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samedi, décembre 01, 2007

Le tour des Annapurnas (2010) : Lower Pisang - Ghyaru - Manang...



LOWER PISANG (3100m) - MANANG (3540m) en passant par GHYARU (3670m)






Agrandir le plan



A: Lower Pisang.
B: Ghyaru.
C: Ngawal.
D: Bhraka.
E: Manang.




Samedi 17 avril: 6h, ma décision est prise depuis 4h30 ce matin (j'ai dormi 7h d'affilée). Je partirai avec Tanguy, si Pradip et le groupe sont d'accord et ce sera donc l'option nord. Nous serons en autonomie complète: c'est à la fois motivant et ça peut aussi poser des problèmes si justement...on en a. Je prends mes deux trousses à pharmacie. Je sais déjà, pour déjà l'avoir lu dans un blog, que le spectacle qu'on aura de ce haut balcon, sera d'une beauté incomparable. Même s'il faut faire un très gros effort pour y monter, je suis prêt à l'accepter. Je marche bien et de mieux en mieux, depuis le début du trek et me sens particulièrement en forme.
Départ 7h15 : Départ à deux un peu avant nos camarades. On commence par faire un petit ravitaillement en eau purifiée payante (pas donnée !..) dans le village, puis on emprunte à nouveau la passerelle suspendue qui permet de passer de l'autre côté. Je suis très heureux de m'être décidé.





















Il fait un temps magnifique ce matin, peut-être... le plus beau matin depuis le début de notre aventure ! Tanguy devant, j'emboite son pas. On s'est mis d'accord avant de partir: Je ne veux pas lui enlever le plaisir qu'il avait dans un premier temps, de partir seul. Quand il voudra monter à son rythme, il le fera et ... m'attendra en haut.

7h19: On progresse dans une très jolie forêt clairsemée, le long d'un petit lac et déjà le spectacle est grandiose. Sur notre gauche, le massif de l'Annapurna III nous toise du haut de ses 7555m dans une blancheur virginale. Au bout du 20 mn, on peut constater notre progression. On voit encore Lower Pisang.


L'Annapurna III (7555m)...
















La mise en jambes est progressive dans un décor irréel. Je sais que dans quelques hectomètres, on en aura fini avec l'échauffement matinal. Je vois le "corps" de la séance se profiler sur notre droite mais pour l'instant, c'est séquence photos...





















Je ne sais pas si tu penses comme moi Tanguy, mais nous sommes bien peu de choses à côté de ces géants de la nature. Je sens que cette journée va être...grande. On rattrape les gars de Taïwan ce qui permet à Tanguy de s'exprimer quelques instants en "mandarin" pendant que nous les doublons. Eh oui, mon petit camarade parle le chinois (plus précisément le mandarin) couramment. Depuis le début, on s'est imposé inconsciemment un petit challenge: celui d'arriver à Manang avant nos camarades et de les attendre à l'hôtel, attablés devant une bonne San Miguel, mais sans mettre en "péril" notre santé et sans puiser trop dans nos ressources. Que voulez-vous, on ne se refait pas !
Je sais, c'est un peu présomptueux, mais vous verrez que sans une histoire de burgers longs à venir, après la commande, on y était presque. Enfin, c'était juste pour...rigoler, bien sûr. Tiens à propos de rigoler, le voilà le petit pont qui enjambe la Ghatte Khola et qui nous sert de tremplin pour le plus gros coup-de-cul de la journée ! Tanguy a presque un lacet d'avance au bout de 5 mn. Je fais attention à ne pas me mettre dans le "rouge".
"C'est que, Papy, t'as plus 30 ans, et t'as plus le droit à des efforts violents trop longtemps..."
"Non mais, sans blague !!"
Je décide de faire une pause tous les 4 lacets, c'est à dire toutes les 5 longueurs, histoire de prendre des photos et de boire. Devant nous, dans l'ouest, c'est le Tilicho Peak (photo de droite, en-dessous) qui nous fait son...show (7134m). Vers le sud, c'est de plus en plus beau au fur et à mesure qu'on s'élève (photo de gauche, à droite les contreforts Est du Deuralidanda 3486m)


Le Tilicho Peak (7134m)...


















Dans la grimpette, je rattrape l
es américains qui, eux, portent leurs gros sacs...Respect !
Presque arrivé à Ghyaru (3680m), je reprends une photo de l'A III ( photo prise vers le sud).

L'Annapurna III...




















Le contrefort qu'on voit à gauche, c'est celui d'un petit sommet "implanté" dans la vallée. Plus nous progressons vers l'ouest et plus nous en faisons le tour et pour l'instant il nous masque les Annapurnas II et IV. Ce petit sommet, c'est le Deuralidanda (3486m). Nos camarades, eux, ont du le laisser sur leur droite en franchissant un petit col pour pouvoir continuer à progresser vers l'ouest en direction de Humde et de son aéroport.
A Ghyaru, je redonne dans l'A III, mais cette fois-ci avec des premiers plans.






















A 8h45, j'arrive à Ghyaru, soit 1h25 pour faire près de 500m de dénivelé positif. Je suis content. En haut, Tanguy m'attend au niveau du premier lodge du village. Le point de vue sur la vallée est impressionnant. On se demande où peuvent être les copains?
Après une petite récupération, on traverse tout doucement le village en ouvrant bien nos yeux car on sait qu'on ne reviendra pas ici avant bien longtemps.


L'Annapurna III au-dessus du village...














 




A la sortie
du village, on part en balcon montant vers Ngawal. La progression se fait comme dans un rêve, on avance comme des "balles" complètement dopés par notre environnement. Je m'arrête souvent pour prendre des photos, Tanguy est un garçon charmant et compréhensif, mais je fais le maximum pour ne pas retarder notre "groupe"...notre challenge, bien sûr, hi-hi-hi !
















Quoi de plus beau que cette toile de fond !!!

Vers 9h50, on fait une pause en
compagnie des "toulousaines"qu'on a rattrapées, Cendrine la blonde et Elodie, la brune, qui nous apprennent qu'on est monté à 3788m confirmé par leur montre-altimètre.
Devant nous, c'est maintenant au tour d'un autre géant de faire son spectacle: C'est le Gangapurna (7454m).

" Tanguy, c'est pas par là qu'il faut regarder, juste un peu plus sur ta droite..."



"Alors, Tanguy, on rêve ? "...
Le Gangapurna (7454m)...
















Pour l'instant, on ne voit pas le glacier, mais plus on se rapprochera de Manang, plus il devrait se découvrir..
Il est à peine un peu plus de 10h quand, nous arrivons dans les parages de Ngawal (3660m). Derrière nous, l' Annapurna III se cache un peu derrière le Langyodanda (5106m).














Le Langyodanda devant l'AIII...




 


 
























Ce matin, on a du mal à se rendre compte qu'on vit des instants...extraordinaires, n'est-ce pas, Tanguy?
 Ngawal est comme suspendue sur un plateau.


Au fond, le Tilicho Peak (7134m)...










Un des Cholu...
















D'un côté, vers l'ouest, le Tilicho Peak (7134m) et de l'autre vers le nord un des Cholu ( Peut-être l'east, haut de ses 6429m ou le far-east, 6059m). Le cadre est somptueux. C'est vraiment un dépaysement total. Le plus, c'est que depuis que nous avons quitté les filles, nous sommes seuls, immergés dans ce décor tellement authentique que j'ai du mal à le croire. L'émotion me submerge à chaque instant. Je maitrise difficilement le bonheur que j'ai de n'avoir qu'à regarder et apprécier...
Dans les parcelles de culture nettement délimitées par des clôtures en bois ou en pierre, on laboure encore avec une paire de buffles attelés à une araire ancestrale. Pas de bruit, juste une grande sérénité. Chaque geste, chaque mouvement se fait dans un ballet dans lequel l'homme évolue en communion avec les animaux. Nous sommes dans un autre monde, c'est bluffant d'authenticité. A la sortie du village, nous retrouvons une petite forêt de sapins dans la laquelle il est agréable de progresser. Devant nous et légèrement sur notre gauche, le Gangapurna commence un spectacle comme seuls les grands sont capables de nous montrer (les 3 photos suivantes).













































Après Ngawal, une
longue descente rocailleuse nous conduit à Mugje (3330m) où nous allons retrouver le tracé du bas. Mais que voit-on dans ce champ ? On dirait des yacks...Nos premiers (?), car le yéti lui, toujours pas vu !






















En fait, ce sont des "dzos" (les dzos sont un croisement hybride de vache domestique et de yack mâle)...

On franchit un petit ruisseau avant de revenir sur le chemin. D
eux petites népalaises faisaient leur lessive en chantant, mais quand j'ai commencé à filmer, elles on cessé de chanter. Dommage, c'était joli !





En face vers le sud, le Gangapurna continue sa prestation. J'espère que je ne me trompe pas, que je ne prends pas l'Annapurna III pour le Gangapurna... Les deux sommets sont proches l'un de l'autre, environ 4 kms, et la confusion peut exister avec les perspectives. Après vérification, j'ai encore un petit doute mais je pense que, cette fois-ci, je ne me suis pas trompé.


Le Gangapurna...

On commence à avoir faim, il est...12h et le prochain endroit possible pour un repas après Mugje, ce sera Manang. C'est trop loin, alors on se décide pour Mugje et nous choisissons l'établissement de droite avec terrasse, bien que le vent se soit levé et qu'il fasse un peu froid une fois arrêtés.


















 

C'est tout de suite après le prochain "chorten"...que nous laisserons à droite, bien sûr ! Le décor est encore un peu du genre "far-west". Une fois installés en terrasse et sous un parasol, nous commandons des burgers aux légumes qui n'arriveront qu'une bonne demi-heure plus tard (ça, on ne le sait pas au moment de la commande).
Pendant ce temps, je "m'occupe" en soignant une énorme ampoule sur le talon droit de Tanguy (j'avais ce qu'il fallait dans l'une de mes deux trousses !!)
Mais comment faisait-il pour avancer avec "ça" au pied ?
Les burgers arrivent, accompagnés de grosses frites...Hummm !! Enormes à tel point qu'on se demande avec Tanguy si on va en venir à bout. Vers la fin de notre repas, des italiens, qui passaient, con
statent la taille de nos burgers et s'arrêtent pour avoirs les mêmes.


La chaine des Annapurnas II et IV...




















On repart vers 13h: Le sentier, qui s'est considérablement élargi, est de plus en plus fréquenté depuis que nous avons rejoint la vallée (photo au-dessus à droite prise en me retournant, tout de suite après le chorten). Il y a de plus en plus de vent et donc de poussière. Derrière nous, sur notre gauche, l'Annapurna III nous dit au-revoir momentanément et le Gangapurna nous souhaite la bienvenue dans son territoire.


A II et A IV...
A III et Gangapurna dans les nuages...


















Très vite, on arrive à l'entrée du village de Bhraka. Nous suivons, puis dépassons trois femmes qui portent chacune une lourde charge (une grosse pierre).















Bhraka est...












Bhraka ouest...
















Ce village est installé en fer à cheval sur un éperon rocheux avec une exposition est-ouest. Son temple est le plus vieux de la région. Manang n'est plus bien loin. On aperçoit les habitations juchées sur un plateau au-dessus de la vallée. Un mur à manis et un beau chorten nous signalent qu'on approche.


L'A III et le Gangapurna...


















Il reste un tout petit "raidillon" avant d'entrer dans Manang et de trouver notre hôtel, le Manang Hôtel qui est juste à l'entrée de la partie "touristique" du village.

















Il est 13h44, nos camarades nou
s accueillent dans la salle de restaurant. Ils sont à table et terminent leur repas. Petits échanges sur nos vécus réciproques de cette journée. Babu nous indiquent nos chambres respectives.
Karsang, notre chef-porteur propose de faire nos lessives, enfin ce qu'on veut bien lui donner à faire...


















Nos camarades vont finir leur repas et se préparer pour faire, un peu plus tard, leur parcours d'acclimatation: Leur projet est de monter jusqu'à un stupa situé au-dessus du village vers 3700m et peut-être le monastère encore plus haut...Avec Tanguy, nous avons déjà fait notre parcours d'acclimatation et nous envisageons d'aller faire un tour dans le "vieux" Manang, où, il y a, parait-il, un concours de tir à l'arc...C'est vrai qu'il y a deux Manang qui vivent l'un à côté de l'autre:
- L'un est organisé le long d'une petite rue dallée de chaque côté de laquelle on trouve tous les lodges et aussi tous les petits commerces de souvenirs en tous genres, car, pratiquement toutes les équipes de trek restent au moins 24h ici pour s'acclimater.
- L'autre est regroupé sur lui-mêm
e, authentique, avec ses petites rues étroites et ses maisons vétustes.
Sur "l'avenue principale" du village, nous rencontrons les "toulousaines" qui se joignent à nous pour une découverte du "vieux" Manang, avant qu'on aille ensemble voir le tir à l'arc. Nous assistons à la fin de la compétition du jour: 
Tout se passe dans un espace relativement ouvert, sans grandes règles de sécurité, mais avec quand même des rituels de fonctionnement. Par exemple, sur l'espace de tir, ceux-ci se font alternativement dans un sens et dans l'autre avec des cibles dessinées sur des planches en bois. A chaque changement de côté, les archers sont accompagnés par des musiciens percussionnistes (photo de gauche).


















Ce qui est étonnant, c'est que les arcs traditionnels et donc rustiques, côtoient les arcs "hi-tech" actuels (photo de droite); ça ressemble bien à tout ce que nous allons apprendre de ce pays : Un immense désir de modernité, mais aussi un respect profond pour les traditions...
Et puis, il y a peut-être aussi, une question de moyens.






Vers 15h45, nous revenons vers notre "hôtel" en passant dans les petites rues de l'authentique Manang. C'est évident qu'on est plus dans le même contexte. Ici, la vie est différente, son rythme n'a pas été rattrapé par celui de notre temps. D'ailleurs, en sortant de cette partie de Manang, quand on débouche sur la rue principale, on a l'impression de... retrouver la lumière qui manque dans le vieux village.
Nous sommes presque à mi-distance de notre trajet quand, en nous retournant nous constatons qu'une partie des "nôtres" est derrière nous... Finalement, ils ne sont montés que jusqu'au stupa. Bernard et Daniel G, eux, ont décidé d'aller jusqu'au monastère niché dans le flanc de la paroi.
Avant de rentrer au lodge, on s'offre des petites "douceurs" dans un "salon de thé": Apple pie- thé ou café pour tout le monde...

















Vers 17h, de retour à Manang Hôtel, on retrouve Bernard et Daniel G qui reviennent du monastère à 3820m. Ils y ont rencontré le lama. Celui-ci a 94 ans et les a béni pour le reste du trek en leur offrant un petit collier symbolique en tissu. Ils sont heureux comme des gosses !
Après le traditionnel apéro (on a encore repoussé le début de notre diète alcoolique), c'est l'heure du repas à la fin duquel nous fêtons l'anniversaire de Daniel G. Un peu avant, je prends une petite dernière photo
du "Ganga" qui, avant la nuit, s'emmitoufle d'un voile de nuages.


Le Gangapurna dans le soleil couchant...



















Gâteau confectionné et décoré par notre équipe de guides et de porteurs, cadeaux qui entretiennent l'amitié, ambiance chaude et conviviale à la lumière des bougies, tout le groupe est réuni pour ce moment d'affection. Ce soir, il fait "chaud" dans nos coeurs: Notre groupe est vraiment prêt pour le final de ce trek.
Comme à l'accoutumée, cette soirée se terminera par quelques chansons reprises en choeur...

On est bien là !

















Demain, nous aurons un "grand" parcours d'acclimatation: Il est question de monter au camp de base de l' Annapurna III.
Le mot camp de base me donne déjà des frissons et Annapurna fait ressurgir les lectures de mon adolescence. 


Ce soir, je dors avec et dans les "étoiles"...


Vivement demain !




1 commentaire:

Unknown a dit…

exceptionnel ce mur de moulins devant l'Annapurna III !