Jeudi 7 juillet: Il est 6h20 quand nous quittons notre "maison" de deux jours. Nous ne prenons que le juste matériel essentiel pour la réussite et la sécurité de cette journée, le tout réparti sur deux sacs.
Vous avez vu, Pedro est toujours là !
Derrière nous, dans la vallée, le jour achève de se lever. Il fait beau, mais un peu frais.
Derrière nous, dans la vallée, le jour achève de se lever. Il fait beau, mais un peu frais.
On reprend pendant un bon quart d'heure le chemin de notre arrivée, puis on se dirige vers le fond du vallon.
Nous avons hâte d'en découdre et l'allure est assez rapide et la concentration au maxi. On imagine ce qu'on va vivre aujourd'hui. Les ados achèvent de se réveiller derrière et ne vont pas tarder à mettre le turbo, comme d'hab.
C'est beau, très beau. Derrière nous, le soleil inonde les versants exposés.
Ensuite, le "minéral" prend progressivement la place du "végétal".
Le "végétal" cède la place au "minéral"... |
On attaque des franchissements en tous genres avec plus ou moins de succès pour certains d'entre nous. Il faut parfois y aller au culot et avec de la "bravitude" comme le dirait qui vous savez...
Premier névé. Premier entrainement, pff... Facile !
Deuxième névé...Pareil !
Il est à peine 8h quand nous abordons la dernière rampe qui nous propulse jusqu'au lac.
Et puis, c'est la découverte attendue...
Vous aurez beau me dire que les lacs de montagne se ressemblent tous (d'ailleurs, l'avez-vous seulement dit ?), mais celui-ci est particulièrement beau. A une altitude de 2683m, il a la particularité d'avoir encore des grosses plaques de glace dérivant avec le vent à sa surface.
En super bonus, quelques photos prises par Sylvie: De vrais petits chefs-d'oeuvre.
Bon, et maintenant, que fait-on ?
Après avoir vu la vidéo suivante, vous saurez tout et croyez-moi, vu d'ici, c'est impressionnant !
On dit toujours: " Les prises de vue filmées, ça écrase les perspectives et les reliefs.."
En mer, c'est pareil quand on filme les jours de brise avec des beaux creux de 2 à 3 m. Après, en visionnant vos vidéos, vous êtes déçus parce que le ressenti de l'instant ne se retrouve pas sur votre film. Et bien ici, c'est pareil: Sur la vidéo, la pente, on ne la "ressent" pas....Mais là-bas, on la "sentait" bien...
Pour que vous l'imprimiez bien le petit couloir qui va nous conduire au glacier puis au col d'Ambin, j'vous le mets en "fixe", histoire de bien poser le problème qui nous attend.
Bon, vous avez vu. Y'a de tout là-dedans pour "s'amuser" comme des fous : Après une petite alternance névé-amas de pierres, on a différentes options. Soit tout névé à gauche, soit tout caillou au milieu, soit on passe de l'un à l'autre. Allez c'est pas le tout, nous, on a du "taf". Et le Jean-Charles, y "balise" sec parce que plus il va monter, plus le vide va se créer et amplifier, et là, les vieux démons vont se repointer de plus belle... Sylvie va monter derrière moi.
Sylvie, c'est mon laisser-passer pour l'audace, mon passeport pour le dépassement de moi-même. Quand je la sens ou que je l'entends derrière moi, j'avance. Oh, pas sans me poser quelques questions, mais j'avance. Je suis en totale confiance. Si elle me dit que je peux, c'est que je peux. Elle me connait, un point, c'est tout !
Que voulez-vous, l'amitié a ses travers !...
Au début, tant que la pente ne le justifie pas, Sylvie joue le reporter-photo à la place de celle de coach.
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Merci... |
...Sylvie ! |
Vu d'en haut, notre "perf" parait impressionnante...
A votre avis, quel pourcentage ? |
En haut, il y a un petit lac, beau premier plan pour cette photo.
Vue du haut du couloir, le col d'Ambin et le bivouac des Italiens (en haut du névé, à gauche du gros rocher) |
Le glacier d'Ambin. |
Pour atteindre le bas du glacier qui mène au col, il nous faut descendre un peu dans les traces de JP, avant qu'on ne chausse les crampons pour "l'assaut final" où la pente est plus forte. Repérage des lieux :
On va prendre le premier névé à droite, dans sa partie basse, puis on passera entre les deux petits pierriers pour atteindre celui qui a une forme de banane. C'est là que nous devrions mettre les crampons car la pente devient plus rude. Ensuite, ce sera pratiquement direct jusqu'au bivouac. Wouah !!!
Mon "palpitant" accélère plus par l'émotion que par l'effort.
C'est parti ! Elle est pas belle, cette pente ?
Cette photo a été prise au retour, on voit nos traces... |
Piolet dans la main, on suit exactement la trace de JP. En fait, en bas, c'est relativement mou et la progression jusqu'au pierrier en travers ne pose aucun problème.
Le pierrier en forme de banane: Notre point de départ pour le col... |
C'est là que JP nous montre comment mettre convenablement les crampons.
A suivre, une démo de progression de notre ado de service, Vincent. Et on est presque prêts.
Ensuite, ce ne sera que du bonheur.
Pour le plaisir de Sylvie (ça faisait longtemps qu'elle voulait m'offrir ce plaisir) et aussi pour le mien, nous nous filmons réciproquement dans notre phase finale :Côté pile
Mon amie montagnarde en haut du glacier...
Côté face
Le p'tit breton, "pas peu fier" au même endroit...
Bon, y fait pas chaud sur ce col, y'a des courants d'air et en plus la brume s'est mise de la partie.
Enfin, l'endroit est assez intéressant. Ce petit refuge, au sens étymologique du mot, me fait penser aux refuges mythiques du massif du Mont-Blanc, ceux qui ont permis de sauver des alpinistes en détresse. Ce lieu fait vagabonder mon imagination.
J'adore ! On se permet un regard à l'intérieur.
J'adore ! On se permet un regard à l'intérieur.
L'équipe un peu réfrigérée, à l'abri du refuge...
Pas mal, la vue d'en haut : Oui, c'est par là qu'on est monté !
Bon, il est l'heure de repartir, car le couloir nous attend avec la "petite" pente à x%.
Petit concours: A combien évaluez-vous le % de ce couloir ?
Si vous pensez 45%, tapez 1.
Si vous pensez 35%, tapez 2.
Si vous pensez autre chose, tapez 3.
Petit concours: A combien évaluez-vous le % de ce couloir ?
Si vous pensez 45%, tapez 1.
Si vous pensez 35%, tapez 2.
Si vous pensez autre chose, tapez 3.
Le p'tit breton fier et concentré... |
JP ouvre la trace... |
Pas de difficulté pour cette première descente...
Il suffit de rester dans les traces. On remonte vers le haut du "couloir".
Pour nous permettre de descendre en sécurité la première partie qui est rocheuse, on enlève les crampons pour les remettre un peu plus bas. Nous descendons jusqu'à la dernière limite de la pierraille. De là, la vue est impressionnante.
Nous voilà installés à notre base de départ...
Alors, à votre avis, le pourcentage ? |
Nous remettons nos crampons et JP prépare la corde de 50m.
Une fois la corde prête, on s'y assure l'un après l'autre en respectant un espace de quelques mètres et en gardant un peu de mou en glène dans l'autre main (celle qui n'a pas le piolet). Une fois toute la cordée en place, on descend ensemble en gardant nos distances grâce au "rab" de corde dans la glène qui nous permet d'ajuster la distance avec celui qui nous précède. J'espère que vous avez tout compris, parce que nous, on y va.
Après une petite demi-heure de descente prudente et encadrée, nous arrivons au pied du couloir, réjouis d'avoir vécu cette nouvelle expérience (du moins, pour moi). N'est-ce pas, Sylvie ?

Après un rapide repas, pris à l'abri d'une "niche" de pierre parce que la pluie se met à tomber, on redescend tranquillement en direction du refuge.
Pendant la descente, le vent se lève et souffle en bourrasque. Je suis surpris par la violence des rafales.
Au fur et à mesure qu'on perd de l'altitude, le temps s'améliore.
Glace, terre, eau, roche... |
Retour du soleil |
Je me surprends à nouveau à trainer en queue de peloton pour profiter des derniers instants de cette merveilleuse journée. Je me souris à moi-même. Depuis notre dernier regroupement, les ados ont décidé de rejoindre le refuge façon course. Y sont fous ces ados !
J'ai presque chaud maintenant. Je m'arrête pour enlever une couche. Je suis seul maintenant, JP est loin devant. Alors, je regarde, j'écoute, je hume, je touche. Chaque pas que je fais s'inscrit dans cette symphonie de la nature qui s'offre à tous mes sens. Je suis ivre de bonheur. Ce que je viens de vivre aujourd'hui, c'était un rêve quand j'ai commencé la rando en montagne avec Sylvie.
J'aimerais retarder le retour au refuge, mais le petit "génie" de la sécurité me dit qu'il faut que je presse mon pas. Je profite une dernière fois, pour cette journée, de ces belles images.
Je ne tarde pas à avoir en vue JP qui a sûrement ralenti la cadence en ne me voyant pas derrière lui. Sylvie est légèrement devant. Les ados sont sûrement arrivés.
Nous retrouvons le vallon d'Ambin vers 15h et le refuge quelques minutes après. Nous avons tout le reste de l'après-midi devant nous. Nous aurons donc beaucoup de temps pour préparer nos affaires et recharger nos sacs pour demain.
Je crois que je vous ai tout dit ou presque sur cette journée extraordinaire.
Donc, à demain pour notre dernière étape !
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