la Baie de Rosès, nous empannons pour aller en direction de la cala Mongô pour y faire notre pause de mi-journée.
Nous avons d'ailleurs beaucoup de mal à identifier l'entrée tant le rivage est brumeux. Retour à la civilisation dans un endroit splendide, la station de L'Escala, où on se rend compte qu'on est pas les seuls en........... vacances.
Tout l'équipage ( "armateur" compris) sauf le capitaine ( je n'aime pas trop l'eau, même quand elle n'est pas trop froide) en profite pour faire un petit plongeon. Catherine remonte à l'échelle de bain un peu plus tôt pour préparer le repas. C'est vrai qu'il y a plus moche comme endroit mais c'est sûrement pas ici. Ces villas d'un blanc immaculé nous font penser un peu aux iles grecques.

Pendant la durée de cette sympathique halte, le vent a l'indécence de tourner au sud (En Méditerranée, le thermique tourne souvent avec le soleil au cours au fil de la journée). Et bien, cela va nous permettre de voir comment se comporte ce bateau quand il "serre" un peu plus le vent. C'est vrai, jusqu'à cet instant, nous n'avons eu que du "portant". Voyons ce que ça donne au près ! Cap sur les iles Médès que nous laisseront sur tribord. Notre projet est de shunter la baie d'Estartit pour aller passer notre dernière nuit avant le retour, dans une petite cala un peu après le Cap de Begur. Le pilote côtier nous la décrit comme un véritable joyau près d'une petite plage sur laquelle on pourrait presque " beacher".
Alors, c'est pas trop mal, qu'en pensez-vous ? Bien sûr, il ne faut pas trop "caper", mais ça avance bien. Le moins bien, c'est que le vent tourne encore vers le sud en se renforçant et nous avons encore toute la baie à traverser.
Donc, moteurs en marche ( les deux ) et cap sur la sortie de la baie que nous atteignons en fin d'après-midi. Avec nos deux moteurs de 40 cv en régime de croisière (2200 trs/mn), on se tape un 7-8 nds facile. On "dépose" les iles Médes sur tribord comme prévu. Il ne nous reste plus qu'à trouver l'entrée de la cala Fornells qui est située à côté de la station balnéaire Aiguablava. La côte est haute à proximité du cap de Begur, l'endroit est un peu sinistre d'autant plus que le soleil est complètement à l'opposé. Tout ce rivage qui doit être magnifique au levant est dans l'ombre....
Une fois le cap passé, nous scrutons chaque anfractuosité de caillou en se disant que c'est là l'entrée. Dans l'ombre, c'est pas évident du tout, on a beau comparer avec les photos de pilote côtier, on ne trouve pas.....On refait un point GPS très précis, et on s'aperçoit qu'on est pas assez sud. Finalement, on finira par la trouver cette entrée de paradis, car c'est vraiment un paradis. Il y a un petit mouillage organisé devant un petit port ceinturé de deux petites jetées. Tout est petit ici, sauf le site qui est grandiose, c'est beau.........! Sur bâbord, en faisant attention aux cailloux, on pourrait aller jusqu'à la plage mais voilà, nous sommes en pleine saison, et on a mis une ligne de bouées jaunes (périmètre de baignade sûrement) qui nous en barre l'accès. Quant aux coffres devant le petit port, ils sont occupés par des petits bateaux genre canot de pêche. Il y en a qui sont libres mais ils sont en plein milieu. Et c'est parti pour un slalom spécial.....On finit par "gaffer" une pendille suffisamment éloignée des autres pour qu'on ait pas de problème avec les autres bateaux dans la nuit si le vent venait à tourner. C'est osé, car on ne connait pas la qualité du corps-mort mais je pense qu'il s'agit de chaines au vu de la disposition des bouées. Allez, c'est bon, on reste là......
Il n'est pas question d'aller à terre ce soir. L'endroit est surprenant, n'est-ce pas ? Ce gros bateau au milieu de tous ces petits canots... Je pense que si on était arrivé au milieu de l'après-midi, quand il y a de l'activité dans le port, on nous aurait interdit de nous mettre là tout simplement...Bah, on verra demain ! Et cette nuit, je serai un peu plus en alerte..... C'est vrai qu'on est un peu "gonflé"....Rodolphe nous a fait son commentaire de l'arrivée, voici le mien......
Cette dernière soirée sera la plus sud de notre périple catalan, mais aussi la plus mémorable car l'endroit est sublime. C'est vrai que je ne cesse pas de le dire mais si un jour il vous
e regretterez pas. Il y aura quelques petites rafales de vent de terre pendant la nuit, mais rien qui aurait pu nous mettre en situation délicate.
Le lever du jour avec l'éclairage du soleil dans la cala nous révèle un spectacle encore plus inattendu. Nous sommes au pied d'un véritable amphithéâtre de villas et d'hôtels et l'ensemble baigne dans des ilots de fleurs, principalement des rhododendrons et aussi des azalées

Après le petit déjeuner, nous n'y tenons plus; il faut qu'on aille à terre pour voir comment c'est beau ! L'annexe est mise à l'eau, nous formons une équipe de reconnaissance qui aura sûrement à rendre des comptes auprès des autorités locales. La passe d'entrée du petit port est très étroite bien balisée avec le système latéral. On passe alors que des autochtones sont en train de mettre à l'eau à l'aide d'une grue un superbe pneumatique à coque rigide. On le
Avant de refaire du nord, on a décidé d'aller rendre visite à une autre cala à quelques milles plus sud. Les photos nous parlent bien, c'est la cala de Tamariu. Pas de vent pour l'instant, on décolle au moteur et après une petite heure de route, on prend un coffre pratiquement à l'extérieur du mouillage en compagnie d'un autre plaisancier français, mais là, on se fait virer comme des malpropres......Pas le droit, même pour une heure ou deux. Pas grave, on se rapproche des rochers et on se met sur notre ancre....non mais, alors !
Pendant notre halte baignade-casse-croûte, le vent s'établit à l'est,mais est encore trop faible.
On repasse le cap de Begur au moteur à 7nds puis le cap Negre.
Dans la baie, les premières vraies risées d'est se font sentir et sont suffisantes pour nous faire progresser à 6nds. Nous laissons cette fois-ci les iles de Médès à tribord. L'objectif de la journée est la nouvelle marina de Rosès, histoire de refaire un peu d'eau et de passer un peu de bon temps à terre. On va donc piquer à la côte pour trouver un petit abri avant de rejoindre Rosès.
Après le cap d'Oltrera au sud de L'Escalla, on abat un peu, le long de le côte pour trouver cet abri qui nous permettrait de s'arrêter pour notre repas de mi-journée. On ne trouve rien, tout est au vent. En plus celui-ci est maintenant très bien établi car on en a jamais eu autant depuis le début de notre croisière catalane.
Il souffle maintenant un bon 4-5 d'est. Direct sur Rosas, à 10-11nds, sous pilote et en veille attentive, on déjeune en terrasse sans aucun problème, pas même une assiette à bouger. L'arrivée à Rosès n'est pas simple car il y a des périmètres de travaux en mer partout près de l'entrée du port. Toujours grâce au guide nautique, nous iden
Après une excellente nuit, la matinée va nous apporter la plus grosse surprise du séjour : Du vent ! Du vent de nord qui va devrait nous contraindre à tirer des bords pour repasser le cap Creus. Du vent si fort que nous prenons un ris dans la GV. En plus, il souffle en rafales, car nous sommes sous le vent de la côte. La météo n'avait pas annoncé ça mais plutôt le calme plat ou presque avec comme d'habitude des effets de brises côtières. 12nds au speedo et au moment où il faut remonter plus pour arrondir la pointe de Falconera et le Cap de Norfeu, le vent baisse de plus en plus. Au niveau de Cadaquès, nous n'avons à nouveau plus rien.
Nous repasserons le Cap Creus au moteur et bien entendu à terre pour raccourcir la route. Arthur va reprendre du service pendant quelques heures jusqu'à ce que nous repassions le Cap Cerbère dans l'autre sens sous un ciel bien plombé avant de retrouver le sympathique mouillage de Collioure où nous avions si bien débuté ce périple en Catalogne.
Soirée un peu mélancolique voire même nostalgique....
Le décor est tout aussi serein le matin au moment où on quitte notre port-fétiche au moteur. Toujours pas de vent ! Nous ferons une dernière halte-baignade devant la plage d' Argelès sur mer . En début d'après-midi, le thermique nous permettra de rejoindre à la voile Saint-Cyprien comme nous l'avions quitté quelques jours auparavant....Après un passage obligé au ponton carburant, nous remettrons notre beau catamaran à sa place de port pour y passer une dernière nuit avant de nous séparer.....
Je ne voudrais pas terminer cette séquence de blog sans remercier à nouveau mes amis du nord pour leur sympathie, leur générosité.....
Avec toute mon amitié,
Jean-Charles SIMON
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