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samedi, décembre 01, 2007

11- Le trek du Camp de base de l'Everest (19 avril- 12 mai 2013): Tengboche (2860m)- Pheriche (4240m).




Agrandir le plan


Mardi 30 avril:  

A 6h, je suis sur la place, pour assister au spectacle du lever de soleil derrière l'Ama Dablam.
 Hier, le baromètre incorporé à ma montre indiquait une belle tendance à la hausse (la pression relative bien sûr parce que chaque jour nous perdons des hectopascals en absolu, ceci étant du au fait que nous prenons de la hauteur, bien sûr). Ce matin, très tôt, j'ai écarté discrètement (pour ne pas réveiller Olivier) un des deux rideaux de la fenêtre de la chambre,(nous avons une vue imprenable sur un magnifique massif de rhodos blancs) et j'ai vu que le ciel était très dégagé. Mais c'est tout ce que j'ai vu...En fait, je ne sais pas comment est orientée cette fenêtre. Bingo ! 
Pour tout vous dire, dehors, il ne fait pas bien chaud, mais je suis bien couvert. J'ai eu raison de me lever un peu plus tôt. Derrière, vers le sud, c'est pas mal...



Le Thamserku: Encore lui...


Dans l'est, le soleil se cache encore derrière l'Ama Dablam. Pas mal non plus !

L'Ama Dablam...


Je ne sais plus dans quelle direction regarder. Tout est très beau, et ce temps...
Un peu avant 6h15, un bruit répétitif de trompe attire mon attention, ça vient du monastère... Je commence une vidéo.





Je me présente au bas de marches. Pour l'instant, je suis presque tout seul à entrer dans la salle de cérémonie du monastère.


Stupa et Thamserku...

Il y fait presque aussi froid que dehors. Trois moines sont déjà en prière et l'un d'entre eux récite des textes en feuilletant son livre en sanscrit. Petit à petit, le pourtour de la salle se remplit de trekkeurs chaudement vêtus. Mes camarades arrivent les uns après les autres et s'installent aussi. 
La cérémonie est monotone, répétitive. Même si la spiritualité est évidente, je "n'accroche" pas. Je prolonge ma présence un peu mais devant le manque de "punch" de la suite, je quitte la salle un peu déçu.
 Quand je sors du monastère, le spectacle a changé.


Monastère et montagne...
 
Je retourne dans la chambre pour faire mon gros sac et me prépare pour le petit déjeuner.
Avant le départ, en me déplaçant dans la coursive, je constate, en passant dans la chambre de Daniel et Bernard, qu'ils ont un point vue unique sur le massif de l'Everest. Bon sang, mais oui, on est orienté nord. Hier soir, on a du louper quelque chose, ça devait être superbe là-bas.


La vallée dans laquelle on va progresser: L'Everest et le Lhotse...

 Zut, j'ai oublié l'Ama Dablam sur le côté. Voilà, c'est fait.

 
Rhododendrons blancs et Ama Dablam...

A 8h, c'est le départ. Allez, une petite dernière avant de partir...


Petit zoom: Nuages de neige sur la crête sommitale de l'Everest et du Llhotse...
 
 On emprunte le trajet que j'ai pris hier pour aller au pied de la colline et on entame une belle descente dans la forêt. Avant d'y entrer, je me retourne. C'est pas possible, la lune nous refait le même coup qu'à Namche Bazar, mais cette fois-ci c'est avec le Thamserku qu'elle joue.

































Une fois la descente bien entamée, j'utilise les bas-côtés car je n'aime pas le revêtement central et je ne suis pas le seul à les adopter.  En bas de la dénivelée, on poursuit presque à plat dans un cadre très agréable. Alternances de couverts et d'opens, des jolis lodges qui contrastent avec ceux de Tengboche.


La "petite maison dans la prairie", version népalaise...

Nous progressons dans une ambiance presque bucolique.
A gauche, ça se découvre.



Peut-être le Tabuche Peak (6335m)...

Il y a des rhodos partout. On reste, à l'ombre, sur la rive gauche de la Imja Khola jusqu'à une passerelle qui nous permet de passer de l'autre côté, un peu avant de remonter sur Panboche.

 
Sur la passerelle: Vallée plus Ama Dablam...
 

Le chemin au bord du vide...
 
On voit encore Tengboche, mais au téléobjectif...
















 Rien de mieux qu'une petite vidéo pour se rendre compte....























Là aussi, il y a du portage hors gabarit.


C'est du polystyrène mais quand même...

9h43: Je tombe en arrêt devant la majesté de l'Ama Dablam et la puissance du binôme Everest-Lhoste. 


Eh oui, c'est devant nous. On n'y peut rien...




























 





























Un peu avant la pause thé de la matinée, dans l'entrée du village de Pangboche, on passe devant un chantier de construction. Beaucoup de main d'oeuvre, peu de matériel...




 
La pause thé se fera sur la terrasse, au soleil, à la sortie de Pangboche. En face, dans une cour, il y a un four solaire en "marche". C'est la preuve qu'il y a du soleil, ici...




 
 Pendant cette pause, j'anticipe un peu et j'avance vers la sortie qui n'est pas loin de l'endroit où on prend le thé. Je suis d'un naturel curieux et parfois, je suis récompensé...




 
Quand on se remet en marche, il est 10h passées. Nous venons de quitter Pangboche. Une nouvelle fois, je ne résiste pas. Vous me direz que trop c'est trop, eh bien, vous ne les regardez pas. Voilà !



Plus on se rapproche, plus l'Everest disparait, mais c'est toujours aussi beau...
Et plus l'Ama Dablam nous domine...

 Un peu avant 11h, nous sommes en vue de Somare (4020m). Devant et derrière nous la vallée s'est creusée. Parfois les abrupts sont impressionnants.


Somare (4020m) sous la barrière des Lhotse...






















Il faut parfois faire attention où on met nos pieds. Vue vers le sud...

Il arrive même que les animaux soient les victimes de ce chemin escarpé et étroit: La preuve, ce yak qui agonise en bas. Son propriétaire l'a couvert et lui a mis à boire (quand nous repasserons dans une semaine, il sera toujours là et encore vivant: Au Népal, on n'a pas le droit de tuer ces animaux, je crois que la religion l'interdit).




Sur notre droite maintenant, l'Ama Dablam se couvre. Je fais un petit zoom sur les deux têtes et le résultat est surprenant: Un aigle est venu se glisser entre les deux pointes, insolite, non ?


L'aigle de l'Ama Dablam...


Depuis une heure et demie, on s'éloigne progressivement du lit de la rivière Imja Khola pour monter presque plein nord vers la passe de Phériche (4270m). On reste côté rive droite tout en nous éloignant de la rivière, mais on va retrouver un de ses petits affluents, et toujours rive droite. Phériche est dans cette vallée. Le paysage s'ouvre de plus en plus, la vallée aussi. C'est impressionnant.


On vient de changer de vallée, mais pas encore de rive...

On entre dans la passe de Phériche, c'est magique !

 

NB: Sur la vidéo, je dis 30 mai. C'est  30 avril, bien sûr... Manque d'oxygène ?

Il est un peu plus de 13h, l'environnement a changé radicalement. On sent la haute montagne. On y est. L'impression d'espace infini est énorme. Quelque soit l'endroit où on pose les yeux, c'est magnifique. Pour moi, c'est un des plus beaux moments de la journée. On est vraiment submergé par cette nature généreuse et hostile à la fois. Nous passons à proximité d'un lodge très isolé (photo et vidéo précédentes). En contrebas sur le replat de la vallée (c'est comme à Manang), il y a, étonnamment, encore quelques petites exploitations. Le soleil est encore présent et la température est agréable.




A 14h11 précises, nous sommes en vue de Phériche.
 

 
Marie, qui marche pas loin de moi, m'informe qu'un gros rapace vient de se poser sur le versant d'en face et me renseigne sur sa localisation dans les pierres. Gros zoom en batterie, me voilà à plat ventre sur un gros rocher en train de chercher un bon appui pour mon appareil photo. 
Sept, j'en ai pris sept et pas une seule potable. Bof ! c'est là que je regrette de ne pas avoir un tripode...
 Pendant ce temps-là, les copains passent accompagnés des sherpas et prennent le bon itinéraire. 
Je repars en queue de peloton et seul. Heureusement, Kancha (qui est déjà de l'autre côté) commence à me connaitre, il m'a vu partir sur un "wrong way". Il m'attend et me guide avec des gestes (je ne peux pas l'entendre) style "appontage d'avions sur porte-avions" car il faut traverser la rivière (voir le plan en début de séquence ) et j'ai dépassé le petit pont depuis un moment et je ne le vois pas d'où je suis.
Tout va rentrer dans l'ordre, mais, une fois de l'autre côté, je vais quand même dépasser le lodge que je n'ai, à nouveau, pas localisé (je suis monté trop haut sur l'autre versant). Je vois le village et j'avance dans sa direction et pas un instant, malgré les signes de notre sherpa, je n'imagine que le lodge est situé avant le village (dans la "banlieue" en quelque sorte) et qu'il est plus bas que je ne suis. C'est en croisant un peu plus loin et par hasard les porteurs qui reviennent d'une ballade à Phériche (ils sont arrivés depuis longtemps), que je comprends mon erreur et que je localise enfin notre lodge. Ouf !
Olivier est déjà bien installé quand j'arrive dans la chambre. 
Mauvais point, Jean-Charles, mais cette fois-ci, je suis pas totalement responsable. Je la voulais cette photo, et je ne l'ai pas eue.
Un peu plus tard, je rejoins le groupe qui part faire une petite reconnaissance dans Phériche. Il est 14h39 exactement.


On se croirait au Far-West, non ?

Phériche, c'est très plat: Dans l'entrée du village il y a quelques petites maisons-magasins. On y vend, comme partout sur le parcours, quelques bricoles à boire et à grignoter et parfois un peu d'épicerie. Le reste, c'est presque exclusivement un village de lodges. Il y a une grosse disparité entre eux: Certains sont presque luxueux avec des terrasses équipées de chaises longues. On bave un peu car le nôtre est tout ce qu'il y a de plus simple, voire même rustique. Deux ou trois de mes camarades profitent de la dernière possibilité de communiquer avec les proches par internet: Il y a un "cyber-endroit" pour le faire. Avec mon ami Daniel, on arpente les petites rues en baguenaudant. Sur la place du village, il y a un mémorial concernant les alpinistes morts ou disparus sur les pentes des grands sommets himalayens et plus précisément l'Everest, bien sûr. Nous repérons rapidement sur la liste les noms de Scott Fischer, de Rob Hall et de quelques uns ou unes des victimes de mai 1996.





Je sais, grâce à mes lectures , qu'il y a un peu plus haut, d'autres mémoriaux commémorant leurs morts. Je me promets d'honorer leur mémoire quand j'y serai.
Sagement, nous rentrons pour l'heure du thé. Il commence à faire vraiment froid. On ajuste les vêtements avant le thé: Grosse polaire pour moi.


Tea time à Phériche...

La soirée sera très chaleureuse avec le désormais traditionnel "rummy cube" en guise d'apéro parce que le pastis-saucisson, c'est suspendu pour les quelques jours à venir. Vous comprenez pourquoi !
Un bon repas bien chaud avec du poulet au curry et du...riz.
Il y aura aussi des chansons chantées de part et d'autre et mais aussi communes comme les grands classiques du Népal...Demain, on a encore une belle étape avec une belle dénivelée de presque 700m pour atteindre Lobuche à 4910m, soit plus haut que notre Mont-Blanc...
C'est regroupés autour d'un poêle que nous passerons cette nouvelle veillée d'armes...




Allez, bonsoir et à demain !...
Namaste...



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