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samedi, décembre 01, 2007

12- Le trek du tour du Manaslu (du 13/04 au 6/05/2014): Sama Gaon - Samdo...



SAMA GAON (3550m) - SAMDO (3875m)




le plan de notre parcours




 Vendredi 25 avril

Lever 5h30, il a fait très froid dehors, cette nuit, mais dans le duvet, c'était "no problem". Je prends très vite des nouvelles de la "montagne de l'esprit". Le spectacle est féerique, le Manaslu fait honneur à sa réputation d'être une des plus belles montagne du monde. 
On reste sans voix même si chacun d'entre nous l'espérait pour ce matin.



Ce matin, elle fume...

Aujourd'hui, c'est l'avant-dernière étape avant le col: L'objectif est le village de Samdo à 3875m donc un peu plus de 300m de dénivelé. On devrait mettre 4h.

Notre ami Bernard ne va pas bien du tout. Il a très mal dormi et ses oedèmes sont toujours là. Son visage est suffisamment enflé pour qu'on s'en aperçoive.
Jacques est affaibli. C'est apparemment une bonne "gastro". Tous les deux espèrent atteindre Samdo. On avisera là-bas.

8h30: " Zam zam ".

On sort à nouveau du village par le nord-ouest, mais cette fois-ci, c'est, nous l'espérons vivement, pour ne pas y revenir. 
" On passera la Larka ..!  "






 Vous avez remarqué que l'allure est "tranquille". Avec nos guides, nous avons décidé de régler notre vitesse de progression sur celle de nos deux camarades mal en point. On dit au revoir à cette magnifique face Est du Manaslu qui domine le village. Le grand silence du matin ajoute un brin de solennité à l'instant. Je me dis qu'en ce moment chacun de mes camarades pense, comme moi, aux deux jours qui vont suivre. C'est un peu pour ce challenge qu'on est tous là et on a jamais été aussi près et prêts.




Quelle chance, le ciel est d'un bleu très profond !..


La sortie du village se fait sur un chemin herbeux pratiquement plat et encore un peu gelé, mais, c'est très facile de progresser. Le groupe avance de façon compacte.




 Assez rapidement, on fait une première pause "première couche de vêtements à enlever". Les rayons du soleil inondent la vallée depuis notre départ et c'est très agréable. Il commence même à faire un peu chaud.





On s'est arrêtés près d'un mur à manis.
 Un peu à l'écart du chemin, côté ouest, sur un rocher, il y a une stèle commémorative concernant la mort d'alpinistes kazakhs sur les pentes du Manaslu en 1990.




La plaque...

On savoure cette vue magnifique...
On est bien, non ?

Sur la photo ci-dessus, on voit nos deux camarades mal en point: Bernard assis en arrière-plan avec Ramès, notre guide et Jacques, allongé au premier plan, qui va un peu mieux depuis le départ
J'en profite pour faire aussi une photo vers le sud. 


De g à dr: Le Pic 29 ou Nadi Chuli (7871m) et le sommet sans nom...

On repart après avoir fait un bon nombre de photos-souvenir. Le chemin passe à travers des petits groupes d'arbustes aux branchages rouges. On va continuer à marcher 45mn avant de faire une deuxième pause à nouveau près d'un mur à manis. On est à Kermo Kharka. C'est superbe !


Le cadre dans lequel nous progressons est exceptionnel...
Mur et chorten dans l'axe de la vallée...

Deux chortens au bout du long mur à manis.

Nous ne sommes pas seuls à utiliser cet immense espace: Nous croisons de temps en temps des autochtones qui "circulent" entre Samdo et Sama Gaon ou qui reviennent de la corvée de ramassage du bois.
Il y a aussi du bétail en stabulation libre, des magnifiques yacks qui ajoutent un caractère d'authenticité à l'ensemble.  


  
Portage du bois avec un "doko"...

La progression dans l'espace herbeux se termine au bord du lit de la Budhi, toujours omniprésente. Le sentier devient un peu plus rocailleux.




Attention, sur la photo ci-dessous, je suis en position inversée par rapport au sens de la progression. Je suis tourné vers l'ouest alors que nous allons vers l'est. 


Attention, vue vers l'ouest, c'est à dire en se retournant...

On est rattrapés par un groupe de femmes qui avancent nettement plus vite que nous en discutant joyeusement. 




A partir de cet endroit, le profil du chemin commence à monter progressivement. Sur notre côté droit, c'est à dire au sud, c'est magnifique.

 C'est la belle barrière montagneuse du Laku Danda et du Pangbuche Himal dont certains sommets culminent à plus de 6000m.



C'est l'heure, aussi, de dire au revoir au Manaslu que nous ne reverrons peut-être que dans quelques jours, mais ce sera une autre face.


" Namaste !"...

En montant, les perspectives changent...


Côté est...

Côté est (bis)...

On continue notre progression sur un chemin qui devient de plus en plus caillouteux et qui s'éloigne du lit de la rivière. Petit à petit, le sentier s'agrippe sur le flanc de la montagne.


Vue, à l'opposé, vers le sud-ouest: On s'élève de plus en plus...

La végétation arborée disparaît au profit de petits arbustes et de buissons clairsemés jusqu'à ce qu'on arrive à proximité d'une zone de névés successifs qui "barrent" notre route.


On va par où ?...

En fait, il y a deux névés qui se franchissent facilement...



Sortie du premier...


Pause après le premier...

Le deuxième...

On continue à monter sur le flanc gauche de la montagne...

























































































Il est 11h quand nous sortons du dernier névé. On arrive au pied d'un gros promontoire... Avant, on doit franchir un petit pont qui enjambe la Budhi. La rivière est devenue un jeune torrent aux eaux claires.


Le pont et sur la gauche, le promontoire en question...


Les eaux claires de la Buhdi Gandaki...
























































Un peu après le pont, je me retourne à nouveau. Le cadre est de plus en plus minéral...


La vallée d'où nous venons. Au fond, sous le nuage, peut-être le Simmang Himal (6251m)...


Allez, un peu de courage, ça ne va pas être long...







Dix minutes plus tard, une fois en haut, je vois la porte d'entrée du village.


L'arrivée est proche...

Une fois la porte passée, ça monte encore un peu et avec l'altitude, ça se ressent au niveau de la respiration. Je passe le stupa sur la gauche et je m'engage sur le chemin dallé en direction du village. Je vois tout de suite qu'il y a, en fait, deux villages comme à Sama Gaon: Le vrai village authentique au pied de la montagne et celui des lodges devant moi à une centaine de mètres.
 


 

Il est 11h45, le lodge est là sur la droite.
Arrivés !
 On aura mis un peu plus de trois heures avec les haltes. C'est pas mal !





L'organisation se met tout de suite en place. 
Il n'y a que 4 chambres disponibles dans le lodge retenu, aussi, après discussion, Jacques, qui a besoin de la proximité de toilettes et Marie occuperont une cinquième chambre qui se trouve dans un autre lodge, presque en face.


 le plan de notre parcours
 


Comme d'habitude, on s'installe rapidement parce que nous sommes...rapides. Prajol nous invite à commander les repas qui seront servis, sans doute dans une grosse demi-heure.


Nous, les gars, on attend au balcon et le staff en bas...
 

Avec une barbe de 13 jours, Daniel, Michel, Jean-Charles...













Full staff...






 





































Pendant ce temps, les filles vont faire un tour vers l'autre partie du village.
Quand elles reviennent, c'est l'heure du repas.

Vers 14h, après le déjeuner, je me décide à aller faire un petit tour dans le village. D'après les filles, c'est à voir !
 Avant, je vais faire un petit tour vers l'entrée, près du chorten.





Voilà, vous avez une idée plus précise de l'endroit où nous sommes.

Ici, on n'a plus les mêmes perceptions qu'en bas.
Ici, on se sent tout petit.
Ici, on voit bien qu'on est loin de tout. 

Je ressens en même temps cette impression bizarre de pseudo-insécurité mais aussi, celle exaltante, d'être dans cette "aventure". C'est bon !
Avant d'aller visiter le village, je me "remets une petite couche" d'exaltation et en observant la crête qui domine le village, je me décide à faire une petite "acclimatation" personnelle avec comme objectif de monter jusqu'aux drapeaux de prière que vous voyez sur la photo suivante. Ils doivent bien être à 4000m, non ? Si je monte tout doucement, ça ne doit pas être trop dur.
J'aurai tout le temps après, pour aller voir le village.


Les drapeaux sont au-dessus entre les deux tentes jaunes...

"Jam jam "

Sur la photo, on voit le tracé du chemin sur la crête du promontoire.
En montant, le paysage évolue. C'est normal !




Réserves de bois et le village...

 




























Derrière le village, si on continue à monter dans cette vallée, on est à 4 heures du Tibet... Vous le verrez mieux sur la prochaine photo.

Je monte...


Le village et la vallée qui monte vers la frontière avec le Tibet (col de Lajyung Bhanjyyang 5098m)...
Pas tout à fait en haut, encore...

Allez, Jean-Charles, encore un petit effort !

Voilà, c'est bien !


On voit bien les deux parties du village avec la partie "lodge"à droite...


Mon altimètre indique 3985m. J'ai gagné 100 mètres. Je descends prudemment. Arrivé presque en bas, j'aperçois Daniel et Michel qui montent sur le chemin "direction Tibet". Ils sont loin devant. Je les suis avec comme objectif de les rattraper, mais je n'y arrive pas car ils ont pris à gauche directement à travers la végétation. Je n'ai pas mes chaussures de rando, mais mes "crocs" et il faut que je fasse attention où je pose mes pieds.
Je les laisse à leur ballade.
Je décide de revenir au village en restant dans un premier temps, à flanc de pente.
 Soudain, au-dessus de moi, je pense apercevoir un troupeau de thars. J'en avais déjà vu en 2010, alors qu'on était au High Camp pendant Le tour des Annapurnas (2010) .


Alors, thars or not thars..?

Je n'ai pu faire que cette photo: Un, je n'avais pas mon tripode. Deux, dans l'instant, le zoom numérique de mon appareil photo (dont je ne maitrise pas encore tout) n'a pas fonctionné. C'est ballot, hein ? J'étais déçu, bien sûr.
Je continue à progresser dans cette végétation faite de petits arbustes un peu "agressifs". 



Le village au pied du Pang Phuchi ou Samdo Peak (6335m)...


Alors que je continue à avancer prudemment, mon regard se pose sur une "bestiole" qui bouge 20m devant moi. La "chasse" est ouverte. Une première photo me confirme que c'est une marmotte.

 
Couleur beige-roux...
Bien dodue la mémère...


























































Satisfait de cette heureuse rencontre qui me confirme celle de l'arrivée à Sama Gaon, je descends en ligne directe vers le village. Sur le trajet, je passe, sans les déranger, au milieu d'un troupeau de yacks. 
Y'en a un ou une qui m'a beaucoup plu...

Même pas peur !..

Je retourne au lodge pour prendre un vêtement plus chaud car il commence à faire "frais". Il est 16h et on est à 3900m, c'est normal. Je repars en direction du village en passant devant l'école. 
Ensuite, j'y entre en empruntant la "rue principale".




Murs sans mortier, toits en lauzes, murets de pierres...


 



























 

Chaque maison a sa grosse réserve de bois. Vous avez remarqué qu'il n'y a plus d'arbre depuis qu'on a passé les 3500m, c'est à dire du côté de Shyala, l'ex-village des caravanes de yacks. Il faut donc aller le chercher ce bois. J'ai du mal à imaginer le temps et la quantité de travail qu'il faut pour accumuler toutes ces réserves. A méditer !
Après avoir fait un aller simple dans le village, au retour, je repère une maison sur la gauche où quelque chose attire mon attention: A l'extérieur, sur ce qui ressemble à une petite terrasse, il y a deux femmes. L'une d'elles semble être assise devant un métier à tisser...




Je me signale, la femme me sourit et me fait signe de venir. J'entre. La femme m'invite à la rejoindre sur la "terrasse" de terre battue. Après un bref échange plus en gestes et signes qu'en paroles, elle m'autorise à la filmer ou à prendre des photos.





J'en profite pour faire un gros plan sur ses mains...





 Je la quitte en la remerciant chaleureusement, puis je sors du village.


































Il est presque 17h quand je rentre au lodge. Je suis furieux contre moi-même. Je m'en veux vraiment et je m'en veux encore à l'heure à laquelle je rédige ce blog. Je n'ai pas pensé un seul instant qu'elle puisse vendre quelque chose qu'elle ait fabriqué. Elle ne m'a rien proposé non plus. J'avoue que je n'ai pas été bon sur cette "affaire".
Au repas du soir, servi assez tôt parce que nous ne sommes pas seuls dans le lodge, je ferai le choix de l'omelette. C'est le seul plat que j'arrive encore à manger avec appétit avec les corn-flakes du matin. Je sature un peu beaucoup avec les autres plats, mais je ne suis pas le seul du groupe.
Ce soir, Bernard n'est vraiment pas bien et on peut avoir quelques inquiétudes pour la suite.
Jacques est un peu mieux ce soir, il s'est reposé cet après-midi.
On va se coucher suffisamment tôt pour pouvoir être au mieux demain. Il fait encore très froid dans la chambre ce soir, pourtant, on est juste au-dessus de la cuisine...

 le plan de notre parcours


Namasté !



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