Mercredi 27 avril
Lever à 4h45. Après la douche, la dernière avant trois jours (vous verrez que j'ai tort de le penser), nous quittons notre chambre et déposons nos valises à la consigne de l'hôtel de l'autre côté de la route. Elles seront mises dans le mini-bus qui emmènera nos camarades non-trekkeuses à Senaru dans trois jours.
Allez, en voiture ! La bonne humeur est bien présente, n'est-ce-pas Joël ?
La journée va être longue...


Lever à 4h45. Après la douche, la dernière avant trois jours (vous verrez que j'ai tort de le penser), nous quittons notre chambre et déposons nos valises à la consigne de l'hôtel de l'autre côté de la route. Elles seront mises dans le mini-bus qui emmènera nos camarades non-trekkeuses à Senaru dans trois jours.
Allez, en voiture ! La bonne humeur est bien présente, n'est-ce-pas Joël ?
La journée va être longue...
Dans le mini-bus, chacun d'entre nous trouve un paquetage "petit-dèj" avec une boisson. Bonne attention, Rinjani Trek !
Le jour se lève alors que notre véhicule longe la côte sur une petite route accidentée et escarpée. Dès la sortie de Senggigi, le paysage "semi-urbain"et presque balnéaire cède la place à un décor plus authentique, plus rustique. Le moins qu'on puisse dire, c'est que les habitants de cette île se lèvent tôt. Partout, ils sont déjà en activité, que ce soit au milieu de leurs lopins de terre ou avec leurs animaux. Parfois, les "locaux" nous offrent des images insolites...
Alors que la route longe une corniche qui domine la mer, nous nous arrêtons pour faire quelques photos du paysage au soleil levant...
Les îles Gili...(photo de droite)
Nous traversons des villages de pêcheurs, des habitats plus ruraux où nous constatons que la précarité est bien présente. A partir de 6h30, des groupes d'écoliers en uniforme se rendent vers leurs établissements respectifs, à pied et prudemment sur le bord de la route. Ici, la scolarité commence à 7ans.
Je demande à notre guide de faire un passage un plus plus lent dans un de ces villages...
Un peu plus loin, c'est l'heure du marché. Les étals sont collés les uns aux autres.
A la sortie de ce village, alors que nous pénétrons un peu plus dans les terres, nous stoppons une deuxième fois pour un premier contact visuel avec notre "challenge": le Rinjani...
Le voilà, ce volcan qui monopolisait notre motivation depuis le début de ce projet...C'est vraiment un sommet, vu d'ici.
Cet arrêt, proposé par notre guide, était sûrement prémédité.
"Bon, Kadeth, si tu voulais nous mettre la pression, c'est fait !"
Maintenant, on l'a ...
Les derniers kilomètres sont "sportifs": Des pourcentages impressionnants qui obligent souvent à enclencher la première vitesse. Ah, oui, aussi: La première apparition de singes sur la route. Du jamais vu, pour moi. Pas pu prendre, même une photo: Ils bougent très vite...
Vers 9h, notre véhicule s'arrête à mi-pente, au milieu d'un groupe d'habitations un peu clairsemées. On pense qu'on va repartir, mais non, "c'est là ! ", nous dit Kadeth en souriant.
On est enfin arrivé au point de départ du trek.
On descend du bus, un peu "cassé", on sort les sacs et notre guide nous emmène sous un abri au bord de la route. Les présentations avec notre nouvelle équipe d'encadrement me paraissent très rapides et pas très conviviales... Mais je ne suis peut-être plus en état d'apprécier cet instant. C'est vrai que j'ai été un peu "baraté" par le trajet.
Un petit déjeuner plus consistant va nous être servi (thé ou café, pancakes à la banane, fruits...)
En face de l'autre côté de la route, les six porteurs achèvent de préparer leurs charges (Ils portent tout..., les tentes, la nourriture, la boisson) puis, partent vers le camp d'altitude, sans même qu'on sache qui ils sont. Bizarre, non? Alors que jusqu'ici...Je suis un peu déçu, mais tout se passera très bien après.
A 9h45, c'est le départ, le vrai, celui qu'on attendait...
J'ai comme une boule dans la gorge...J'y ai déjà tant pensé.
Le début de la progression est relativement aisé, le chemin est étroit mais très "carrossable". Nous avançons à travers des herbages en pente. Il fait chaud mais c'est supportable car il y a un peu de vent. Notre objectif se couvre petit à petit, car des nuages commencent tout doucement à remonter les pentes du volcan.
Nous alternons les passages à couvert et à découvert et ces derniers sont de plus en plus difficiles à franchir car le soleil est maintenant au zénith et ça "cogne" dur malgré la petite brise qui nous accompagne.
Parfois, je dois accélérer un peu pour pouvoir prendre quelques photos de mes camarades en situation et en plein effort.
Vers 11h30, on se repose sous un l'auvent d'un poste-abri un peu effondré avant de repartir pour presque 2 heures: Notre guide nous propose des gâteaux à chaque petite halte et nous abreuve en liquide. L'ambiance est "bon enfant" et notre progression est dans le "timing". La pente s'accentue...
J'aperçois un groupe juste un peu au-dessus de nous. Nous croisons quelques porteurs qui descendent en tongs et une "expédition" qui en a sans doute fini avec son trek car on peut le faire dans l'autre sens.
Soudain, alors que le chemin est un peu en "corniche" et descend légèrement...Surprise ! Nous devons être arrivés à Pada balong qui est une "aire de restauration" située à 1800m d'altitude. Nous avons donc mis à peu près 4 heures, avec les pauses, pour faire 700m de dénivelé. On est pas arrivé en haut...
"Allez, on y va , ça a l'air sympa, cet endroit ?"...
Nous sommes déjà un peu "entamés", mais pour l'instant, c'est bon...
Cette petite pause va nous faire du bien.
Le repas se prépare doucement...
Après le réconfort, c'est à nouveau l'effort qui nous attend.
C'est reparti ! Il est un peu plus de 13h30 locales....
C'est reparti ! Il est un peu plus de 13h30 locales....
La pente augmente à nouveau et nous montons, accompagnés par une brume qui semble venir de la mer qui n'est pas très éloignée d'où nous sommes. Moins d'une heure plus tard, nous faisons une pause sur un petit pont.

14h30: On se remet en route .
Nous atteignons une autre halte une heure plus tard et là, surprise, nous ne sommes pas seuls. Un groupe de macaques nous attend et nous fait comprendre qu'ils sont ici chez eux. Notre présence les perturbe à peine exceptés les plus jeunes qui restent à l'écart avec les mères. Quant aux autres, ils font comme si on était pas là...
A 15h30, on est re-re-partis. A cet instant, il nous reste peut-être encore environ 500m de dénivelé....En montant tranquillement, il nous faudra pas loin de trois heures, ce qui veut dire qu'on arriverait juste avant la nuit au camp d'altitude.
Après ma demande, Bernard accepte que je parte devant et que je monte à mon rythme. Je ne sais pas si c'est un bon rythme, mais je pars en avant du groupe dans une première "grimpette" qui en dit long sur ce qui va suivre. J'essaie d'appliquer ici ce que j'ai toujours fait dans les Alpes avec mon amie Sylvie. Je me mets à "l'écoute de mon effort".
On monte dans un petit sentier étroit, entre des petits arbustes qui atteignent le niveau des genoux. Je trouve vite (je n'ai pas le choix) un équilibre entre la douleur de l'effort et le plaisir d'être dedans.
Au bout d'une dizaine de minutes, je n'aperçois plus, en bas, la tête du groupe. Je m'arrête une première fois deux ou trois minutes pour voir où j'en suis par rapport aux autres.
Je ne vois pas apparaître le t-shirt rouge de Daniel. A cet instant, j'étais encore prêt à attendre et à renoncer à ma montée en solitaire, un peu en égoïste, je le conçois, mais cette maudite envie de retourner dans mon effort était trop forte. J'ai même eu du plaisir à retrouver mon fameux "équilibre". C'est comme une espèce de drogue mentale...
C'est de plus en plus dur, le tracé est presque direct dans la pente. Ici pas de lacets, "ils" ne connaissent pas.
Petit à petit, je rattrape tout doucement, un petit groupe de deux personnes en compagnie d'un guide, qui monte très lentement.
Quelques temps plus tard, je rejoins un autre petit groupe de jeunes qui fait une pause en haut d'une belle rupture de pente que nous venons de franchir difficilement: C'est une espèce de crête en forme de moraine glaciaire très abrupte. Sur mon carnet de voyage, j'ai noté: "Genoux dans le menton"...
A 16h45, j'arrive enfin en haut, sur le bord du cratère. J'en verse presque une larme de bonheur. Je vois le bout du lac. La couleur de l'eau passe du vert au bleu en fonction de l'éclairage...
Nous sommes à 2550m d'après le guide des jeunes que j'ai rejoint. Je vois aussi les contours du camp d'altitude ainsi que les taches colorées de certaines tentes. En fait, je suis presque arrivé...
Je décide d'attendre mon groupe ici...Je partage cet endroit avec deux jeunes étudiantes que j'ai accompagnées dans la dernière demi-heure de montée.
Au bout de 35mn, je fais un petit retour sur le chemin d'accès mais ne voyant personne arriver, je décide d'aller directement jusqu'au camp. Le soleil a quitté la crête et il commence à faire un peu plus frais. Je pars seul. Je me suis passablement refroidi pendant cette demi-heure et la mise en route n'est pas évidente: J'ai mal aux cuisses.
Quinze minutes plus tard, j'arrive au camp.
Je profite des derniers rayons du soleil pour faire quelques photos après avoir posé mon sac près de notre campement...


Aussitôt, je mets en route pour aller au-devant de mes camarades qui ne devraient pas tarder à arriver dans les parages. En haut du monticule qui est situé avant le camp, je rencontre une partie du groupe mais sans le guide. Bernard m'informe que celui-ci est resté avec Olivier qui est en difficulté un peu plus bas.
Je poursuis ma route. Je redescends presque jusqu'à la crête. Un peu avant, je rencontre Olivier et notre guide qui porte 3 sacs. Je lui propose d'en porter au moins un et d'accompagner Olivier jusqu'au camp.
Notre camarade est perclus de crampes aux deux jambes. Nous arrivons finalement au camp alors que le jour est presque tombé.
Tout notre groupe est en train de récupérer et de se préparer pour la nuit.
Tout d'abord, un bon massage pour notre camarade.
Le repas est déjà servi alors qu'il fait pratiquement nuit et qu'un froid humide s'installe sur le campement. Pendant que nous mangeons, la discussion s'oriente sur le fait de faire ou non le sommet demain (départ annoncé vers 1h30). Nous sommes tous très fatigués et avons été surpris par la très grande difficulté de cette première journée. Finalement, nous ne serons que trois au départ avec le guide.
Un vent glacial balaie le camp au moment où nous regagnons nos tentes respectives. Il est 19h45 et même dans les duvets nous avons froid. Radio-tentes fonctionne pendant quelques instants avant que le "marchand de sable" ne fasse son travail...
Mardi 28 avril: Je n'ai pas dormi de la nuit quand notre guide nous appelle vers 2h. Dehors, je retrouve Daniel et Bernard. Notre chef contemple le ciel qui est clair et étoilé. Il fait très frais.
Après un petit déjeuner léger (on n'a pas faim...), on attaque vers 2h45, la frontale allumée et tous les trois derrière notre guide.
La traversée du campement nous informe que d'autres équipes sont en phase de réveil et ne vont pas tarder à se mettre en route.
A peine sortis du camp, nous abordons une forte déclivité dans laquelle nos bâtons télescopiques justifient leur utilité.
Notre guide a des petites chaussures plates et ça ne semble pas lui poser trop de problèmes.
Au bout d'une heure, Bernard nous annonce qu'il ne se sent pas au "top" et qu'il souhaiterait faire une pause. Il a mal à l'estomac et a envie de vomir.
Courageusement, notre camarade continue pendant une bonne demi-heure mais est pris de violentes nausées . Peu de temps après, Bernard vomit violemment et renonce. Le guide reste avec lui pour l'accompagner pendant la descente-retour vers le camp.
Avec Daniel, nous poursuivons notre effort interrompu par des pauses régulières. L'arrivée sur la crête est accueillie comme un soulagement.
Le sentier est de plus en plus raide et le ciel commence à s'éclaircir dans l'est.
Vers 5h30, alors que nous sommes au pied de la dernière difficulté, je stoppe mon effort et laisse Daniel partir seul vers le sommet...(relire la première séquence)
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