LHO (3280m) - SAMA GAON (3550m)...
le plan de notre parcours
Mercredi 23 avril: Vers 5h, je suis dans la cour. Je regarde vers l'est.
| C'est un peu nuageux mais c'est déjà beau... |
Un peu plus tard, on monte en ordre dispersé et échelonné vers le haut du village en empruntant le sentier dallé. Peu de monde dehors, exceptés quelques habitants qui sont déjà en route vers leur lieu de travail.
Quand nous arrivons en haut, petite déception, mais le spectacle vaut quand même le déplacement. Même si le sommet du Manaslu est un peu dans les nuages, ce léger "rougeoiement" est superbe.
| Avec les drapeaux... |
| Sans... |
| Ce matin, le Manaslu a mis son âne... |
| 16/9... |
5h45, on revient vers le lodge.
| Sur notre droite... |
| L'est s'ennuage... Après le petit déjeuner, dans la cour, on retrouve les porteurs qui achèvent la préparation de leurs charges comme tous les matins. 7h30: " Zam zam ! " Aujourd'hui, destination Sama Gaon (3550m) : Nous y resterons 1 jour et demi et, donc, 2 nuits pour parfaire notre acclimatation. C'est une petite étape avec seulement 380m de dénivelé, mais elle va nous permettre de passer de la moyenne à la haute montagne. Les paysages vont changer de manière radicale: c'est excitant ! Quand on monte à nouveau vers le haut du village, la rue principale est plus fréquentée que toute à l'heure, en particulier des jeunes femmes qui transportent des pierres destinées à la construction. Hier soir, je les avais déjà rencontrées alors que je redescendais de ma ballade vers le monastère. Il faisait presque nuit. Elles sont déjà au travail... Pour ce portage spécifique, elles se sont sans doute fabriquées cette planche avec un "T" qui est soutenu par une planchette fixée à 45°. La sangle du "doko" passe sous cette planchette (On reverra ce même type de portage à Sama Gaon où il y a beaucoup de bâtiments en construction). Je monte en compagnie de Daniel.
Arrivés en haut, on bascule de l'autre côté en descendant dans un premier temps puis en suivant des fonds de vallons successifs. La progression se poursuit à travers une forêt de mélèzes.
Ensuite, on est de plus en plus à découvert. Après, on reste à flanc de pente avant de traverser un des petits affluents de la Budhi sur un petit pont. Une nouveauté, pour la première fois, cette année : Le moulin à prières hydraulique et "perpétuel" (l'an passé, on en avait vu un triple et plus gros à Phunke Tenga avant d'attaquer la montée vers Tengboche). De l'autre côté, très grosse "attaque" (parfois supérieure à 45%) pour atteindre le village de Shyalla (3330m). Vers 9h15, on entre dans le village en passant sous un chorten en guise de porte (ce n'est pas la première fois). Je m'aperçois que j'ai oublié de filmer la voûte intérieure qui semble être magnifique. Je reviens sur mes pas ... Tout de suite après, une fois sur le plateau, premier "choc" visuel: Autour de nous, sur 360°, c'est la très haute montagne. On a l'impression d'être montés de plusieurs étages après avoir pris un ascenseur "speedy". Orientation des 4 photos ci-dessous: Dans l'ordre, sud, ouest, nord, est... Pour la première fois, j'ai essayé aussi deux panoramiques (cliquez dessus pour les voir plus grands, puis, cliquez sur la croix en haut à droite) : - Le premier est orienté est-sud. - Le deuxième, sud-ouest.
Ce village était, il n'y a pas si longtemps, le lieu de rassemblement des caravanes de yaks qu'on utilisait pour commercer avec le Tibet à travers quelques hauts cols à plus de 5000m. Malheureusement, à l'occasion du 60ème anniversaire de la révolution chinoise, ceux-ci ont interdit l'accès à tous les cols frontaliers afin d'éviter toute intrusion étrangère dans leur pays. Ce village est, aujourd'hui, presque désert. Nous n'y avons vu personne hormis une jeune femme tibétaine à l'entrée d'un lodge dont le nom et surtout le logo vous rappelleront quelque chose...Ils ont de l'humour, ces gens !
Pourtant, ce village serait maintenant habité par quelques vieux réfugiés tibétains mais la promotion d'avenir de ce trek devrait faire évoluer cette population.
La religion y est cependant omniprésente: Pierres à manis, petits monuments bouddhistes, profusion de drapeaux à prières.
9h30: Il est temps maintenant de quitter ce lieu magique et plein de spiritualité.
D'après le panneau indicateur, nous sommes à une heure de Sama Gaon. "Jam jam" mais " Bistaré bistaré"... Vidéos prises à la sortie du village... Puis dans la forêt de mélèzes... A la sortie, l'espace d'un instant, on a une vue splendide sur la très haute montagne à nouveau. C'est presque plein ouest d'après ma boussole. Je vous la détaille, mais on la retrouvera plus tard, dans une autre séquence: De gauche à droite, le glacier du Manaslu, le Nakya, et le Puna. Après une petite montée, à la sortie de la forêt et une nouvelle descente pour franchir un petit pont sur la Numla Khola, un autre petit affluent de la Budhi, on remonte une dernière fois sur un promontoire et là, on aperçoit notre objectif et la façon dont on va y arriver. Cool, trop cool ! Ensuite, pas de problème, on se laisse aller, c'est pratiquement plat. Après, on a le bonheur de marcher sur une pelouse très agréable, comme parfois, dans les Alpes avant d'arriver au refuge (La Femma, par exemple, dans la Vanoise). Depuis une demi-heure, le soleil s'est caché derrière la barrière montagneuse de l'ouest. Il y a un peu de vent. On est à 3500m. Prudemment, je sors une petite polaire de mon sac ainsi que mon coupe-vent. On partage l'espace avec quelques yacks qui paissent sereinement. Il y en a partout, par petits groupes de deux ou trois individus. Eux n'ont pas besoin de polaire ! Sur la droite, mon attention est attirée par un groupe important de bâtiments aux toits bleus. Karsang, qui n'est pas loin de moi m'informe que c'est l'école. Je me déroute un peu pour aller voir. Sur le trajet, à travers des petits buissons de végétations, je vois subitement détaller trois "bestiaux" que j'ai du mal à identifier parce ils disparaissent très vite: Taille d'une grosse marmotte, beiges très clair et assez rapides. ??? J'aurai la réponse mais plus tard, et aussi plus haut. Je rejoins le chemin herbeux qui nous fait passer à côté d'un gros chorten qui doit être la porte de l'entrée du village. De là, on a une très belle vue sur Sama Gaon. Dans ma tête, je jubile... Je descends la "rampe" lentement en savourant ces instants. Au pied de la petite descente, il y a deux autres chortens reliés par un très long mur à manis bordé d'une impressionnante succession de moulins à prières. Ensuite, le chemin est tout "tracé" entre des murets de pierre. Sur la droite, légèrement en retrait, des "maisons" presque toutes "identiques" : Une petite cour close, un étage accessible par une échelle. Cet espace semble être le lieu de vie. Il y a aussi un "sous-sol" qui doit être une étable pour les animaux de la famille. Petit à petit, le chemin se rapproche de plus en plus des habitations et, en passant, j'assiste à des scènes de la vie quotidienne des habitants de ce village. Je continue sans trop m'arrêter parce que je sais que je vais pouvoir revenir dans cette partie du village. On reste 2 jours... Gros plan d'abord sur une maison: Toit en lauzes et tôles, les deux parties décrites avant, pas de...fenêtres, la réserve de bois, et, devant, la petite cour fermée... - "Déstockage" des pommes de terre qui étaient dans un grand trou dans le sol. - Préparation de la viande: Débitage et séchage. - Activités diverses: Couture (?), - Les enfants qui jouent... Un peu plus loin, je quitte cette première partie du village pour entrer dans une autre complètement différente... 11h: J'arrive à proximité du lodge que nous allons occuper pendant deux nuits... J'entre dans la cour du lodge. Avec Daniel, nous occuperons la première chambre, à gauche, après les drapeaux de prières. Après une rapide visite des lieux et une toute aussi rapide installation, le repas est servi dans une pièce un peu sombre à côté de la cuisine. Au menu, macaronis sauce tomate et fromage de nak ou dri en népalais. Il ne fait pas chaud du tout dans cette pièce... 13h30: Je rencontre Marie-Annick dehors et nous décidons d'aller faire un tour ensemble du côté du village. Sur le chemin, avant d'y entrer vraiment, j'ai la chance de "tomber" sur cet instantané. Observer bien ce que ces deux jeunes femmes qui font des courses dans cette petite boutique (ici, il y a des deux ou trois "magasins") , ont sur le dos: Vous vous souvenez, toute à l'heure à Lho... Ici, c'est plus net, les pierres ne masquent pas. Dossier-photo village : A l'extérieur ou dans le village, il y a aussi les animaux, richesses essentielles de ces paysans tibétains qui vivent ici contre leur plein gré. Quand nous en finissons avec cette visite, je suis bouleversé: toute cette misère, cette insalubrité, cette saleté, cette crasse, comment peut-on vivre dans un tel environnement ? Avant de revenir vers le lodge, nous rencontrons un petit groupe de joyeux drilles qui s'adonnent aux joies du toboggan....sur pierre. Eh bien figurez-vous qu'après cette vidéo, ils ont voulu naturellement la voir sur mon appareil photo (ils savent ça) et comme ils se bousculaient pour la voir, j'ai arrêté le visionnage et je me suis éloigné en compagnie de Marie-Annick. Quelques secondes après, ils nous lançaient des cailloux et de la terre. Ce n'est qu'en faisant volte face avec détermination qu'on a réussi à les faire fuir...Incroyable, mais compréhensible ! On décide alors d'aller chacun de notre côté en veillant à ne plus pénétrer à nouveau dans le village. Je rentre en direction du lodge en passant par l'immense terrain de pâture qui domine le village. J'assiste à cette jolie petite scène... Il est un peu plus de 15h quand je reviens dans la chambre. Il fait froid, de plus en plus froid et même dans la pièce commune qui jouxte la cuisine, on a du mal à se réchauffer. Les doudounes et les bonnets sont de sortie à... l'intérieur. On se demande ce qu'on mettra quand il fera - 15°c. 17h30: On a pris le "black tea" depuis un moment et ça nous a à peine réchauffés. Il neige à gros flocons et ça blanchit derrière le lodge. Et demain..? Avant le repas, je passe dans la chambre pour me mettre en "configuration nuit" dessous. J'vous explique: J'enfile mon pyjama chaud en première couche sous mes vêtements. Comme ça, quand je me mets au lit, une fois les autres couches enlevées, il se passe peu de temps avant que je ne me réchauffe dans mon petit duvet douillet... Rubrique apéro: Normalement, c'est non (on est au-dessus de 3000m). Mais comme demain, c'est une journée plus "tranquille", ce sera apéro "pastis saucisson" pour fêter l'arrivée à Sama Gaon et aussi pour "réchauffer" l'atmosphère. On enchaine avec le repas et on termine par une soirée "chanson alternée" si chère à mon ami Bernard. C'est simple, chaque groupe chante une chanson de son pays, en alternance. Nous, nous, avons un livret de chansons. Soirée super. le plan de notre parcours 20h30: Bonne nouvelle, il a cessé de neiger et on commence à voir des étoiles, mais bon sang, qu'il fait froid ce soir, ça promet ! NB: Ce serait une orchidée... "Tachidélé ! " Demain, c'est journée d'acclimatation ! Au fait, si c'est clair demain matin, on "le" verra ! |

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