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samedi, décembre 01, 2007

Le tour des Annapurnas (2010) : Dharapani - Chame...



DHARAPANI (1860m)- CHAME (2670m)






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Jeudi 15 avril : Il est 6h30, j'ai peu dormi pour deux raisons. La première vous la connaissez, je sais qu'aujourd'hui le grand spectacle de la haute montagne va commencer, alors... et la deuxième, c'est physique. J'ai un problème avec mon gros orteil gauche dont l'ongle coupé trop court avant le départ s'est un peu incarné. Je sors ma trousse à pharmacie. Il faut absolument que je décolle le coin de mon ongle de la chair; ça va faire un peu mal...
Aïe ! En quelques secondes, c'est fait. Joël me passe un spray désinfectant. J'espère que ça va suffire. Je suis dur à la douleur. J'ai un peu moins mal et puis n'y pensons plus...

7h: Les porteurs sont prêts et nous, nous allons attaquer le petit déjeuner. Avant celui-ci, je m'amuse, avec l'accord de Ratna, à mettre sur mon dos sa charge de portage, histoire de voir et de positionner le bandeau à la népalaise. Je fais quelques pas... Porter ça sur une journée me parait à la limite du possible et pourtant, eux...Ils le font.

















Au p'tit dèj, chapatis, oeufs durs, thé ou café, miel et confiture. A 7h45, nous sommes en route, Joël est derrière moi à la sortie du village. Nous sommes très vite en action: 300m de positif dans les 45 premières minutes mais au bout...La récompense: L'Annapurna IV et ses 7934m, la tête un peu dans les nuages mais là quand même...Emouvant, non ?


















Nous sommes à Bagarchhap (2160m) et le "V" de la vallée s'ouvre progressivement. Nous sommes à plus de 2000m et la végétation, principalement des conifères, est bien présente. Par moment, nous n'avons plus de repères locaux (pas d'habitations typiques), on pourrait être dans les Alpes à 1000m avec des sommets à 3000m...C'est drôle !
Le chemin est large et agréable. Alors que nous faisons une pause pour enlever une couche vestimentaire, car il faisait un peu plus frais ce matin au départ, nous apercevons les "
Allibert" un peu en arrière.

A Dankuy (2300m), on fait une pause avant d'attaquer un énorme "coup-de-cul". On s'est arrêté au milieu du village dans la rue principale toute droite. En toile de fond, les crêtes enneigées sont omniprésentes, c'est un ravissement. On rentre en plein dedans et j'ai bien conscience que cette toile de fond va évoluer vers des...sommets. Nos yeux n'ont pas fini d'en voir: Toujours plus haut, toujours plus haut !
Que la fête commence, nous sommes prêts pour ce trop plein de beauté: Nous sommes venus pour ça..
.




















On alterne rencontres et
traditions...





















Après le village, l'attaque
est plus que sérieuse. Le sentier est abrupt, en lacets, le plus souvent exposé au soleil. Nous traversons ensuite une immense pinède enveloppée par le bruit presque assourdissant de milliers de cigales. On sort alors de l'abri de la forêt pour atteindre un groupe de maisons dans lequel se trouve celle qui va nous accueillir pour la pause "Exotic".
Nous sommes à Timang à 2270m d'altitude. On se regroupe sur une terrasse recouverte d'un auvent de toile.Vers l'est, on a une vue superbe sur le Manaslu (8163m): C'est le huitième sommet du monde, c'est la montagne de "l'esprit". Je veux prendre la photo : Le sommet est à contre-jour (il est dans le soleil) et je ne maitrise pas assez la technicité de mon nouvel appareil pour faire une telle photo, mais le résultat n'est pas trop mauvais en gestion automatique.

















Nous quittons notre lieu de pause alors que le groupe Eva arrive, immédiatement suivi par les Allibert... On continue à grimper en plein soleil.
La vie continue sur notre autorout
e piétonne. La végétation est luxuriante : On voit des piéris géants et les rhododendrons ressemblent à des arbres.




















J'aperçois Ratna, notre porteur, devant moi. J'accélère pour le dépasser et prendre une photo de lui en plein effort. En face, une femme en "feuille" passe...






















Une succession de "positif" et de "négatif" nous attend jusqu'à une grande passerelle, à la sortie de laquelle ça repart en gros "positif"...En haut, nous nous laissons glisser jusqu'à Thanchok où j'arrive après le gros de la troupe. J'avoue que j'ai souvent volontairement ralenti ou me suis arrêté pour savourer encore plus "mon" trek. Oh, rassurez-vous, Pradip était encore loin derrière avec Marie-Do qui "passe" les grimpettes à son rythme...
Etre seul sur le chemin, c'est un
e sensation de bonheur décuplée, une jouissance sans égal. J'ai l'impression de tracer ma route, de suivre mon chemin. Tout seul, je chantonne en faisant tourner mes bâtons, je rêvasse, je me parle en me disant que je suis bien, j'interpelle la nature pour lui dire qu'elle est belle, je remercie les montagnes d'être là. Je sais, c'est purement égoïste, mais c'est aussi le moyen de me déconnecter du groupe sans en agresser directement son harmonie. Je m'arrête aussi très souvent pour faire des photos. Toutefois, j'ai toujours respecté la sécurité, il y avait toujours quelqu'un du groupe derrière moi...
En bateau, c'est plus difficile quand on est en mer, mais je vois parfois
certains de mes équipiers qui se déconnectent, accoudés au balcon arrière, les pieds dans le vide et la tête ailleurs...





















Vers 11h45, j'entre seul dans le village dont la "rue principale" est dallée entre des petits murets, un peu comme c'était le cas avant. Babu est là sur la droite et m'indique que la cavalcade matinale est finie et que c'est l'heure de la pause de demi-journée.















Quelques minutes plus tard, après l'arrivée de Marie-Do et de Pradip, l'équipe récupère à l'ombre en attendant l'heure du repas. Je profite de cet avant-repas pour mettre un pansement autour de mon orteil. La douleur s'est estompée et l'action permet d'oublier un peu...
Un peu plus tard, j'ai l'autorisation de prendre en photo la préparation des repas dans la cuisine. Presque tout le temps, les cuisiniers, ce sont nos porteurs. Notez la qualité du rangement...Pour avoir plus de détails sur ces cuisines traditionnelles népalaises, reportez-vous au commentaire de Bernard à la fin de cette séquence...C'est complet et particulièrement bien renseigné...

















Ce midi, ce sera à nouveau Dhal Bat, qualifié d'excellent et surtout, d
e "dynamisant", par l'ensemble du groupe.

















On repart vers 13h30 sur un chemin de plus en plus large, au milieu de petits sapins. En cliquant, sur la photo de gauche en-dessous, vous comprenez comment est faite cette vallée que nous remontons: Les deux parois presque verticales; sur la rive droite, une plaine fertile "suspendue" puis la gorge profonde au fond de laquelle coule la rivière. Au fait, le bâtiment en construction en bas, c'est une future école...

















Très vite, on arrive à l'entrée de Chame, il est 14h30 et pour la première fois, notre guest-house est à l'entrée juste à côté du mur à prières. Remarquez la pub pour internet sur le rocher. Merci, Bernard d'avoir posé pour cette photo ! Quelle allure de vainqueur !


















Marie-Do et Daniel G en finissent et contribuent à la bonne continuation de notre aventure en faisant tourner avec application tous les moulins de prières. Ils sont suivis de près par toute notre équipe de porteurs emmenée par un Pradip équipé "façon tempête de sable dans le désert".

















Avez-vous vu le nom de notre hôtel ?
Drôle, non ? Notre chambre est en balcon et jouxte celle des filles...C'est propre, relativement spacieux, avec le maximum du minimum...


















On a beaucoup de temps devant nous : Donc, douches...chaudes, youpiiiii...
Lessive...Rangement...J'apprends que Tanguy est parti en reconnaissance dans le village. Babu m'informe qu'il y a une fête ce soir à Chame pour la promotion touristique du pays de Manang pour l'année 2011.
Je ne résiste pas, je vais aller voir et me tremper pour la première fois au coeur de la population locale. J'appréhende un tout petit peu...
A la sortie du village après le petit pont, j'entends les flonflons de la fête et je monte la rampe qui permet d'entrer dans la cour de l'école dans laquelle se passe cette fête. Je fais le tour de la foule massée devant une scène et je profite de l'instant...Sans commentaire, regardez et savourez..! A cet instant, j'ai l'impression d'être au bout du monde et le plus fort, c'est vrai !






Retour à l'hôtel pour le tea-time. Au fait, j'ai vu un énorme moulin à prières...


















Puis ce sera le tour de notre traditionnel apéro pastis-saucisson-chansons et finalement le repas vers 19h.
Il fait nuit, nous mangeons à nouveau à la lueur des bougies : Excellente soupe aux
oignons et à l'ail, pizza aux champignons, ananas au sirop en dessert.
Vers 21h, je retourne à la fête avec
Daniel G et Bernard. On y rencontre Eva en pleine forme avec Jean, notre "ami" d'Allibert.

Je suis revenu de la fête avec cette photo...
















Avant que la nuit n'arrive, de la rue, j'ai pris ces deux clichés, l'un en direction de l'est, l'autre vers l'ouest...
Le Manaslu se pare de rose avant la nuit pendant que les contreforts d
es Annapurnas "jouent" aux ombres chinoises.


















Bonne nuit, à demain !



1 commentaire:

Unknown a dit…

Ah oui, elles sont belles les cuisines de l'Himalaya ! A part le plafond, tout noir de fumée, la vaisselle brille car elle est décapée à la bouse (c'est vrai hein Marylène qu'on l'a vu faire.. extérieur, mais aussi, intérieur des plats !) Et ce foyer typique que l'on voit dans tout le Népal : un coffre en bois garni de terre battue sur lequel est maçonné un foyer en briques à un ou deux feux ! très efficace. Mais il faut approvisionner des quantités de bois ! Toute la famille s'y mettra... aller dans la forêt, couper le bois, le porter à la maison dans les dokos !