
MUROS-SANTA UXIA DE RIBEIRA ( Ria de AROUSA)
Mercredi 3 août
Il fait un temps superbe, ciel bleu et un peu de vent.
Sortie...
On passe la jetée, moteur à 1500 trs/mn, puis on sort de la ria, d'abord, moteur seul puis très vite GV-moteur.
- 13h10, on envoie bâbord amure au large.
Bien sûr, on va être obligé de tirer des bords jusqu'au Cabo Corrubedo, mais on accepte le challenge, pour une fois qu'on a un peu de vent. Pour l'instant, il est sud-ouest force 2. C'est pas terrible mais c'est mieux que rien, non ?
On a à parer un gros danger dans notre louvoyage, il s'appelle As Basonas et pendant qu'on tire nos bords, une fois à terre, une fois au large, des bancs de brume font leur apparition.
- 14h, virement de bord vers le Cabo Teiro en prenant garde de bien repérer la Basonas à notre vent. On revire pas loin de la plage avant le Cabo Teiro. On tire au large pour arrondir le Cabo Corrubedo qui est bien équipé en roches débordantes...
Une fois au large, ça se complique: Les bancs de brume se transforment en brume très dense et le vent nous lâche, mais ça on est habitué depuis trois jours. Par contre, cette brume est plus qu'épaisse (visibilité estimée à moins de 100m). Moteur-GV, on progresse à 1500 trs, plein sud en veillant sérieusement. On interrompt même le repas pour doubler la veille (2 de chaque côté).
Trente bonnes minutes plus tard, la "visi" s'améliore et on peut manger calmement.
A la latitude du Cabo Corrubedo, on met un peu d'est dans notre route, mais en faisant très attention à A Praguina, un haut-fond à 1m, ainsi qu'à quelques roches affleurantes. Quand nous sommes sortis de la brume, on avait un "camarade voileux" dans l'ouest. Il nous suit depuis 40mn maintenant sous GV-moteur lui aussi.
A partir de cet instant, nous avons deux options:
- Premièrement, on contourne l'ile de Salvora par le sud et cette route, très sûre, nous rallonge d'au moins 1h30-2h.
- Deuxièmement, on choisit le passage à terre au sud du Cabo Falcoeiro, mais c'est un peu "ensemencé" de caillasses isolées, qu'il va falloir "négocier" les unes après les autres. J'ai un tempérament "sportif", alors, vous avez tout compris. Par contre, ce passage est signalé sur l'Imray et jugé comme "faisable".
Quand nous sommes par le travers et dans le sud de l'ile de Sagres, on devine bien le passage qui est maintenant signalé en système latéral double, ce qui est rare dans ces contrées.
- 16h45, on entre dans le paso del Caneiro. Sur notre tribord, l'ile de Salvora...
On est dans le passage...
Vous remarquerez que la tourelle tribord n'est qu'à moitié peinte en vert. Tout de suite après, on se dirige au 45° vers une latérale bâbord que l'on voit déjà, el sinal del Castro.
"Tiens, du vent à nouveau !"
Une fois la latérale passée, on coupe le moteur (enfin !) et on déroule le génois. On va finir à la voile, même si pour l'instant, la risée est un peu "asthmatique".
Alors, Gérard ! C'est la fatigue de la journée, ça ! |
Les filles sont au top... |
Puis le thermique s'emballe un peu plus sous la forme de petites rafales sous le vent de la côte.
Et cette côte, elle est belle et ressemble à notre côte bretonne à cette différence près, c'est qu'ici les toits sont en briques rouges.
Et cette côte, elle est belle et ressemble à notre côte bretonne à cette différence près, c'est qu'ici les toits sont en briques rouges.
Ploumanac'h ? |
Enfin, c'est magnifique... |
A proximité du port, je prends contact VHF avec la capitainerie qui m'informe qu'il n'y a pas de place. La marina est toute petite et un peu en vrac, en particulier le ponton "visiteurs" qui ressemble à une épave...
Il y a 4-5 corps-morts très abrités, à 30m de ce ponton. Ce sera une bonne alternative.
Grâce à une manoeuvre très prudente, Gérard nous amène "pile-poil" sur le corps-mort et sa pendille. On la gaffe aisément avec Régis, et le tour est joué. On double la pointe avant dans la foulée et nous voilà très confortablement installés.
Il fait un temps de rêve, on est dans un endroit de rêve (ça se sent d'ici), on a pas fait une "nav" de rêve mais on va tout faire pour passer ici une soirée de rêve et vous allez voir, on va réussir...Si,si !!
Gonflage de l'annexe pour aller à terre. On dédaigne même le petit moteur. La preuve !
Gérard prend en charge les navettes. Avec les filles on est déjà sur le ponton.
La deuxième navette arrive...
Gérard a bien délégué. Il est gentil, ce Gérard (lol)... |
On en profite pour prendre une photo de notre bateau au mouillage.
On a remonté le corps-mort pour ne pas qu'il touche l'étrave pendant l'évitage... |
La promenade du bord de mer et la plage... |
La plage... |
On fait demi-tour et on retourne vers la ville et le port...
La ville, le port de pêche au fond à gauche... |
Le groupe en vadrouille... |
On en profite pour regarder partout, même derrière les portes ouvertes...
Conditionnement de coquillages (ici, justement, des coques)... |
Les hangars typiques du port de pêche... |
On fait une petite incursion dans les rues piétonnes et oh, surprise !
Figurez-vous qu'on va se permettre d'aller sur le quai de débarquement du poisson à l'arrivée des bateaux. Quatre ou cinq vont accoster successivement. Le bonheur de vivre des moments rares et authentiques...
Plus de cent mètres de filets, remarquez, qu'on nous surveille du coin de l'oeil, on est à peine toléré, normal, eux, ils travaillent et on les dérange...
Le spectacle mérite trois étoiles. Début du débarquement du poisson. On sent déjà les négociations...
Là, je vais oser approcher mais à la fin de la séquence, on m'ordonne de me retirer...
L'arrivée de la nuit magnifie le spectacle. Béatrice, aux premiers plans, ose...
Après avoir été éconduit une fois, je reviens à la charge sur un autre bateau, pour être "viré" une deuxième fois...Mais j'ai eu la séquence !
Bon, on a vu ce qu'on voulait voir et ce fut formidable mais ce n'est pas fini. Devinez ce que font nos petits camarades pendant qu'on s'éclate en reportage photos. Eh bien, ils se sont installés à la terrasse d'un petit "restau" du port, ont commandé des "racionnès" de tapas et se sont vus offrir, en plus, des sardines grillées....fraiches légèrement saupoudrées de gros sel...
On s'installe, nous aussi, avec Béa et voilà !
J'espère que vous n'êtes pas à table. D'abord ce ne serait pas sérieux en consultant ce blog, et puis tant pis pour vous, je n'y peux rien, mais c'était plus que bon. Les mots me manquent encore...
Alors, bien sûr, il vous manque le goût, l'odeur...Figurez-vous qu'on aura même droit à une deuxième tournée gratuite de sardines grillées.
Souvenir inoubliable que cette soirée, même nos voisins anglais du mouillage sont là.
Si je devais faire une liste préférentielle de mes trois meilleurs souvenirs de ce périple en Galice, cette soirée y serait certainement. Et peut-être même parmi tous mes souvenirs de navigation, la question mériterait de se poser. Une telle richesse et densité d'évènements, un tel cadre, une telle authenticité, une telle ambiance...C'était extraordinaire !
Je ne vous cache pas que la navette pour rejoindre le bord a été joyeuse mais prudente. Il fait tiède.
On va rester un long moment dehors tout en commentant cette magnifique soirée, car chacun et chacune d'entre nous l'a ressentie comme telle.
On nous annonce de la pluie cette nuit et demain.
Bof, on verra bien...
Bonne nuit et à demain !
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