Le "TGV": Août 2006...

DE REFUGE DE L'ARPONT (2267 m) AU LAC DU PLAN D'AMONT (2046 m).



 
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  La nuit n'a pas été très reposante. Entre ceux qui partent à 3h30 pour faire une grande course dans les glaciers, ceux qui partent à 5h30 pour le Glacier de L'Arpont et ceux qui rentrent au dortoir après minuit en éructant bruyamment après avoir consommé quelques bières, il faut bien vous l'avouer ma p'tite dame que la belle éducation se perd ainsi que le respect de certaines traditions. Je fais un peu dans ce domaine mon mea culpa, car hier matin, j'avais commencé à préparer mon sac à l'intérieur du dortoir à Félix Faure ce qui m'avait valu une remarque sérieuse de la part de notre chef.

Aujourd'hui, jeudi 17 Août, nous ne sommes pas très pressés de partir car ce soir, il n'y a plus de refuge à l'arrivée et donc pas d'horaire optimal pour finir. Certes, nous devons accompagner Isabelle à la gare en soirée mais nous avons une grande marge de manoeuvre ...

Vers 8h, je sors pour faire quelques photos et respirer l'air du matin. Il fait très beau mais froid. Je n'avais pas remarqué hier la présence d'un petit ruisseau en contre-bas. Le Pingeon est un petit torrent qui passe au pied du refuge. Il naît au pied du Dôme de Chasseforêt (3553 m) et descend pour rejoindre le Doron de Termignon.(ça, ça me rappelle mes livres de géographie).
La Dent Parrachée dans le sud-ouest pointe dans les nuages pour l'instant. Il y a du vent en altitude. Je suis intrigué par la présence d'une marmotte au sommet de la moraine à l'extérieur de l'enceinte, pas farouche du tout. Sans doute travaille-t-elle pour le Club Alpin Français et fait sa cabotine tous les matins à la même heure au même endroit ?



Les préparatifs de départ s'activent autour de nous. Nous partirons pratiquement les derniers. Avant le départ vers 9h, nous remarquons un rassemblement de marmottes près du bâtiment des gardiens, beaucoup d'énervement de la part de ces demoiselles. Quelques instants plus tard, c'est le combat vraissemblablement annoncé par la première.(quel scénario !) Etrange et insolite tout ceci !

Peu après 9 h, alors que nous avons commencé notre descente, nous jetons un dernier regard en arrière pour bien imprimer dans notre "disque dur" la beauté et la chaleur de cet endroit. Je suis déjà envahi par une grande mélancolie de sentir ce tour des glaciers se terminer au fur et à mesure que les minutes s'écoulent. Que voulez-vous, j'ai toujours été un grand affectif naïf et je ne vois pas ce qui pourrait me faire changer maintenant. Vivre des moments comme ceux-ci, c'est du pur bonheur. Le partage, j'adore le partage...On s'arrête près d'une vieille bergerie pratiquement enfouie dans sa partie amont et dont le toit en lauzes est superbe( j'espère que ça s'écrit comme ça).



Le paysage change continuellement alors que nous descendons vers le Mont et la bifurcation avec la direction de Termignon. Pour l'instant, les tendinites se " taisent" et donc tout va bien.









Nous arrivons au point le plus bas (2075 m) vers 9h40, 30 min plus tard nous avons repris 100 m de dénivelé en montant sur les flancs d' un cirque où le chemin s'inscrit en lacets serrés.



Nous faisons une petite pause après ce rude effort à proximité d'une petite mare qui est encerclée par un tapis de linaigrettes.(Je vous promets, vous aurez votre herbier, il fait d'ailleurs la totalité de la séquence suivante)












Vers 10h40, nous arrivons à Montafia dessus (2190 m). Halte...Puis , le balcon continue. On traverse un petit torrent qui s'appelle le Pisset (Juré ! Je n'invente rien...). Vers 11h 20, nous faisons une pause au-dessus de Termignon.

Puis, c'est la descente vers Bonne Nuit (ça aussi, ça ne s'invente pas! Remarquez, pour les voileux de Saint-Malo et d'ailleurs, dans le nord le l'île de Jersey, il y a une crique dans laquelle on peut mouiller qui s'appelle Bonne Nuit Bay). Nous franchissons le cours d'eau asséché et remontons vers le point de vue de La Loza (2358 m) . Le passage de Bonne Nuit est assez spectaculaire, un éboulis immense sur toute la largeur du site..
















Vers 12h30, nous remontons vers la Furra au pied du Roc des Corneilles (2679 m). Le décor est grandiose, il y a un trou dans la roche, c'est très spectaculaire. Halte au point de vue de La Furra et s'en suit la bascule sur Aussois et son domaine skiable. Là, ça sent sérieusement " l'écurie "... Plus on avance et plus la perspective de la vue sur la vallée d'Aussois se dessine..












A 13 h passées, c'est le haut de la vallée, puis à 13 h30, c'est gagné. Nous attaquons alors une descente en lacets très technique dans laquelle nous ferons la dernière pause à l'abri d'un vent glacial. Nous y finirons le reste de nos provisions hors-sac et en particulier pour moi, les tranches de salami dont plus personne ne voulait. J'ai à nouveau mal au genou gauche, mais je ne suis pas le seul, My-Jo aussi a mal et cette descente ne favorise rien, mais nous nous accrochons d'ailleurs le capitaine a sérieusement baissé la cadence en considérant l'état de ses deux matelots (Isabelle reste imperturbable même si elle nous a avoué avoir mal elle aussi, mais elle sait souffrir en silence).



Nous allons mettre près de deux heures à traverser le domaine d'Aussois avant de plonger définitivement au-dessus du lac du Plan d'Aval.



Vers 15h30, nous sommes au-dessus du lac et la descente bien que douloureuse se fait très tranquillement jusqu'à ce que nous retrouvions la voiture tous pleins de fierté et d'émotion masquée pour certains d'entre nous.



Il est beaucoup trop tôt à cet instant pour faire le bilan de ces six jours. D'ailleurs, je continue moi-même à le faire. J'éviterais donc d'en parler car il appartient à chacun d'entre nous d'y réfléchir mais avant de clore cette séquence, je voudrais te remercier Sylvie (C'était notre capitaine, mais vous l'avez bien compris) pour tout ce que tu as fait pour que ces moments soient.....INOUBLIABLES.




Au nom de mes petites camarades de randonnée, Sylvie, je t'offre très affectueusement ces six séquences.

Encore une fois .........MERCI !

Jean-Charles