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samedi, décembre 01, 2007

De balcons en terrasses ...



AU REFUGE DE L'ARPONT (2267 m) par Entre-Deux-Eaux (2023 m) AU REFUGE DE LA FEMMA (2359 m)





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...Samedi 8 août

Il est un tout petit plus de 7h quand je sors du dortoir et déjà, ça bouge déjà pas mal dehors. Les randonneurs aiment bien "attaquer" à la "fraiche". Il a plu une bonne partie de la nuit. Il fait frais ce matin, le ciel est nuageux mais pour l'instant, pas de menace de pluie. Sur le terre-plein-camping, on plie les tentes mouillées.





Au bout de ce promontoire, "dame marmotte " est déjà en éveil et semble annoncer à toute la vallée qu'il faudrait peut-être se bouger un peu le derrière, que la journée est commencée etc, etc.





Aujourd'hui, d'après Sylvie, ce sera une étape normale avec un "coup de cul" au départ pour reprendre de la hauteur, pas mal de balcon après, une bonne descente vers Entre-Deux-Eaux et une lente remontée finale dans la vallée de la Rocheure. Nous connaissons déjà une petite partie du parcours mais dans l'autre sens. Nous sommes seuls dans la cuisine hors-sac au petit déjeuner, les jeunes sont déjà partis.
...8h30 : Nous attaquons la grimpette "prudemment", on a le temps de se faire mal dans les jours à venir. Une famille nous précède de quelques hectomètres. Au fur et à mesure que nous nous élevons, le paysage est de plus en plus "parlant": D'en haut, on voit bien l'ancien tracé du glacier.



















Deux des trois bâtiments qui constituent le refuge sont, semble-t-il, construits sur une ancienne moraine. Il y a trois ans, dans cette m
ontée, que nous avalons à doses homéopathiques, nous avions croisé une harde de bouquetins avec plusieurs petits. Nous ne tardons pas à rattraper l'arrière-garde du groupe familial. En face, le lac Blanc qui ne doit pas être très loin du refuge portant le même nom...




Le balcon "montant" s'élargit en une "terrasse" spacieuse où se succèdent des petits vallons creusés par l'eau qui vient des hauteurs.





La ligne droite n'existe que rarement en montagne. Il faut voir parfois le détour que nos faisons pour franchir tel petit ru ou telle ancienne petite vallée glaciaire. C'est vrai qu'on avance sur le terrain mais par rapport à l'objectif assez peu : C'est comme en bateau quand on tire des bords contre le vent et qu'en plus, il y a du courant...La VMG n'est pas terrible. Par contre, le paysage change continuellement, les angles de vue se modifient rapidement : C'est le côté exaltant de la randonnée, on en a plein les yeux à chaque instant.
Notre itinéraire est dominé en
ce moment par le Mont Pelve (3261m), sa Pointe Ouest et son glacier d'un côté et le Dôme de Chasseforêt (3586m) de l'autre. Sylvie et Henry apprécient l'immensité de l'ancien cirque glaciaire.























On franchit de plus en plus de petits torrents, un vrai plaisir pour l'oreille et pour les yeux !






















Vers 10h, nous faisons une pause là où il y a trois ans nous avions eu un
véritable coup de foudre.





Peu avant de descendre dans la vallée,
on passe à travers un groupe de petits lacs, un vrai paysage de carte postale. Cette année, il nous manque la lumière mais l'endroit est magique.




































A vous de juger !

Nous ne sommes plus bien loin de notre point de bifurcation. La descente est raide vers le fond de la vallée. Nous y croisons un groupe
d'ados encadrés qui vont très lentement et qui ont comme objectif le refuge de l'Arpon. A cette allure, ils ne sont pas arrivés !!
Au pied de la descente, nous som
mes surpris par un grain sous un gros nuage noir. Arrêt pour "bâcher" avant d'être complètement trempés. Passage au milieu d'un impressionnant troupeau de vaches. Le premier tracé qui remonte la vallée de la Rocheure est une petite route gravillonnée qu'on attaque tous les trois de front. Après l'averse de toute à l'heure, nous avons du mal à nous réchauffer et la cadence est sérieuse. Peu après, on se met d'accord pour un arrêt-repas légèrement anticipé. Un petit rocher surplombant la vallée, en bord de route, nous sert de lieu de pique-nique. Un couple de chevreuils se faufilent dans les arbustes en contre-bas...Pas courant ici, d'après notre chef.
Plus haut, la route goudronnée laisse la place à un large chemin de terre au lieu-dit "Plume Fine".





Vous avez, bien sûr, tous rel
evé mon erreur : Il s'agit du refuge de la Femma et non pas Fetta...Envie de fromage, peut-être, alors qu'on venait de passer à côté d'une ferme...
Un peu après la chapelle St-Jacq
ues, vers 2200 m, le ciel se dégage progressivement mais sûrement.
Au chalet de la Rocheure, le chemin de terre se transforme en un magnifique tracé plus herbeux que caillouteux épousant les méandres du doron. La pen
te est faible et marcher dans de l'herbe souple a quelque chose de..."jouissif".



















Cette vallée, toute "neuve" pour nous, est vraiment "trop belle" comme diraient les d'jeunes...


















Le comité d'accueil "marmotte et compagnie" est là : Notre arrivée dans la vallée de la Rocheure est bruyamment annoncée.
...On commence à croiser des familles de randonneurs qui reviennent du refuge et qui descendent sans doute récupérer leur véhicule en bas. C'est drôle, j'aime bien cette sensation de vivre autre chose que des sorties à la journée. Je crois que dans ce genre de situation, je n'y trouverai pas autant de plaisir. Le côté rando de refuge en refuge me procure cette exaltation, cette "impression d'aventure" que je n'aurai pas autrement. Il y a ce dépaysement supplémentaire de l'hébergement du soir, c'est vraiment un plus pour moi.
La réalisation du rêve, que j'avais quand j'étais "ado", ne serait pas complète sans la nuit au refuge.
C'est pourquoi, l'arrivée de chaque étape est, pour moi, une vraie fête : Chaque fois, je ressens c
ette double impression de protection presque "affectueuse", presque "maternelle" après avoir progressé en milieu hostile toute la journée et celle plus curieuse et plus excitante de l'appropriation d'un lieu que l'on découvre...
Chez moi, le refuge est resté mythique. Dans les lectures de mon enfance, il était très souvent associé à des vraies tragédies. J'ai déjà abordé ce sujet dans une autre séquence. Je vis le milieu "montagne" et le milieu "mer" de la même façon, avec mes "tripes" à fleur de peau...
Que voulez-vous... On ne se refait pas.
On aperçoit le
Refuge de la Femma au dernier moment, juste après une dernière grimpette parmi un bloc de gros cailloux. Les trois bâtiments apparaissent d'un coup quand on en sort.





































Il est presque 16h30, le soleil est omniprésent, le vent assez fort. C'est sans doute pour ça que le ciel se dégage aussi vite. Sylvie espère qu'on aura pas à gravir le col demain avec le temps qui règne encore à cette altitude. C'est vrai que ce n'est guère engageant mais l'optimisme est de rigueur.
L'accueil est convivial sans être chaleureux et la p'tite bière "accompagnée" ( tarte et crêpe à la confiture de myrtilles) est plus que vivement appréciée. Nous sommes en terrasse à l'abri du vent. On retrouve à cette occasion un trio de randonneurs bourguignons que nous avions rencontrés à l'Arpon.
Après nous être déchaussés, en bas, dans le local à ...chaussures, nous prenons d'assaut notre...chambre à 4 lits superposés ( Casiers individuels, tabourets etc). Du luxe pour un...refuge ! Nous sommes déjà en possession de nos jetons pour la douche...wouaaaaaaaah !!
Ce soir, nous sommes en demi-pension, on va se mettre les pieds sous la table à 18h30...Quel bonheur "plus" !
Ah, cette soupe de légumes avec des orties et des épinards sauvages !

Nous faisons la connaissance de gens très intéressants et passionnés. Le repas est très souvent un grand moment de convivialité en refuge.

Demain sera un autre jour...

Bonne nuit !



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