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samedi, décembre 01, 2007

Le "TGC" ( 16 au 20 juillet 2007)...































Du refuge du Laisonnay (1560 m) au refuge du Col du Palet (2652 m)...




 
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Jeudi 19 août: La nuit a été particulièrement réparatrice et même le groupe " familial " n'a pas troublé notre endormissement. Sans faire le moindre bruit, je sors du dortoir avec mes affaires (décidément, je deviens " top " dans ce domaine," n'est-ce pas Sylvie ?"). L'inquiétude de chaque matin , c'est bien sûr la météo et ce matin, c'est encore le "grand beau" malgré le fait qu'hier soir nous ayons eu une petite montée orageuse accompagnée de quelques gouttes( les premières depuis le début de notre aventure). Aujourd'hui, nous avons encore une belle étape à faire parait-il et deux options sont possibles, une courte et une plus...longue. Le soleil commence à éclairer faiblement les sommets situés à l'ouest de la vallée.
Mon "capitaine" me rejoint quelques instants plus tard sur le petit palier à l'entrée du dortoir et après une nouvelle et rituelle préparation du sac, nous descendons prendre le petit déjeuner que nous avons commandé pour 8h. Il est, comme chaque matin très complet, très varié et très copieux. Nous le commençons seuls puis nous sommes rejoints sur la table d'à côté par nos "amis "de la soirée. Nous profitons de ces instants pour échanger avec le gardien du refuge qui nous apporte quelques précisions sur le début de notre parcours. C'est toujours très intéressant d'échanger avec les "locaux", ils connaissent leur région mieux que personne et vous donnent toujours de très bons conseils.
A présent, nous sommes sur le départ sur ce petit coin de verdure aménagé en terrasse. Le soleil s'est incrusté un peu plus dans la vallée et on sent déjà que la journée va être chaude sur les pentes exposées. Le début du parcours se fait sur un chemin assez large qui est certainement utilisé par des véhicules tous terrains. Il s'élève lentement en longs lacets souvent coupés par des petits raccourcis plus étroits et plus pentus que nous nous défendons de prendre (petite forme aujourd'hui ?) . Au fur et à mesure que nous nous élevons, le soleil gagne sur nous et bientôt il nous faudra "chausser" les lunettes de soleil et la casquette. Sylvie "herborise" beaucoup ce matin, c'est vrai que la variété et la quantité de fleurs que nous trouvons sur ce début de parcours est impressionnante. Le fond de la vallée d'où nous venons est maintenant presque baigné de soleil. C'est très beau! Nous faisons notre première pause énergie et liquide en haut d'un de ces premiers petits raidillons qui succède au chemin et qui va nous permettre d'accéder à une vallée suspendue dans le fond de laquelle s'ébroue le doron. Rapidement, nous arrivons sur le territoire des marmottes. Alors que la vallée s'ouvre un peu sur de belles étendues verdoyantes parsemées de belles grosses roches, nous faisons connaissance avec sa population. Le groupe "famille" qui était au refuge hier soir avait cet endroit pour objectif de la journée. C'est vrai qu'avec des enfants jeunes, cet endroit est paradisiaque. Les dames marmottes se laissent volontiers fixer sur la pellicule. Leur habitat est en pente douce et leur terrier est parfois directement en bordure du chemin. Tout ce petit monde s'active avec l'arrivée du soleil. C'est le miracle de la nature au quotidien ici, un eden de prospérité, de quiétude et de beauté. Notre premier "way point", c'est le refuge de la Glière. Dans l'ouest, du côté de la Grande Casse, c'est une succession de petites et grandes cascades qui sortent des morceaux de glaciers restants et des névés encore présents. Petit à petit, le massif de la Grande Motte se positionne en fond d'écran. Alors que la vallée s'élargit vraiment, nous passons a côté d'un de ces petits chalets d'alpages où on fabrique encore du fromage. Le cadre est d'une toute autre époque, et la femme que nous rencontrons est en train de faire sa lessive à proximité du bâtiment dans un de ces petits ruisseaux de montagne. Elle vit là, au milieu de ce monde si naturel et si dur en même temps. A cet instant, nous avons un échange avec Sylvie et on se dit que quelques jours dans ces conditions serait certainement passionnant à vivre. Nous, nous ne faisons que passer et vraissemblablement nous ne nous rendons compte que de l'instant présent mais je suis sûr que l'un et l'autre nous aimerions vivre de tels instants. Vous savez, quand on visite des endroits très différents de chez nous , on se fait toujours la même réflexion. "Est-ce que j'y vivrais ne serait-ce que quelques heures ou quelques jours?" Ici, c'est différent, l'endroit vous appelle, vous attire, il vous dit que vous y seriez bien et que ça vous ferez le plus grand bien.....Alors, à quand cette expérience?
Le doron de Champagny est de plus en plus étroit . En contrebas alors que nous attaquons le Plan du Sel, nous apercevons le refuge de la Glière à 2027 m. La montée se fait en longs lacets sur 200 m de dénivelé ce qui nous permet de découvrir le lieu de naissance du doron au pied de glacier de la Grande Motte côté ouest. Il devait y avoir un glacier à cet endroit il y a très longtemps, c'est pratiquement plat et insolite. Que de changements depuis relativement peu de temps dans notre environnement et dire que nous en sommes les principaux responsables..Que va-t-on laisser à nos enfants , nos petits-enfants si chacun d'entre-nous ne prend pas conscience de l'accélération des différents cataclysmes qui nous guettent ? Le réchauffement de la planète, les modifications climatiques avec ses successions d'excès en tous genres ( aujourd'hui, c'est le cyclone "Dean"à la Martinique, du jamais vu depuis 40 ans parait-il d'après les autochtones....). Tu as raison, Sylvie quand tu ne veux pas de "clim"dans ta voiture....Il faudrait que tout le monde puisse voir ce que avons vu pendant cette rando , que tout le monde constate la disparition de ces piliers de la nature que sont les glaciers. Et dire qu'il y en a des gens qui skient sur glacier l'été( celui de la Grande Motte à Tignes par exemple) et qui bénéficient d'aménagement spéciaux super "polluants" pour contenter leur snobisme!!!! Oh, je sais, on va me dire que c'est facile de se révolter de la sorte, mais croyez-moi, quand on a vu....on comprend qu'il est temps de faire quelque chose. Sur notre chemin, à une petite interruption de la montée se dresse une très jolie petite chapelle de montagne que nous immortalisons sur nos numériques. Au-dessus de nous, sur notre droite et donc dans le sud, se dresse la splendide face nord de la Grande Casse avec l'impressionnant "couloir des italiens" dont nous avons déjà dit avec mon équipière que ça ne sera jamais pour nous. Nous ne sommes pas fous!!!



Après une nouvelle petite succession de lacets, nous nous retrouvons dans une autre vallée suspendue( encore une me direz-vous! mais je ne sais pas comment les appeler ces endroits qui ressemblent à des vallées et qui ont un petit cours d'eau dans leur partie la plus basse...) A 2291 m, près d'une grande ferme d'alpage entourée d'un troupeau important de bovins, le sentier se dédouble et donc deux options s'offrent à nous. Vous savez, je vous en ai parlé au début de cette séquence... La longue et la plus courte..
La plus courte nous mènerait directement au c
ol du Palet(2652 m) via le col de la Croix des Frêtes à 2647 m, la deuxième nous ferait franchir le col de la Grassaz, un peu plus dans l'ouest à 2630 m puis redescendre sous les Aiguilles des Aimés pour les contourner au nord, bref deux autres dénivelés l'un négatif, l'autre positif en plus. Au niveau durée, nous estimons le deuxième à une heure trente en plus. Je ne sais pas encore pourquoi je n'ai pas accepté la proposition de Sylvie mais aujourd'hui, je regrette un peu car bien sûr maintenant je connais la suite. Est-ce que j'étais un peu fatigué dans l'instant, déjà faim ou bien est-ce que je craignais déjà la longue étape du lendemain?
Le clignotant est donc mis à droite en direction du col de la Croix des Frêtes et l'objectif est déjà visible.
Sur notre droite, la Grande Motte est de plus en plus majestueuse et on distingue même le téléphérique qui permet d'accéder au glacier. Pour l'instant, la montée se fait en douceur et Sylvie cherche un lac que nous ne trouvons pas ."Ciel, on l'aurait fait disparaitre ?"Manifestement, il n'est pas là on devrait le trouver et à chaque petit ressaut mon capitaine s'écarte de la piste pour voir si par hasard,"il" ne serait pas derrière et c'est soudain la délivrance: Le voilà. C'est le lac du Grand Plan et nous y faisons notre halte-repas. Sa couleur est vert très clair mais il n'y a plus beaucoup d'eau. Nous sommes au pied de notre dernier "coup-de-cul"avant le col. Et derrière, la Grande Casse et sa superbe face nord se reflètent à la surface du plan d'eau. Il y a un peu de vent mais le site est une nouvelle fois très insolite et aussi très beau. La trace n'est pas loin de l'endroit où nous nous sommes assis pour manger et nous ne cessons d'y voir des randonneurs qui descendent du col pour regagner la vallée. C'est un peu dur de repartir après notre repas, car le profil du final s'étale sous nos yeux et on voit bien que ça monte dur et nous sommes en plein soleil.

Le haut du col arrive assez vite. La neige devait être présente à cet endroit il y a peu de temps car c'est très humide, d'ailleurs quelques plaques subsistent çà et là. En haut du premier col, on aperçoit le refuge du col du Palet, notre terminus. On voit aussi juste en contrebas le petit lac du Gratteleu. Pour atteindre le col, il nous faudra traverser un petit névé en redescendant légèrement. En effet, les deux cols sont espacés de quelques centaines de mètres seulement. Au col du Palet, nous décidons d'aller faire une petite reconnaissance côté Tignes pour voir un peu ce qui nous attend demain mais nous sommes déçus car il nous faudrait descendre trop loin pour en avoir un aperçu mais nous découvrons déjà une partie du grand domaine skiable de la célèbre station si chère à Jean-Claude Killy. Tant pis, nous verrons demain!
En remontant vers le col avant de basculer vers le refuge, nous prenons quelques photos d'un superbe névé aux formes presque représentatives de la sculpture contemporaine. Notre arrivée au  Refuge du Col du Palet se fait en deux temps, car on apprend au col que c'est le seul endroit où on capte du "réseau" pour les téléphones portables et donc mon coach en profite tant et si bien que je descends tout doucement pour ne pas arriver tout seul à l'étape. En descendant, nous voyons déjà la terrasse qui va nous accueillir pour notre traditionnelle bière de l'arrivée. D'ailleurs, l'accueil au chalet n'est pas des plus sympathiques, et la jeune fille qui le fait a manifestement rayé de son comportement l'amabilité et la gentillesse. C'est dommage car quand on randonne comme cela, qu'on fournit un certain effort et bien sûr qu'on arrive un peu fatigué on pourrait imaginer un accueil plus chaleureux. C'est vrai, nous sommes en vacances et elle, elle travaille mais rien ne l'empêche de faire autre chose si elle n'intègre pas dans son travail ces facteurs importants. Elle apprendra!
Le refuge est composé de trois parties dont une abrite exclusivement un très grand dortoir. Le nôtre, qui est dans le bâtiment principal, est classique avec des petits boxes de deux couchages juste au-dessus de la salle à manger, mais il n'y a qu'une douche froide et qu'un wc pour les deux dortoirs. A l'extérieur, un filet d'eau coule dans une petite fontaine façon tronc d'arbre comme celle de Champigny-le-Haut. Nous nous asseyons sur un banc en terrasse pour commander notre consommation que nous savourons avec délices. Ensuite, nous nous installons dans le dortoir, dont on nous a attribué le dernier box du fond à gauche. Sylvie retourne faire un brin de communication en haut du col pendant que j'assiste à l'arrivée progressive des randonneurs qui feront étape ici. Le repas sera servi vers 18h30 et pendant que Sylvie s'installe après son retour de la "cabine téléphonique" locale, je fais un brin de causette avec des collègues randonneurs du Mans qui viennent ici depuis longtemps. Avant le repas d'autres randonneurs arrivent mais ils sont autonomes et ont l'autorisation de monter leurs tentes à l'extérieur du refuge( c'est quelquefois une tolérance dans les limites du parc de la Vanoise à conditions que le gardien du refuge soit d'accord et que ce ne soit pas trop loin des bâtiments, l'an passé, il y en avait au refuge de l'Arpon). Je suis intrigué par la technologie de ces toutes petites tentes et bien sûr, je ne manque pas de me renseigner (vous commencez à me connaitre, je suis un peu curieux). Je discute avec un jeune couple qui arrive de Tignes : Ils vivent au Canada, la femme est espagnole et leurs deux jeunes enfants sont complètement bilingues. Ils sont juste montés pour passer une nuit en refuge, pour voir comment ça se passe. Ce n'est pas difficile de faire connaissance car tout le monde est dehors en attendant l'heure très attendue du repas. Avec Marie-Jo l'an passé, nous aimions bien ces instants.



A 18h30 ta
pantes, nous sommes à table en compagnie des manceaux. Au menu: Soupe de légumes, sauté de porc avec du riz basmati, assiette de fromage et un dessert. Très bon et très copieux. Notre jeune fille de l'accueil continue ses "amabilités"pendant le repas; décidément, elle n'a rien compris celle-là.....
Après le diner, tout le monde se retrouve à nouveau
dehors et les échanges vont bon train. C'est un moment sympathique car nous apprenons beaucoup de choses, chaque randonneur ayant vécu différentes expériences toujours intéressantes à prendre en considération. Il est encore bien tôt mais le soleil commence à décliner en illuminant une dernière fois les sommets environnants. C'est à nouveau très beau!
Soudain, c'est l'émoi collectif: Des chamois nous font l'honneur de défiler sur le névé en face, moment rare s'il en est un,
surtout que le défilé va durer un bon moment. L'an dernier, nous n'en n'avions vus qu'avec l'aide de jumelles. Encore un grand moment....
Petit à petit, la lumière du jour fait place à un joli clair-obscur bleu, les nuages
irradient le soleil. Il est temps d'aller se coucher car demain sera la dernière journée et elle sera longue mais encore plus belle, parait-il....
Vers 2h du matin, je suis allé dehors pour sat
isfaire un petit besoin très naturel. Je ne suis d'ailleurs pas sorti seul, notre jeune femme espagnole ayant profité de la lumière de ma frontale pour me suivre et sortir pour le même motif (du moins, je le suppose). Avant de la raccompagner en éclairant les marches de l'escalier qui menait au dortoir, je l'ai invitée à regarder le ciel. Il n'y avait plus un seul nuage. Je n'avais à ce jour jamais vu un ciel aussi clair, aussi étoilé....J'aurais pu toucher les étoiles juste en tendant le bras....jamais rien vu de tel en pleine nuit, c'était tout simplement féérique et le mot n'est pas trop fort...Ah!....montagne, que je t'aime quand tu nous offres de tels spectacles....
 

Demain sera un très grand jour, j'en suis persuadé...

Bonne nuit !

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