Translate

samedi, décembre 01, 2007

Iles Scilly du 13 au 25 juillet 2008: Salcombe - Fowey


QUATRIEME JOUR: SALCOMBE - FOWEY

Mercredi matin: La météo annoncée hier se confirme, ce sera de l'ouest force 3- 4 donc du près toute la journée et vous qui êtes des familiers du blog, vous connaissez le fameux dicton: "Le près, deux fois la route, trois fois le temps et quatre fois la peine", mais nous on est pas preset on aime bien faire des milles, d'ailleurs vous verrez que ça ne fera que se confirmer au fil de nos différentes navigations. Cet équipage, pendant cette croisière de 12 jours, va battre deux records: celui du plus grand temps passé en route sur l'eau chaque jour et celui du plus grand nombre de milles engrangés sur un programme. En Cornouaille, on peut avoir la météo de différentes façons: Les MRCC de Brixham ou de Falmouth (les CROSS anglais) un peu plus à l'ouest diffusent des bulletins en VHF toutes les 4 heures à partir de 1h40 GMT. En veille sur le 16, vous passez alors sur le 13 ou le 73 (voir le Bloc Marine ou l'Almanach du marin breton).
Les harbour masters vous donnent même souvent une météo papier avec les outlooks (Personnellement, je ne l'ai jamais vu dans un port français !!!). Au sujet du Bloc Marine 2008 d'ailleurs, je tiens à émettre une protestation plus que solennelle: Dans la liste des ports rattachés pour les décalages de marées, les iles anglos-normandes ne figurent plus (Jersey et Guernesey) ainsi que ceux de la Cornouaille anglaise à l'Ouest de Torquay....Erreur ou oubli regrettable ?
La condensation est importante sur le pont (un p'tit coup de "chiffonette" pour le confort de l'équipage...) et il fait "grand beau" ce matin. L
a lumière sur le village de Salcombe était magnifique peu après que le soleil ne vienne éclairer la rivière. La nuit a été bonne et très récupératrice pour tout le monde car le mouillage est bien abrité.




Un bon p'tit dèj et nous voilà, après quelques préparatifs de nav et sur le pont, prêts à "déborder" sur notre voisin..En route pour une longue journée de louvoyage ( tirer des bords en zigzaguant).
Dès la sortie, nou
s envoyons grand'voile haute et génois totalement déroulé pour partir tribord amure puis on vire rapidement pour un premier contre-bord à terre.
Pour l'instant, nous n'obtenons pas mieux que 4 nds
au speedo.



Cette Cornouaille anglaise est vraiment superbe et nous décidons de ne pas trop nous éloigner de cette côte mais le vent est pour l'instant un peu plus au large ce qui contrarie un peu nos projets. Très peu de temps après le départ, notre route
croise celle d'un requin pélerin. C'est très rare de les rencontrer mais à chaque fois, c'est un grand moment d'émotion. En fait, ce requin est une baleine, donc un mammifère qui se nourrit de plancton et d'algues microscopiques en filtrant ce substrat en ouvrant une énorme bouche qui se dilate et qui est ourlée de blanc. Impressionnant, car ils peuvent atteindre 7à 8 mètres. Et justement, si on pêchait nous aussi?......"
La traine est mise à l
'eau rapidement en espérant un résultat rapide. Hélène s'en occupe car c'est une première pour elle et le résultat ne tarde pas à arriver sous la forme d'une petite "lisette" de quelques centimètres mais quel bonheur pour notre apprentie pêcheuse !...Cette belle journée de navigation est orchestrée par la succession des virements de bord.
Devant la rade de Plymouth, c'est le défilé classique des navires militaires de toutes sortes qui font leurs manoeuvres quotidiennes .
D'un commun accord, on décide de s'
offrir "Eddystone", vous savez ce phare mythique au large de Plymouth que les concurrents de la Transat anglaise doivent virer après le départ avant de s'élancer au travers l'Atlantique Nord. On le voit déjà et en deux bords bien ajustés, on "cape" droit dessus. Quelle émotion "on board" ! C'est vrai qu'il est majestueux avec sa plate-forme pour hélicoptère et sa première construction décimée par les différents coups de vent qui ont balayé ce récif isolé de la baie. Plus on se rapproche, plus on entend sa corne de brune qui fonctionne en continu. Moment intense ancré dans la culture maritime de chacun d'entre nous, n'est-ce-pas ?.....





Un peu avant le plateau rocheux, nous envoyons tribord amure pour poursuivre notre route vers l'ouest et surtout faire tactiquement notre bord le plus "rapprochant". Le vent en profite pour monter de deux crans dans l'échelle Beaufort ce qui nous contraint momentanément à enrouler un peu le génois mais augmente aussi notre capital vitesse. Déjà dans le nord-ouest, on aperçoit l'amer remarquable de Gribbin Head situé au-dessus de l'entrée de Fowey. On tire un long contre-bord à terre pour venir se mettre un peu à l'abri du courant car les coefficients augmentent et la vitesse du courant n'est plus négligeable surtout quand on l'a contre nous.
Nous sommes déjà e
n fin d'après-midi et notre objectif se rapproche rapidement car on avance quand même à plus de 6nds sur le fond, bientôt presque 10h de louvoyage..

Les derniers virements de bord s'enchainent toujours orchestrés par le même rituel cher à cet équipage.













Devant Fowey, on aperçoit la cardinale sud au pied de Gribbin Head. On voit aussi nettement que plusieurs cercles de régates sont en place, de la voile légère à l'habitable. Ah, ces anglais, ils sont totalement imprévisibles. Il est pratiquement 20h et ils sont encore en régate...Chez nous, c'est plutôt l'heure de l'apéro, non ? Allez, le dernier bord.....





Les contours de la passe se dessinent de plus en plus nettement, mais elle est très encombrée en ce moment par les voiliers qui après avoir franchi la ligne d'arrivée et donc fini leur régate, rentrent au port. A notre bord, l'excitation du deuxième atterrage gagne l'équipage. Connaissant ces endroits depuis longtemps, j'évite d'en dire trop avant d'arriver, de façon à garder l'émotion intacte, mais je suis moi-même pris à chaque fois par ce même sentiment du plaisir de la re-découverte. Nous n'envisageons même pas d'entrer dans la passe sous voiles tellement c'est encombré. Nous affalons donc avant l'entrée pour parer à toute manoeuvre d'urgence alors que le dernier concurrent "habitable" de la régate passe sous voiles devant notre étrave. Il est pratiquement 21h et nous passons la marque latérale d'entrée bâbord. Fowey ne déçoit jamais, quelque soit l'heure à laquelle vous y arrivez. Ce village est organisé par rapport à la mer, pour la mer et dans la mer. Il y a une petite similitude avec Salcombe mais en plus " cosy". Considérant notre heure d'arrivée un peu ...tardive, on se contente de se mettre à couple sur le ponton visiteurs côté Est. Il y a déjà pas mal de courant dans la rivière et il nous faut 2 tentatives pour réussir notre accostage. Amarres frappées, gardes ajustées, pont rangé....La soirée est maintenant à nous, on aura tout le temps demain matin pour aller faire un tour à terre d'autant plus que depuis l'escale de Salcombe, nous avons trouvé un système ingénieux pour fixer notre grande annexe gonflée sur la jupe du bateau. Après un très agréable repas bien mérité (filets de dinde aux champignons et à la crème avec du riz) et avant de rejoindre nos cabines respectives, le village se pare de mille lumières....A demain !



Aucun commentaire: