KATMANDOU (1250m)- BHULBHULE (840m)
Vue du balcon, à gauche... |
Vue du balcon, à droite... |
Lundi 12 avril 2010 :Vers 7h, j'ouvre les rideaux de la double baie, je sors sur notre balcon et je regarde KTM s'éveiller. J'assiste, par hasard, à l'arrivée de notre autocar qui est en train de se garer devant l'entrée.
Dans la rue située derrière notre hôtel, les premiers klaxons se font entendre...Nous, nous avons rendez-vous dans le hall à 9h. Notre grande aventure va bientôt commencer...
Excellent petit déjeuner ensemble dans la salle qui jouxte la terrasse. On en profite un peu car on suppose que ceux qui vont suivre ne seront pas de la même qualité.
A 8h45, nous retrouvons notre équipe dans le hall: Pradip, notre guide, Babu, notre sirdar, et nos 4 porteurs: Karsang, leur chef, Ratna dit "Police", Shree et Dhan Bathur. Très vite, ceux-ci entreprennent d'aller chercher nos gros sacs dans les chambres. Personnellement, ça me gêne car c'est la première fois que je vis une telle chose, mais on me rassure en me disant que ça fait partie de leur travail.
A 9h10, nous montons dans notre bus. La rue, derrière le Harati, est déjà très animée.
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C'est parti !
Traversée de Thamel, puis de la "banlieue" de Katmandou, la route s'élève pour passer le col de Naaghunga où il y a un "check-point", avant de redescendre vers la vallée de la Trissouh qui se jette dans le...Gange.
La découverte des "faubourgs" a été à nouveau un choc important. La périphérie de la capitale est "surprenante". C'est un véritable patchwork, un brassage de gens affairés, actifs, entreprenants. C'est aussi une juxtaposition d'habitations qui vont de la simple baraque en tôle au petit bâtiment collectif branlant en passant par la "villa" individuelle construite et peinte fraichement par un propriétaire revenu récemment de ses trois années passées dans les émirats arabes à faire du béton.
On y voit aussi une succession de petits ateliers poussiéreux et mal équipés qui permettent l'entretien approximatif de tout ce qui roule, les inévitables motos Honda Héro et les incassables camions Tata rachetés en Inde.
L'alimentaire (légumes et fruits) est le plus souvent proposé à même le sol, regroupé dans des petits "marchés de quartier".
La descente du col nous fait découvrir notre premier embouteillage népalais. Nous sommes arrêtés en plein soleil. Je descends du bus et vais aux nouvelles avec Tanguy, histoire de se dégourdir un peu les gambettes. Y'en a au moins pour une ou deux heures, mais personne ne bronche... Même la montée finit par être bloquée, c'est dire si c'est grave, mais personne ne s'affole... J'en profite pour photographier un de ces gros camions Tata dont les cabines sont "enguirlandées" et "pomponnées" comme des roulottes de "diseuses de bonne aventure" chez nous...
Après une bonne heure et demie, notre trajet reprend son cours. Je fais connaissance avec les cultures en terrasses, les rizières, "l'industrie" du concassage (avec des machines ou à la main, je l'ai vu) des cailloux sur le bord de la rivière et les multiples marchands en tous genres qui proposent leurs produits tout au long de cette route qui est la plus importante du Népal ( y'a même des péages et des vérifications de papiers comme chez nous !).
Nous en profitons pour nous arrêter auprès de quelques vendeuses de fruits et, en particulier, de superbes petites bananes de la production locale que nous mangerons en guise d'apéritif (1kg5 pour 100 roupies)...
La circulation diminue au fur et à mesure que nous nous éloignons de KTM.
Vers 12h45 locales, nous nous arrêtons pour le déjeuner au "Hill Top". J'ai constaté par la suite que nos amis népalais aimaient bien jouer avec les mots anglais pour attribuer des noms à leurs hôtels et restaurants.
Oh ! Rassurez-vous, ça n'a rien à voir avec la chaîne américaine d'hôtels de luxe, mais ce petit restaurant est sympa d'autant plus que nous serons installés sur une terrasse dominant la vallée de la Trissouh: Magnifique point de vue...
Pour la deuxième fois du séjour, nous nous commandons le traditionnel dal bath népalais: Celui-ci n'était, parait-il, pas terrible...
Au fait, avez-vous constaté que nous étions à 72kms de KTM et si vous calculez bien, nous les avons faits en 3h40 ce qui nous donne la moyenne époustouflante de 19km/h...Eh, oui ! Nous sommes bien au Népal !
Une bonne heure plus tard, nous reprenons la route avec tout son cortège de surprises locales...En milieu d'après-midi, nous "ferons" un peu de carburant et pour nous ce sera le plein d'eau fraîche mais en bouteille...
14h30: Nous changeons de vallée et remontons celle de la Marsyangdi River que l'on va suivre dorénavant jusqu'à...Manang !
15h30: Arrivée à Dumre qui était le village-départ du trek dans les années...80. La petite route étroite traverse des villages aux maisons colorées. Changement de décor. La route se dégrade, on entend des cigales..
Vers 17h , nous entrons à Besi Sahar. Nous y faisons une pause pour marcher un peu et découvrir ce village pendant quelques instants. Alors que je descends du bus, j'ai l'impression d'être au bout du monde. Je suis en "apesanteur". Nous sommes les seuls européens. Je fais quelques mètres et soudain, je me sens seul, regardé, observé, en situation de "privilégié"...Je suis mal à l'aise. Chacun d'entre nous vaque dans son petit coin de rue à la recherche d'un point d'accroche, une scène typique, une personne...C'est vrai que nous sommes à cet instant, un peu "prédateurs".
De l'autre côté de la rue, il y a un petit magasin tenu par une jolie jeune femme népalaise entourée de petits enfants adorables. Je ne résiste pas à l'envie de faire une ou deux photos.
Avant de remonter dans notre bus, j'utilise mon "télé" pour la première fois avec le stabilisateur d'images...
A la sortie du village, nous nous arrêtons au check-point de trek. C'est ici que Pradip va faire valider et tamponner nos permis de trek. En effet, nous entrons dans un parc naturel: L'Annapurna Conservation Area.
Nous restons quelques instants dans le bus, puis on repart jusqu'à la sortie du village et là , changement d'atmosphère. L'asphalte a cédé la place à la terre. Notre bus s'arrête à nouveau mais cette fois-ci, c'est plus embêtant. On ne veut pas nous laisser passer car la piste est normalement réservée aux véhicules 4x4. Or notre véhicule, bien que doté d'une bonne garde au sol, n'est pas 4x4. Ils souhaiteraient nous mettre dans des véhicules tous terrains pour faire les derniers 12kms, et bien sûr, nous faire payer un gros supplément...
Quand Pradip revient le sourire aux lèvres, nous comprenons qu'un petit pot-de-vin a résolu rapidement notre problème.
Cette fois-ci, en apercevant l'amorce de la piste devant nous, on voit que ces 12 derniers kms ne vont pas être une partie de plaisir.
Notre véhicule, bien que légèrement surélevé, n'a pas 4 roues motrices, ni de suspensions spéciales, ni de direction assistée pour soulager notre chauffeur. En plus, il est 17h30 et manifestement, nous arriverons avec la nuit tombante à notre première étape. Nous remontons, en balcon, la rive droite de la rivière en franchissant quelques passages acrobatiques et un peu impressionnants.
Nous traversons quelques hameaux et une bonne heure plus tard, nous arrivons à Bhulbuhle. Le premier lodge de notre trek est situé à l'entrée du village, sur la rive droite de la Marsyangdi Nadi (Nadi veut dire rivière en Népalais).
Et cet hôtel, il a un nom pré-destiné qui nous rappelle ce pourquoi nous sommes tous là...On en verserait presque une larme...
Oui, vous avez bien vu : C'est bien écrit Thorung La. C'est maintenant que commence notre histoire, alors si vous voulez la connaitre, vous savez ce que vous avez à faire...
Je suis émerveillé par tout ce que j'ai vu aujourd'hui, je suis fatigué par ces 9 heures de trajet d'approche mais mon bonheur est immense. Je sais que j'aurai beaucoup de mal à m'endormir ce soir, mais ce n'est pas grave, je suis heureux comme je l'ai rarement été...
On s'installe dans les chambres alors que l'orage menace et que le vent souffle en rafales.
A demain !
La suite: Article plus ancien.
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