Le "TGV": Août 2006...
DU REFUGE DU ROC DE LA PECHE (1925 m) AU REFUGE FELIX FAURE (2517 m) via (tiens encore une?) PRALOGNAN-LA-VANOISE
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Il est 7 h quand je mets mon nez à l'extérieur de notre chalet douillet. Je suis en tenue de nuit et le froid me saisit rapidement : Il a gelé, l'herbe est blanche. Le silence est impressionna
nt. J'en profite pour faire quelques photos du panoramique autour de nous, car le soleil commence à lécher les sommets environnants. J'ai soudain l'impression d'une immense pureté. Je vis ce moment intensément. Quelques clics et j'informe les filles de la situation : grand beau et paysage magnifique. La réaction n'est pas celle q
ue j'attendais, le chef est encore sous sa couette et les deux autres cancanent joyeusement (pardon, les filles!), mais pas de sortie express pour vérifier mes dires..Le bide, quoi!
Notre préparation s'accélère doucement une fois le "chef" sorti de son lit ( j'ose pas vous montrer la photo....pudeur, quand tu nous tiens.)
Vers 8h40, nous sommes prêts à partir, le sac sur le dos et la carte devant les yeux.. Quelques photos encore, av
ant de descendre vers Pralognan sur un chemin très large
et déjà investi par les randonneurs qui vont dans l'autre sens. Cette descente est assez inconfortable car elle n'est pas régulière et ponctuée de courts dénivelés très raides.
Vers 9h15, nous quittons momentanément le Parc de la Vanoise et continuons vers le fond de la vallée en lon
geant le Doron que nous traversons une première fois. Nous profitons d'une petite pause au fond de la vallée pour téléphoner à nos proches car celà faisai
t 18 h que nous n'avions pas de réseau ( modernisme quand tu nous tiens !). Malgré une carte très détaillée et quatre cerveaux en éveil, nous avons du mal à trouver le chemin qui part en balcon dans l'est de Pralognan. Il nous faut descendre jusqu'à 1550 m sous le Pas de L'Ane (ça ne s'invente pas!) pour en être
sûr. On retraverse le torrent.
Dès lors, çà reprend "sec". La pente est très raide et le terrain un peu glissant..
Heureusement que le soleil est filtré par la végétation car il commence à faire chaud.
Il est 10h 30, c'est parti pour 1000 m de dénivelé et la fatigue de la veille se fait déjà sentir dans les jambes dès les premiers efforts (pauvres petits...!). Heureusement, nous avons une vue imprenable sur la vallée de Pralognan, et en face sur le Grand Bec (3398 m) et la Pointe de la Grande Glière (3392 m). Nous traversons une partie du domaine skiable de la station en coupant l'axe des remontées mécaniques et en empruntant les pistes très larges sur lesquelles se promènent déjà un grand nombre de randonneurs parfois accompagnés de gros chiens (n'est-ce-pas , Sylvie?).

En haut des Fontanettes à 1889 m, le chemin bifurque vers le nord pour passer entre le Morion (2297m) et et la Grande Aiguille de l'Arcellin (2648m). Vue magnifique sur l'Aiguille de la V
anoise (2796 m), c'est dans cette direction que nous allons. Un peu plus loin, vers 2000 m la végétation s'estompe. Nous montons sur une moraine à découvert, c'est de plus en plus dur, le soleil nous tape
directement dessus. My-Jo souffre un peu et j'avoue que, à cet instant , je ne suis pas brillant non plus. Nous enchainons quelques passages très caillouteux donc un peu techniques (ça y est, le mot est lâché....) soit dans des petites combes étroites, soit sur des "bourrelets" où nous sommes en plein soleil (au fait, les miens commencent à fondre!). Nous traver
sons aussi des petits filets d'eau bien fraîche en passant de gros cailloux en gros cailloux (Attention, ne jamais b
oire cette eau! Des ablutions oui, mais pas autre chose). A 13h30, nous faisons notre première grande pause de l'autre côté d'un gros éboulis. S'ali
menter, boire et se reposer, trois impératifs qui nous permettrons de repartir de plus belle une petite heure plus tard.
Vers 14h45, nous sommes à nouveau en route et cette fois-ci, nous devinons presque notre objectif car la Grande Casse est en vue . En haut d'un r
essaut (tiens, çà faisait longtemps que je n'avais pas employé ce mot-là : Je trouve qu'il "fait" grandes expéditions himalayennes, c'est mon côté "mégalo"..), nou
s l'apercevons dans toute sa force (pas mal!). Le paysage minéral est varié, nous rencontrons quelques spécimens qui nous prouvent qu'à une certaine époque ici, il y a eu quelques conflits d
e plaques. Un paisible mulet barre notre chemin, quelques caresses et on continue de plus belle. Le moral qui monte avec l'altitude et notre chef qui estime notre objectif dans un peu plus d'une heure font que inconsciemment nous augmentons la cadence, parce que là ça va être un "vrai" refuge, un refuge comme j'en ai vu dans les récits sur les expéditions alpestre
s, que je lisais quand j'étais gamin.
Je me souviens avoir été particulièrement impressionné par toutes les tragédies de la montagne dans lesquelles le refuge aurait pu être la solution pour que le drame n'ait pas lieu. J'avais une petite dizaine d'années quand le pays avait été tenu en haleine par le drame du Mont-Blanc en Janvier 1957 : L'histoire de Jean Vincendon et de François Henry qui se termina tragiquement par la mort des deux hommes mais qui permit de montrer la nécessité de créer en montagne un organisme de secours public, ce qui fut fait un peu plus tard.
Il y eut aussi l 'histoire de l'Aiguille des Drus en 1965 qui monopolisa l'opinion publique.Tous ces évènements, je les ai vécus chaque fois de façon intense car il me reste une espèce de traumatisme associé à toutes ces histoires. J'ai du mal à définir qu'elle en est la résurgence mais je sais qu'à chaq
ue fois qu'une telle chose se reproduit, celà me perturbe bea
ucoup.
Alors que nous approchons du Lac des Assiettes, un bouquetin apparaît devant nous et se déplace lentement sur notre droite sans donner l'impression d'être effrayé. Sylvie nous apprend qu'ils sont protégés et donc qu'ils ne nous craignent pas. Dans la dernière petite combe avant le lac, nous apercevons nos premiers edelweiss que nous nous empressons immédiatement de photographier (Cueillette interdite...).
Le lac des Assiettes est complètement asséché et d'un aspect lunaire. Isabelle et Sylvie qui sont devant nous, paraissent avancer dans un de ces cratères que l'on trouve sur la Lune, surtout de l'endroit où nous étions.
Avec My-Jo, nous traînons un peu derrière en discutant avec des "descendants" que nous rencontrons. A la sortie du lac, nous surprenons notre deuxième marmotte qui ne se presse pas pour se mettre à l'abri. Quelques instants plus c'est la délivrance, " IL"est là devant nous au pied de sa grande montagne : C'est splendide! (deuxième petite larme...) Le refuge Félix Faure ( Col de la Vanoise).
En rejoignant le chef, on se fait copieusement eng.........lés non pas pour notre retard mais
parce qu'une rando, çà se termine rapidement pour commencer à récupérer le plus vite possible. Un chef compétent a toujours raison. Nous vérifierons plus tard qu'elle n'avait pas tort. Il est 16h30, nous sommes le 15 Août et le bonheur est complet. L'accueil est digne de celui d'un refuge de haute montagne : Convivial et compréhensif. En attendant notre attribution de chambrée, nous nous posons sur la terrasse en savourant le plaisir qui nous envahit et en dégustant une boisson bien méritée. Une marmotte pratiquement apprivoisée, tourne autour de nous...
Je viens de vivre et je suis en train de vivre dans un espace temps très court des moments qui étaient inimaginables pour moi, il y a seulement deux jours.



Nous coucherons dans le vieux bâtiment mais nous prendrons les repas dans le récent qui est une espèce de pré-fabriqué certes confortable mais dont l'aspect s'inscrit assez mal dans le proche environnement.
Le dortoir que
nous occuperons est organisé en deux rangées superposées de couchages contigus sur lesquels nous trouvons des énormes couettes sûrement très chaudes que nous apprécierons plus tard car la pièce n'est pas chauffée. L'heure du repas succède à un moment de lecture et de détente dans la salle commune. Le menu est fort correct et l'instant très agréable.
La nuit tombe très vite et l'heure du coucher arrive vite. La météo annonce beaucoup de pluie pour la nuit. En effet, c'est un vrai déluge jusqu'à l'heure du lever. La chance nous sourit, car au moment de repartir le lendemain vers 8h, il ne pleut plus et le ciel se dégage un peu dans l'ouest.
Rendez-vous dans la séquence n°4........... A plus !
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