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samedi, décembre 01, 2007

Le "TGV": Août 2006...

      DU REFUGE DU COL DE LA VANOISE (2517 m) AU REFUGE DE L'ARPONT (2267 m)























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 Il est 6h30 le lendemain matin quand j'essaie de mettre mon nez dehors histoire de voir...Il tombe encore " des cordes" et il fait très froid. Ambiance morosité, mais dans l'ouest, le ciel se perce un peu. J'en profite pour informer mes coéquipières qui me "reçoivent" mieux que la veille...J'attends une accalmie pour faire un tour à proximité immédiate du refuge (il s'appelle aussi Félix Faure). Je marche jusqu'au Lac Long qui est, lui aussi, pratiquement sec. Après le p'tit dèj et la préparation des sacs, nous faisons la brève connaissance de deux jeunes soeurs qui randonnent ensemble pour la première fois mais qui ont toutes deux été initiées à la discipline par leurs parents; ça réconcilie un peu avec la jeunesse qu'on dit oisive et paresseuse.

Il est 8 h passées quand, sac au dos, nous partons en direction du sud-est sur le plateau du col de la Vanoise. Le sentier est très humide, le temps incertain mais le moral est au top. Le paysage est grandiose. Nous progressons entre la Pointe de la Réchasse (3212 m) à droite et la Pointe Mathews (3783 m) sur notre gauche. De chaque côté se succèdent petits marécages et petits ruisseaux fraîchement réalimentés par la pluie de la nuit. Notre première halte se fait au lac Rond dans lequel se reflètent les lueurs filtrées par les nuages dans l'est. Le site est vraiment très minéral. Comme en montant la veille, nous observons une grande variété de roches. En nous retournant, nous voyons que le ciel bleu gagne de plus en plus. 
Ce matin, nous "roulons" un peu plus en peloton car sur le plat nous avançons tous à peu près à la même vitesse. Ce plateau est interminable et le dénivelé favorable très faible.
 Vers 9h15, nous arrivons au bout du plateau d'où nous bénéficions d'un magnifique panorama vers le nord et vers le sud.

Sous nos pieds la vallée de la Leisse
, sur la gauche le vallon de Rocheure et en face , noyé dans les nuages, le Grand Roc Noir qui culmine à 3582 m. Du point de vue, nous n'avons pas de mal à localiser le Pont de Croé-Vie.

Après une pause vitamine et boisson, nous attaquons la marche en balcon vers le sud. Il faut que je vous précise halte et pause. Dans les deux cas bien sûr, nous nous arrêtons : Pour la pause , le sac est déposé ce qui n'est pas toujours le cas pour la halte. On avance légèrement en-dessous
de la courbe de niveau 2500 m. Ce que nous voyons actuellement est très différent de ce que nous avons vu depuis deux jours. Le balcon a la particularité d'offrir à chaque pointe franchie un nouveau point de vue.
Vers 10h, nous sommes au niveau d'Entre-Deux-Eaux et certains passages sont assez "techniques". Alternant les montées et les descentes, ce chemin est un peu casse-pattes pour le néophyte que je suis et je commence à sentir des petits points de douleur dans les genoux. Je crains pour le restant de la journée mais pour l'instant, je souffre en silence...




Vers 10h30, nous sommes arrivés au plus bas du balcon à 2329 m au niveau de la bifurcation avec le chemin qui continue à descendre dans la vallée presqu'en face du vallon de la Rocheure. Ca va repartir de plus belle vers le haut ( je préfère, car j'ai moins mal quand je monte). On passe un petit hameau de chalets en ruines et le chemin repart en lacets très serrés. Je m'accommode de cet effort que j'aime car il m'envahit jusqu'au plus profond de moi-même. On rythme son pas, on écoute sa respiration, on est en osmose avec l'environnement. L'impression est enivrante. On se sent complètement décrassé presque "zen". On ne pense qu'à une chose: l'endroit où on pose sa chaussure. On jouit du paysage de façon un peu furtive dans l'effort violent et ce n'est qu'en phase de récupération que notre attention s'éveille réellement à la beauté de l'endroit. Le dénivelé est important, on se voit au-dessus et en-dessous d'un lacet à l'autre. Une petite heure plus tard, dans un endroit plus ouvert et moins pentu, nous surprenons un groupe de bouquetins qui paissent tranquillement.



Toujours aussi peu effrayés !






Nous nous dirigeons maintenant vers l'ouest vers le pied du Glacier du Pelve qui semble être un des plus grands des glaciers de la Vanoise. La vue des langues glaciaires est impressionnante dans une lumière un peu irréelle. Quand je pense que dans quelques années seulement, nos enfants et nos petits- enfants n'auront plus la chance de voir les mêmes images. Triste, mais que faire quand même les différentes instances gouvernantes ne se rendent pas compte de la situation sur notre planète où on entend plus parler de profit que de conservation de notre patrimoine naturel.


Peu avant midi, une petite pluie fait son apparition ce qui donne à chacun l'occasion de sortir son vêtement de pluie hi-tech pour quelques courts instants. Nous sommes à 2462 m sous le Mont Pelve et nous arrivons dans un endroit ........je cherche un superlatif mais les mots me manquent. Nous sommes dans le fond d'une espèce de cirque naturel dans lequel à des niveaux différents il y a des petits lacs. Chacun d'entre eux est entouré d'une végétation basse composée de fleurs et de mousses. Il y a un peu de vent et les différents parterres de fleurs blanches semblent se déplacer en courtes vaguelettes. C'est le même spectacle sur l'estran au bord de la mer, à marée basse, quand les rafales de vent frisent la surface des petites flaques. Nous y faisons une grande pause au cours de laquelle nous croisons un groupe de randonneurs qui marchent sans charge, celles-ci étant portées par deux mulets. "Petits joueurs"...! Vous verrez que bientôt , on trouvera des porteurs pour de telles randonnées....A quand ?









Nous jouons un peu au jeu de la photo miroir et passons quelques instants dans cet endroit sortant de l'ordinaire. Dernière nous, une image insolite: Que fait-il
là ? Nous guette-t-il ?






Ce bouquetin avait-il aussi envie de participer à notre petit jeu ? Vers 12h30, nous nous remettons en route. Pendant les premiers pas, je me retourne fréquemment en pensant que je n'imaginais pas un seul instant avant cette randonnée, découvrir des paysages comme celui-ci où la faune et la flore sont si belles dans leur état naturel.



Quelques instants
plus tard, c'est aussi beau et encore différent.... Nous traversons quelques petits torrents et nous nous choisissons les bords de l'un d'eux pour faire notre pause du midi. Il est 13h30 et il nous tarde de manger quelque chose.

Pour l'occasion, je mets ma bâche étanche à disposition de la communauté. Petit
à petit, les rations attribuées à chacun d'entre nous au début de la rando se terminent donc libèrent des espaces dans les sacs et surtout font que ceux-ci sont plus légers. Les vues et les panoramas se succèdent plus beaux les uns que les autres, de sommets en glaciers...Quelle richesse!










Depuis une demi-heure, nous descendons régulièrement jusqu'à ce qu'on arrive au point de vue sur la vallée (2176 m). Mon genou me fait souffrir et je n'apprécie plus grand'chose depuis un moment.
 15h20, un dernier beau point de vue sur Termignon et notre chef nous dit que le but est proche :" 20 min peut-être 30 maxi ". My-Jo souffre aussi, c'est la "Berésina". Nous sommes dans une série de lacets et l'impensable arrive. Nous nous retrouvons au milieu d'une harde de bouquetins qui remontent tranquillement la pente sans se soucier de nous, à tel point qu'ils passent à quelques mètres et même s'arrêtent en nous regardant. Parmi la troupe, il y a des petits avec leur mère. Avec calme, nous sortons nos appareils photo.....Inimaginable !! Les photos que nous avons prises sans téléobjectif témoignent de l'évènement.






















A 15h40 précises, c'est la délivrance pour les "éclopés": En contre-bas, nous apercevons l'objectif du jour. "Finir rapidement une rando"....Mais comment faire ? Chaque pas est une souffrance et pourtant," il " est bien là à portée de mains ou presque. En maintenant la jambe gauche raide, j'y arrive pas après pas, le sourire victorieux mais un peu crispé. Isabelle, qui a vu la scène, revient vers nous après avoir posé son sac dans l'enceinte du refuge car c'est vrai qu' il y a une clôture autour pour éviter aux moutons qui paissent aux abords du refuge d'être dérangeants. 50m, 30m, 20m..........ok, c'est bouclé, mais bon sang, que les dernières 45 minutes ont été très longues et difficiles.!












Le
Refuge de l'Arpont est un magnifique et authentique refuge de montagne en pierre recouvert de lauzes. Il comprend deux bâtiments principaux regroupés sur l'ancienne moraine du Glacier de l'Arpon plus deux plus petits à l'écart qui doivent servir de logement aux gardiens. Sylvie est déjà à l'accueil mais avant toute chose, nous retirons nos chaussures (hummmm...!) pour nous soulager un peu et aussi pour les faire sécher de l'intérieur et de l'extérieur. Un vrai petit bonheur que d'avoir les orteils à l'air libre! Maintenant, nous avons tout le temps pour récupérer, pour nous désaltérer (une bonne bière fraîche par ex) et pour découvrir cet endroit tant espéré. Il y a déjà plein de randonneurs dedans et dehors car le soleil nous fait son cadeau du soir en inondant encore de sa chaleur et de sa lumière le site de l'Arpont. Sous le refuge, un berger accompagné de son "patou" ramène son troupeau à la bergerie située un peu bas.



Les dortoirs sont presque coquets mais la soirée promet d'être un peu bruyante car il y a pas mal d'agitation un peu partout : Très cosmopolite e
n tous cas... Après nous être installés dans notre coin-couchage, nous rejoignons la salle de restauration pour un repas très convivial au cours duquel nous ferons la connaissance d'un charmant couple de randonneurs....

Rendez-vous à la séquence n° 5......A plus!





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