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samedi, décembre 01, 2007

Août 2008: De Péclet-Polset au refuge du Saut...



Lundi 04 Août 2008: Il est un peu plus de 7h30 quand nous sommes à nouveau opérationnels pour notre deuxième étape. La famille qui partageait le même dortoir que le nôtre est partie depuis cinq minutes sur le même itinéraire...



Quatrième journée: Du refuge de Péclet-Polset ( 2469m) au refuge du Saut ( 2138m) en passant par le col du Soufre ( 2819m)...


 
Agrandir le plan


  Après une légère montée sur un sentier caillouteux, nous redescendons vers le lac Blanc dont nous ferons le tour par la droite. La couleur de l'eau est la même que celle de la mer sur notre côte d'Emeraude en Bretagne. C'est à nouveau magnifique !


En montagne, comme à la mer, il nous faudrait un peu plus de vocabulaire pour qualifier tous ces merveilleux endroits. J'ai parfois l'impression de me répéter mais ces paysages sont tellement...beaux !







Il fait encore "grand soleil" ce matin mais un peu frais, vous savez, cette fraicheur qui annonce les belles journées dans nos régions de plaine. Marcher est alors, un vrai plaisir.

Sur notre gauche, au-dessus de nos têtes, le glacier de Pelset nous domine de toute la hauteur de sa langue frontale.

















Au risque à nouveau de me redire, ce lac est un petit joyau comme d'ailleurs presque tous les petits lacs de montagne.















D'où nous sommes, c'est-à-dire au-dessus du plan d'eau, avant de descendre, nous voyons nettement le tracé de notre route avec en particulier, après le lac, la montée vers le col du Soufre que nous allons gravir.
En contrebas, on aperçoit le groupe qui nous précède. Les jeunes ont retrouvé le plaisir des ricochets.
On amorce notre descente vers les bords du lac, le site est grandiose, comme une immense cuvette en forme de cirque.



A gauche, au loin, sur notre arrière, on distingue encore très bien la barrière
m
ontagneuse dans laquelle le col de Chavière permet le franchissement.
Il est temps maintenant d'attaquer la "grimpette" et bien sûr les perspectives vont changer rapidement.
Nous montons dos au soleil et le dénivelé est très progressif.


A mi-pente nous faisons une petite halte boisson en oubliant pas de regarder autour de nous. Splendide!









Au-dessus aussi, ce n'est pas mal du tout: Le Roc du Soufre nous domine avec ses aiguilles acérées du haut de ses 2940m.



Alors que nous rapprochons du col, le vent se lève et des nuages arrivent de l'ouest très rapidement. La température baisse très vite. Avant d'arriver au col, alors qu'on est encore sous le vent, nous faisons une petite halte. Le groupe qui nous précédait est là. Avant d'avaler et de boire quelque chose, on se couvre car il ne fait vraiment pas chaud. Il est vrai que la météo se détériore vite en montagne, donc prudence...Et puis, ça serait "ballot" de prendre froid pendant une rando en montagne, alors qu'on a pas grand chose pour se soigner. Le chef a dit, on fait...










Du sommet du col, on a une vue plongeante sur le glacier de Gébroulaz. Sylvie nous annonce qu'on va le longer en descendant de l'autre côté. Ce sera une première pour moi en rando. J'ai déjà vécu la même chose en séjour de neige alors que je skiais à Saas-Grund en Suisse en montant au Hochsaas à quelques 3040m d'altitude. La piste qui partait d'en haut "tutoyait" le glacier, c'était magique cette glace vive...
Par contre ici, quand on
regarde vers le sud, le spectacle est grandiose. On voit la naissance du glacier sous l'aiguille de Polset (3531m). La descente est difficile car le sentier n'est pas tracé et certains passages sont délicats. Au pied des aiguilles en pleine décomposition, car exposées au vent et aux intempéries, le sol est humide et mou. D'ailleurs, le chef en a fait l'amère expérience. Arrivés en bas d'un passage "acrobatique", on constate que la couleur de ses chaussures n'est plus la même... Il nous avait bien semblé entendre une espèce de juron un peu étouffé quelques instants auparavant.

Sylvie est arrivée en bas de ce passage. Elle est maintenant au bord du glacier et contemple ce vieux géant de glace avec un certain ravissement voire même une franche jouissance. Ses yeux brillent comme à chaque fois qu'elle vit quelque chose de pas ordinaire et là, c'est le cas. On côtoie l'histoire du monde en un regard. Quel spectacle !
Le vieillard est un peu gris, mais quelle majesté, quelle puissance ! Quel choc émotionnel !
A mon tour, je regarde ce monstre des temps. J'ai l'impression de voir apparaitre sous mes yeux un des derniers "dinosaures" de la nature, un des derniers témoins de l'évolution de notre planète. On ne voit plus que ce qu'on a encore la possibilité et la chance de regarder, ce que, peut-être, nos petits-enfants ne verront pas ou plus. Car il a certainement perdu de sa grandeur ce monsieur de glace, mais heureusement, il est encore là, mais pour combien de temps?
La grisaille superficielle cache des crevasses dont la pureté des couleurs est intacte. Quel dommage qu'à ces instants, nous n'ayons pas eu la lumière souhaitée pour immortaliser photographiquement celles-ci. On va rester là un moment, "scotchés" par ce spectacle hors normes.

La trace à suivre, pour descendre, n'est pas très nette. Tous les chemins mènent à Rome mais ici, c'est vers le bas qu'ils vont. Dans ce très large couloir glaciaire, nous improvisons, on va au cap...De toutes façons, on est sûr de ne pas nous tromper, mais prenons-nous l'itinéraire le plus logique. De temps en temps, on marche en file puis de front, puis chacun pour soi. Le glacier a créé une moraine à droite et nous marchons sur son flanc.
Après une bonne heure de descente où
il est quasi impossible de trouver un tracé principal et net, Sylvie et Henry s'arrête devant une grosse pierre plate et décident de construire un petit cairn dessus.




Comme ça, nous aussi, on aura laissé notre empreinte dans cette vallée glaciaire. Durera-t-elle aussi longtemps que les autres? Ce petit cairn est le premier et le seul que nous ayons fait depuis trois ans...Pourquoi là et à cet instant ? Seuls Sylvie et Henry ont la réponse et j'imagine que si je pose la question à Sylvie, elle me répondra avec son magnifique accent de la région de Lyon: "C'est parce qu'on en avait enviiiie, tiens !!"
Sylvie a un autre projet pour cette journ
ée, c'est de nous faire découvrir les lacs du Mont Coua qui parait-il, sont superbes, mais ils ne sont pas sur notre itinéraire. Il nous faudra quand même attaquer un dénivelé de quelques 400m pour aller vérifier si c'est le cas. D'abord, il faut qu'on trouve le chemin d'accès. Décidément, dans cette vallée glaciaire, se repérer finement n'est pas chose facile. En essayant d'interpréter précisément les courbes de niveaux sur la carte, on finit par en déduire qu'on ne doit pas être très loin, et puis, la montre KGB qui nous donne l'altitude, nous le confirme. Le projet est donc adopté à l'unanimité et dans l'allégresse générale.
" Chut, pas de bruit, je vois un groupe de bouquetins là-bas, à droite..."
En effet, "ils"sont une b
onne demi-douzaine. Ils se déplacent tranquillement en mangeant ce qu'ils trouvent dans la paroi. Il y a même des petits..






Que mangent-ils dans cette rocaille qui se délite à vue d'oeil ?
Sylvie, grâce à son plus gros zoom fait quelques belles photos.
















En fait, ce n'est que bonne h
eure plus tard que nous trouverons l'accès vers les lacs de Mont-Coua. Le sentier très net monte en véritable "coup de cul" vers une brèche qui sera vraissemblablement la porte d'accès aux lacs. Allez, c'est reparti ! Le chemin est agréable car entouré d'herbe, ce qui contraste beaucoup avec l'environnement dans lequel nous marchons depuis plus de trois heures. On aperçoit très haut au-dessus de nous, des randonneurs qui en finissent avec leur effort.
L'endroit est beau, même majestueux. La profondeur de ce dièdre minéral qui monte vers le "passage d'en-haut" est impressionnant. Pendant toute la montée, nous sommes accompagnés par le fracas de l'eau du trop plein des lacs qui tombe presque en cascade dan
s une gorge étroite sur notre droite. A mi-pente, nous surplombons un petit lac aux couleurs transparentes et je me promets qu'au retour, j'irai y prendre quelques photos tant l'endroit est joli.






















Nous ne tardons pas à arriver à la brèche d'accès aux lacs. Le spectacle est, comme très souvent, très beau et très authentique. La famille de randonneurs qui nous précédait, est installée et pique-nique de l'autre côté du plan d'eau. Ils se sont assis sous une immense roche qui leur coupe le vent. Quand nous aurons fini le tour nous aussi, nous ferons de même et Sylvie mandate ses deux acolytes pour trouver "l'endroit" qui nous permettra de nous installer tout aussi confortablement. Sylvie en profite pour "mitrailler" cet endroit qui est hors du commun.

















On finit par trouver un endroit "acceptable", sous le vent et surplombant légèrement l'eau. On est bien...Photo !



On a même la possibilité de mettre au frais nos salades en barquettes. Le grand luxe...!














Le Grand Mont Coua domine de ses 3014m cette vallée "suspendue" au sud-est et la barrière de la Roche Pellier ( 2710m) au nord-ouest.






















Cette petite halte est "squattée" par un nombre important de randonneurs, c'est vrai que l'endroit mérite l'effort pour y monter. D'ici, il est même possible de rejoindre le refuge Péclet-Polset par un itinéraire un peu "aventureux" et certainement sportif, du style de la brèche de Marianne de l'an passé, vous voyez de quoi je veux parler...
C'est maintenant l'heure d'y aller et par conséquent de repr
endre la grimpette de tout à l'heure mais dans l'autre sens ( un peu plus facile...). A mi-descente, nous faisons une petite halte photo sur les bords du petit lac que nous avions vu à l'aller.



















Le soleil est revenu franchement depuis une petite heure. La couleur de l'eau de ce petit lac est verte. Il n'a pas l'air d'être très profond. L'endroit est calme, presque irréel...
Nous poursuivons notre descente jusqu'à un
petit croisement de chemins puis nous empruntons une petite passerelle qui nous permet de franchir le petit torrent qui vient des lacs. Nous nous dirigeons maintenant vers l'autre côté de l'ancienne vallée glaciaire pour franchir cette fois-ci un torrent plus important né de la fonte du glacier, le Doron des Allues.




















Beau débit, n'est-ce-pas ?
La suite, c'est une descente très facile et très agréable car de plus en
plus fleurie. On rencontre quelques randonneurs qui vont sans doute vers le col.
Après une espèce de plateau en pente, on aperçoit notre objectif en bas dans la vallée: Le refuge du Saut.















Je suis surpris de voir un refuge au confluent de deux torrents qui en p
ériode de fonte des neiges doivent avoir un sacré débit. Nous descendons maintenant sur le côté gauche de la vallée et franchissons un petit torrent affluent du Doron. Vous remarquerez avec quelle aisance je passe sur cette planche, pas la moindre petite peur du vide...lol, bien sûr.
















Côté environnement, c'est de plus en plus fleuri. Je vous offre cette superbe photo prise par Sylvie: L'eau, la roche, les fleurs, tout y est.
L'arrivée est proche maintenant et à chaque contour, on distingue de plus en plus nettement le refuge.




Je constate, en étant un peu rassuré, que le Refuge du Saut est en fait sur une petite hauteur rocailleuse donc protégé par une éventuelle montée importante des eaux. J'ai laissé Sylvie et Henry me précéder. Quelques minutes, et nous y sommes.





Dans le fond de la vallée, les alluvions du Doron s'étalent largement en forme d'arborescence naturelle.












Une terrasse
en plein soleil, voilà qui est bien. On va pouvoir continuer la tradition.L'accueil n'est pas très convivial. Les deux jeunes femmes qui gèrent ce refuge ne sont pas des monstres de sympathie. Nous ne pourrons pas nous installer dans le dortoir avant une bonne heure. En attendant, après avoir consommé notre rafraichissement accompagné pour moi d'une tartelette aux myrtilles ( toute petite et pas bonne du tout), nous décidons de monter jusqu'à l'entrée d'une mine argentifère juste au-dessus du refuge. En haut, nous avons une très belle vue sur les bâtiments.

Remarquez l'existence nouvelle, légèrement à l'écart, près de la grosse roche, de toilettes sèches toutes neuves...


L'entrée est barrée par une grille et l'impression de fraîcheur est importante.





En redescendant, nous surprenons une marmotte peu farouche à l'entrée de son "logement". Sylvie a largement le temps de saisir la "mémère" sur sa terrasse.















A notre
retour au refuge, nous nous offrons une petite "toilette de chat" dans la pièce principale. La "salle d'eau", c'est un lavabo, un miroir, le tout isolé du monde par un rideau...Amateurs d'intimité, vous avez le bonjour et toi, Jean-Charles qui voulait de la rusticité, et bien, t'es servi...Chose insolite, il y a de l'eau...tiède qui sort en petits geysers, les jets glacés succédant à ceux plus...chauds.


Il est maintenant l'heure de prendre possession de nos "appartements" pour la nuit. C'est à l'étage mais il nous faut laisser nos sacs dans une petite "pièce" en bas réservée à cet effet car, ce soir le refuge est plein et donc cela surchargerait trop le dortoir. Raison de sécurité "of course" en cas d'évacuation rapide...
En haut, c'est presque...coquet. En
tous cas, c'est propre mais rustique. Nous occupons tous les trois un des coins de la pièce près de la sortie de secours qui conduit à un escalier extérieur...(On voit bien cet escalier tout récent sur la photo extérieure précédente)

Chacun d'entre nous a pris le minimum pour la nuit et demain matin ( ne rien oublier, surtout).
















L'heure du repas a sonné.
 A 18h30, nous sommes à table: Le menu est très simple mais pas bon du tout à part la soupe.
Pendant cette soirée, nous faisons la connaissance d'une grande famille de randonneurs très sympathique. Il y a là, les grands-parents, les parents et des petits-enfants avec des camarades. Charman
t !
Ils ont la même appréciation que nous sur l'intendance qui, pour une fois en trois ans de rando, n'a pas...suivi. Ce n'est pas grave après tout.
Nous discuterons longtemps dehors après le repas et avant de monter au dortoir.
Le froid tombe vite dans la vallée avant que le soleil n'éclaire une dernière fois le sommet des montagnes.







Très bonne nuit et à demain !..


1 commentaire:

sylvie a dit…

Merci Jean-Charles pour me faire revivre toutes ces émotions ! tu me fais culpabiliser, je ne pensais pas te faire souffrir autant, il faudra qu'on en reparle.
Une petite erreur : refuge du Saut et non du Saint
Bisous Sylvie