Mardi 28 avril, 9h15.
Après un bon repas, notre groupe repart en direction du fond du cratère, plus exactement sur les bords du lac que nous devrions atteindre pour le repas de mi-journée. Personnellement après mon échec du sommet, j'ai le moral dans les chaussettes et d'autant plus que je sais que plus de 3 heures de descente m'attendent. Et moi, la descente, c'est pas mon fort !!!
Daniel, lui, est tout jovial après sa belle performance. Tous les autres sont bien contents de ne pas avoir tenté "l'affaire" et ainsi garder quelques ressources pour le reste de cette longue journée qui nous attend: Ah, oui, j'ai oublié de vous dire qu'après la pause du lac, il est question de remonter de l'autre côté sur la crête du cratère pour y passer la prochaine nuit... Je me demande comment je vais faire.
C'est la question que je me pose alors que nous abordons la descente après que nous soyons légèrement retournés sur nos traces pour accéder au chemin. Celui-ci est "épouvantable"...
Il est essentiellement constitué de pierres disposées "façon escalier" mais avec des "marches" très inégales et dans tous les sens...Un vrai calvaire !
Très vite, j'ai des douleurs qui apparaissent partout et mon retard sur le groupe ne cesse de s'accroitre.
Avec Marie-Do, qui n'aime pas non plus ce type de terrain, nous prenons notre grand mal en patience.
En tous cas, je suis puni: Puni d'être peut-être monté trop vite hier, puni de ne pas avoir attendu mes camarades, puni d'avoir un peu surestimé mes capacités de grimpeur.
Je suis tellement à la "ramasse" que je n'ai même pas l'envie de prendre des photos. On a le droit de temps en temps à quelques dizaine mètres de répit quand le chemin devient un peu plus "lisse" et donc gérable. A la dernière pause, Daniel me confie qu'il ne sent plus ses jambes lui aussi. A chaque pose de pieds au sol suite à une descente de "marche", j'ai l'impression que mes genoux partent latéralement et vont me lâcher. Je n'ai plus de capacité d'amortissement avec le sol, mes cuisses ne freinent plus rien et chaque arrivée au sol est accompagnée d'un choc douloureux.
J'en informe Olivier qui décide de m'attendre, de m'accompagner et de m'aider.
Vers midi, nous apercevons enfin le lac...Merci Olivier !
Le dernier quart d'heure de marche ressemble à une délivrance.
A 12h30, nous sommes enfin au bord du lac. Les porteurs sont déjà là, en train de préparer le repas. Je n'ai plus de jambes et je ne suis apparemment pas le seul.
Je me pose sur une parcelle d'herbe à proximité de l'abri-repas. Rien à dire, je récupère. Je n'ai même pas enlevé mon sac.
Tout le groupe se retrouve sur ce petit coin d'herbe et avant quelques paroles ne sortent de la bouche de l'un d'entre nous, il se passe quelques instants.
Le repas est servi très vite, peut-être trop, après un tel effort, je n'ai pas envie de manger. Je ne sais même pas si j'ai faim. Une seule chose m'intéresse, ne rien faire, attendre que tout se remette un peu en place dans mon corps meurtri et dans ma tête. Je ne suis pas bien, car j'apprends avant d'avoir commencé à manger, qu'il est prévu qu'on reparte après le repas pour attaquer l'autre versant du volcan, et aller passer la nuit là-haut, sur la crête...Trop, c'est trop !
Je ne pourrai pas le faire, c'est au-dessus de mes forces.
Je prends la dernière assiette préparée...
Je mange sans appétit et peu. Quand je chantonne comme çà, c'est que ça ne va pas au mieux. C'est une façon de dissimuler mon inquiétude, mon stress.
Après le repas, je ne sais pas trop ce qui s'est passé. Je me suis allongé dans l'herbe et je crois que j'ai un peu somnolé...
Pendant ce temps-là, une sage décision a été prise: on va rester là pour la nuit.
Les porteurs montent les tentes rapidement afin qu'on puisse faire une bonne sieste avant d'aller se tremper dans un bassin de sources chaudes situé pas loin du camp.
Vers 16h, nous partons pour notre "cure" thermale. Dix minutes plus tard, après avoir franchi la sortie d'eau du lac grâce à deux bonds sur des rochers un peu glissants, nous arrivons à la "station".
Allez, tout le monde à l'eau ! Même les porteurs s'y mettent...
Après une bonne demi-heure d'ablutions très agréables (l'eau est au moins à 34-35°C), nous sommes de retour au camp. Je commence à récupérer tout doucement.
Il le faut, parce que demain, la route va être plus longue que prévu initialement. Hé oui, ce qu'on n'a pas fait cet après-midi, il faudra le faire demain...
"On" parle de 8 à 9 h en temps réel, avec un dénivelé de 600m. Une plaisanterie ! Pensez-donc !
On va longer le lac, "attaquer" la falaise jusqu'à 2641m puis redescendre pendant au moins 6 heures jusqu'à la sortie du parc naturel à Senaru.
Cet intermède thermal nous a fait du bien tant et si bien qu'on renoue avec la tradition de l'apéro pastis-saucisson pendant que le repas du soir se prépare.
Avant le repas et après l'apéro, quelques vues depuis le bord du lac...
Une grande sérénité règne sur notre campement.
J'ai à nouveau trouvé une vidéo qui résume à peu près ce que nous venons de vivre...
http://www.youtube.com/watch?v=5j3V2NGnRsE
Demain ce sera lever à 5h et ce soir, un peu de "stilnox" pour chacun d'entre nous...
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