Agrandir le plan
A: Muktinath.
B: Jharkot
C: Kagbeni.
D: Jomsom.
Jeudi 22 avril : Il est un peu plus de 5h30, quand Bernard frappe à la porte de notre chambre et nous dit qu'il y a quelque chose d'important à voir dehors.
"Hurry-up ! " On se retrouve sur la terrasse qui donne sur l'arrière-pays et là, devant nos yeux, le spectacle nous réveille rapidement.
Le Tilicho Peak (7134m) et le Dhaulagiri (8172m) sont magnifiés par le soleil.
Le Tilicho Peak |
Le Dhaulagiri...(à gauche) |
Un tel spectacle, c'est irréel. On ne peut pas imaginer une telle beauté car elle est éphémère. Ce "show" va durer quelques minutes, seulement. Bernard le savait, cela justifie largement ce réveil en "fanfare".
La preuve, une demi-heure plus tard, c'est différent, mais c'est pas mal non plus...
Vers 7h, nous prenons notre petit déjeuner et 40 minutes plus tard, nous sommes prêts pour une des toutes dernières photos de groupe. Le temps est magnifique, nous ne savons pas ce que va être cette dernière journée de trek, mais elle commence drôlement bien ...
Muktinath sous le Dhaulagiri... |
C'est vrai que nous quittons ce village avec plein de regrets; ça sent la fin tout ça.
Depuis que j'ai consulté, les blogs de nos différents prédécesseurs, je ne sais qu'une seule chose : Nous aurons du vent dans la vallée de la Kali Gandaki, beaucoup de vent de face, de la poussière. C'est pour ça que j'ai acheté mon écharpe de coton beige. Pour le reste, je ne sais rien alors que pour toutes les autres étapes, j'avais lu des textes, vu des photos. J'avais retenu deux ou trois petites choses ça et là.
Pour l'étape d'aujourd'hui, à part les détails précédents concernant le vent, rien. C'est bien, je vais vraiment découvrir.
Un immense rapace (peut-être un vautour) se pose à plus de 100m après un superbe vol plané. J'ose le "télé".
Je peux aussi prendre en photo un des petits métiers à tisser qui bordent la rue principale. Hier, impossible, car les jeunes vendeuses voulaient de l'argent et je n'en avais pas pris sur moi pour ma balade.
On avance tranquillement vers la sortie de Muktinath jusqu'à ce qu'on passe la porte de...sortie.
Au revoir Muktinath! |
Dans le village, nous étions à peine partis que nous avons assisté à une scène touchante...
Sitôt la porte franchie, on plonge vers Jharkot en regardant autour de nous. Le paysage est totalement différent, mais d'une rare beauté. On s'arrête tout les cinquante mètres tant les angles de vue et les perspectives sont nombreuses. Celles-ci changent continuellement, c'est un régal pour les yeux et pour les APN.
On va bien finir par y arriver ...à Jharkot ?
On a l'impression d'entrer dans le village par une petite porte. C'est vrai que notre guide connait cet endroit parfaitement. On fait le tour du village façon "Pradip". Ce village est un joyau d'authenticité.
Le temple et l'école sur la gauche... |
A la fin de notre tour, visite du temple: Il est petit et a été restauré par un américain en retraite au Népal. Cet édifice est entièrement dédié à Vishnou. Pour entrer, nous devons, à nouveau, enlever nos chaussures.
En sortant du temple, je médite un bon moment en regardant cette belle roue un peu naïve du cycle de la vie.
Justement, à propos de vie, je viens de vivre un moment émouvant avant de rentrer dans le temple : Avant de partir, Bernard nous avait invité à emmener avec nous des petits cadeaux pour les enfants. Personnellement, j'avais emporté des crayons à papier, tout simplement.
Depuis quelques temps, une école s'est ouverte dans le temple. Je me suis permis de rentrer dans les locaux et j'ai expliqué, en anglais et avec des gestes, à la femme qui semblait être l'institutrice que je souhaitais donner mes crayons aux enfants.
Bonheur intense, petite larme (vous me connaissez, maintenant !), un beau moment.
Vers 9h, nous laissons derrière nous ce magnifique village et je prends soudainement conscience que notre trek vit actuellement plus dans le passé que dans l'avenir. C'est décidé, à partir de maintenant, je vis chaque minute encore plus pleinement. D'ailleurs, je vais rester un peu derrière pour en profiter au maximum. Drôle de sensation !
Pas franchement désagréable, mais pas franchement agréable non plus !
J'ai horreur de voir se terminer les bons moments.
A présent, nous "plongeons" vers Kagbeni en empruntant une piste partagée par des motos et des 4X4 qui transportent des pèlerins vers Muktinath. Nous traversons des petits hameaux où des tisseuses d'écharpes en laine nous proposent leurs produits. J'ai eu envie d'en acheter une, me disant que ces gens étaient sûrement moins "riches" que ceux de Katmandou, auxquels nous allons bientôt donner nos roupies pour quelques souvenirs. Je suis passé et je regrette maintenant de ne pas l'avoir fait.
En fond d'écran, la pointe dominante du Dhaulagiri...C'est majestueux ce cadre, quelle chance nous avons d'être là ! Et en plus, ce temps....
L'oasis de Kagbéni... |
Un peu moins de deux heures plus tard, nous sommes au-dessus de Kagbeni. Ensuite, la descente est raide, le sentier rocailleux et glissant, mais la vue vers le bas, est totale. Quel contraste entre le vert généreux (on devrait dire les verts, tant les nuances sont nombreuses) de cette quasi oasis et les gris-beige des environs faits de roches dénudées et de terre !
La barrière des Nilgiris... |
Là aussi, Pradip nous "organise" une authentique visite. Kagbeni est plus "urbanisé" que Jharkot, plus "touristique" et puis, nous sommes près de la porte du fameux Mustang. Nous irons la voir cette mystérieuse porte. Depuis le temps que Bernard et Daniel G nous en parlent !..
Pendant la visite du village, quand on regarde vers le sud, on a déjà un petit aperçu du "fond d'écran" que nous pourrons apprécier dès la fin de la visite. Pas mal, non ?
Bon, on y est allé. Cette photo, en dessous, c'est ...La "Porte" du Mustang. On rêve en grand ! Au fait, sous le petit nuage du fond en bas, ce sont peut-être les confins du Tibet et plus loin...La Chine ! On re-rêve en plus grand encore !
Alors qu'on re-traverse Kagbeni pour partir vers le sud en direction de Jomsom, nous croisons le groupe "Allibert" qu'on avait plus vu depuis hier.
Il est un peu plus de 11h30 et, tout ce que nous avons vu depuis ce matin est très différent de ce que nous avons vu de l'autre côté du col, mais c'est tout aussi beau.
A partir de cet instant, nous allons longer la Kali Gandaki Nadi (rivière en népalais, sans doute) sur une piste carrossable donc utilisée par des véhicules. Nous allons pénétrer dans la vallée la plus profonde du monde puisqu'elle est encadrée par l'Annapurna I (8091m) sur notre gauche et le Dhaulagiri (8172m) sur notre droite. Actuellement, devant nous, sur la gauche, la chaine des Nilgiri barre l'horizon.
Le spectacle est de nouveau grandiose.
Le vent est déjà bien présent. Je ferme la marche du groupe avec Marie-Do.
Sans commentaires... |
Quand on se retourne, ça donne ça...
Le vent est encore monté d'un cran dans l'échelle de Beaufort. L'objectif de la pause de mi-journée, c'est Ekle Bhatti (2740m) donc pratiquement plus de dénivelé "négatif". Les rafales sont de plus en plus présentes et nous envoient de la poussière dans les yeux. Devant, ils avancent bien ou alors c'est nous, qui n'avançons plus. Une bonne demi-heure plus tard, nous entrons dans le village où nous allons faire la pause.
" I'm a poor some-lone trekkeuse..."
Ici, c'est le Far-West...Incroyable !
Ratna nous attend devant la porte du saloon, pardon du... restaurant. Toujours aussi, prévenant...!
Enorme "dal bath" avec de la bière ou pâtes chinoises avec du coca-cola pour d'autres : On se lâche "grave", mais ce qui va suivre nous confirme qu'on a eu raison de se "lester énergétique"...
Un peu avant 14h, nous sommes prêts à partir pour le dernier "tronçon" de notre trek. Le vent a encore pris des tours et les rafales sont très violentes. Personnellement, je les évalue à un bon force 9 en échelle Beaufort. La poussière et le sable volent en cinglant fortement les visages. Les écharpes ne seront pas de trop. On s'équipe : On se croirait dans un film de Sergio Léone...Il ne nous manque plus que les longs manteaux et la musique d' Ennio Morricone. Le groupe "Allibert" a déjeuné dans le "restau" d'à côté. Ils sont dehors en même temps que nous.
C'est parti !
J'ai, tout de suite, la vague impression que cette dernière étape va être un sprint final : Ne me demandez pas pourquoi, je le sens et les heures qui vont suivre vont me donner raison. Le tempo est donné, ça va vite, très vite et même super-vite. Deux raisons, peut-être : Ou bien tout le monde a envie d'en finir ou bien, c'est l'esprit "compet" de certains randonneurs qui est en train de ressurgir. J'avais prévu de faire quelques vidéos de ce dernier tronçon. Très vite, je m'aperçois que je vais devoir "m'arracher grave" si je veux devancer notre groupe pour pouvoir le filmer dans ses derniers efforts. Remarquez, j'aime bien la compétition. Quand je faisais du vélo, les sorties du dimanche matin étaient pimentées par ce qu'on appelait le "feu vert". Avant, on roulait en peloton en s'attendant, après, c'était chacun pour soi et ça se passait sur les 10 derniers kilomètres. C'était chaud !
J'aime bien cette photo : C'est Tanguy qui l'a prise. Elle parle bien des conditions de cette dernière partie. Question équipement, c'est "tempête du désert" ! (On voit Joël et Bernard, derrière.)
Voici quelques vidéos de nos dernières "foulées" :
Bernard et Daniel G
Le groupe "Allibert", puis Marie-Do et Tanguy
Marylène et Joël à l'arrivée à Jomsom.
Marie-Do, Bernard, Daniel G et Tanguy
Je ferme la marche dans Jomsom
Je suis de loin notre groupe, qui se dirige maintenant vers l'hôtel, qui est près de l'aéroport. Arrivés devant celui-ci, nous prenons la traditionnelle photo mais celle-ci, c'est la dernière...
Vous avez vu le nom de l'hôtel ?
Nous sommes plus qu' heureux et avons tous certainement envie de le manifester encore plus, mais nous avons aussi une autre grande envie, considérant notre état : C'est de nous mettre sous les bonnes douches chaudes des vraies salles de bains, qui, parait-il, existent vraiment dans cet hôtel. Youpiiiiii !!!
Volontairement, je ne vous parlerai pas de cette belle et dernière soirée de trek qui a été la nôtre. Vous devinez bien qu'elle fut à la hauteur de ce que fut notre randonnée.
Puisque vous insistez, la douche était excellente, il y avait de la viande au repas et, bien sûr un peu de......bière.
Notre "aventure" népalaise n'est pas finie pour autant. Tôt, demain matin, nous rejoignons KTM en deux étapes, par avion. Nous y passerons notre vendredi après-midi et tout notre samedi, avant de repartir dimanche, en fin d'après-midi pour Paris.
Bien sûr, nous allons grandement profiter de ce "temps libre" pour découvrir la capitale du Népal.
La suite, dans les prochaines séquences de ce blog...
A bientôt !
Au fait, nous avons eu notre diplôme...
" Yessssssssss !!! We did it......!!! "
1 commentaire:
Très beaux paysages! Belle découverte.
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