13- Le trek du tour du Manaslu (du 13/04 au 6/05/2014): Samdo - Dharamsala...

SAMDO (3875m)-DHARAMSALA (4460m)...




le plan de notre parcours



Samedi 26 avril: Quand je me lève vers 5h30, les muletiers préparent leurs bêtes devant le lodge. Il fait encore froid, le soleil est levé mais ne réchauffe pas encore le village. 
A notre étage, pour l'instant, rien ne bouge.

Alors que je termine ma séquence vidéo, Michel sort de sa chambre qui en face de la nôtre et m'annonce que Bernard va de plus en plus mal. Notre camarade a du mal à s'exprimer, a des problèmes d'équilibre et  apparemment,  son oedème facial a progressé, ainsi que celui des bras et des mains. 
Il est de plus en plus évident que Bernard ne va pas pouvoir continuer.
Petit à petit, l'ensemble du groupe émerge et se regroupe devant le lodge avant le petit déjeuner. Les échanges sont bien sûr centrés sur l'état de santé de nos deux camarades. L'ambiance n'est pas au mieux car la situation demande à être prise en considération rapidement et efficacement.
Jacques semble aller mieux qu'hier soir et se sent capable de continuer.
Assez rapidement, une "cellule de crise" se met en place sous la responsabilité de notre "staff".
Après quelques contacts téléphoniques avec la direction d'Exotic Treks à Katmandou, une décision d'évacuation est prise pour nos deux camarades. Bernard sera hospitalisé et Jacques sera ramené à l'hôtel Harati.
L'hélicoptère devrait être là dans une petite heure. Voilà, j'espère que j'ai bien résumé les évènements.
 C'est toujours triste de voir des camarades quitter le groupe mais chacun d'entre nous était informé des conditions en cas de problème.
L'essentiel, c'est la sécurité des personnes.

Bien sûr, le moral du groupe a changé un peu. Il y a beaucoup d'émotions exprimées en attendant le moment de la séparation.
 Il a été décidé que le groupe qui continue n'attendra pas l'arrivée de l'hélico pour partir. Les gros sacs de nos camarades sont extraits du portage qui était déjà organisé.
"Au revoir, Bernard ! " "Au revoir, Jacques ! "
Rendez-vous dans quelques jours à Bhaktapur, si tout va bien. 

Il est 8h15.

Pour la première fois, le " Zam zam ! " est nostalgique et sans beaucoup d'entrain.

On s'éloigne tout doucement du lodge vers la sortie du village.

Voilà, une page désagréable de notre "aventure" vient d'être tournée. J'espère que ce sera la dernière...

A gauche, la Budhi, au centre les parcelles de culture, à droite, le chemin...

Notre progression est lente et prudente. On a, en ce moment, une rupture d'enthousiasme. Moi aussi, je suis dans mes pensées suite aux derniers évènements. Est-ce que le doute m'envahit ? 
Je reste silencieux, ce qui n'est pas dans mes habitudes (auto dérision, bien sûr !). 
Dans les parcelles de cultures en contrebas, on peut apercevoir des marmottes qui batifolent joyeusement. Pour l'instant, "c'est" pas notre cas !
A la fin de la première longueur, le groupe fait une première pause. On va virer de presque de 90° pour "embouquer" la vallée de la Budhi qui vient de faire un coude en direction de l'ouest.

A gauche, la saignée de la Buhdi, à droite, notre chemin tout tracé à flanc de montagne...

Il est 8h30, on prend tout notre temps pour atteindre le lieu de notre deuxième arrêt. Ce matin, on en fera beaucoup, on a vraiment le temps.
On vient d'entendre le bruit caractéristique d'un rotor d'hélicoptère. Sûrement celui de Bernard et de Jacques ! Jusqu'à aujourd'hui, c'est peut-être le deuxième qu'on entend alors que l'année dernière, c'était beaucoup plus fréquent.
On le voit se poser sur les hauteurs de Samdo derrière les lodges. Quelques instants plus tard, il décolle direction Sama Gaon puis Katmandou où Basou, un des responsables d'Exotic Treks devrait attendre nos camarades.
J'ai l'impression que le groupe vit cet instant comme un soulagement, comme la fin de cet épisode plutôt désagréable. On sait maintenant que nos deux camarades sont pris en charge, vont être ou vont se soigner, et que tout va aller mieux pour eux.

Il est à peine 9h quand on fait une nouvelle pause après un premier tronçon avec un dénivelé modéré.

Vers l'ouest : C'est par là qu'on monte...

Vers l'est : En face, le Samdo Peak (6335m), le nez dans la brume... Renée et Michel en pause...

Allez, encore deux pour le plaisir...

Le Samdo Peak un peu plus dégagé...

" Un petit zoom sur le sommet "...

Entre la deuxième et la troisième pause, Kanak, un de nos sherpas, a initié un petit jeu de piste.

C'est tout droit, pas de problème. Sympa, ce petit signal !
Vers 10h, on est à nouveau arrêtés.

" Sitting organisé..."

Manaslu Nord (7157m) et Syacha Glacier...

Au-dessus de nous, un troupeau de thars, c'est un peu ce qui nous a fait stopper ici.

Avec un petit zoom, c'est mieux !

10h15: On repart sans forcer parce que l'altitude commence à se faire sentir.
 

Le chemin serpente en montant en fonction de la profondeur des petits fonds de vallons. Parfois, il y a une petite cassure qui nous oblige à tirer un peu plus sur les bâtons. Par rapport au massif montagneux d'en face, on progresse bien. Les perspectives changent assez vite...

10h35: Le glacier du Syacha qui descend du Manaslu North...

Premier panoramique (je tente encore...)

 

10h45...

 
 
Deuxième... (je persiste)

11h05...

11h02: En face, c'est un régal pour les yeux...

11h08...

11h36...

Et nous, pendant tout ce temps, on avance, si bien que vers 11h45, après un dernier ressaut, on aperçoit les tentes et les bâtiments en dur du camp de base.
 Kanak et les porteurs nous accueillent avec beaucoup de chaleur. On est rapidement "aiguillés" vers notre hébergement.

     
On est logés dans l'ancienne bergerie. La surprise est totale devant l'inconfort des 3 pièces.
 Il y a deux jours, on nous avait prévenus que le confort d'une tente aurait peut-être été préférable à celui du bâtiment en dur. L'installation est rocambolesque.
 Les sols de nos "chambres" sont boueux et il y est impossible de poser le moindre sac par terre. Les trois garçons qui restent (j'en fais partie), se portent donc volontaires pour une corvée qui consiste à aller chercher des pierres, plutôt plates de préférence, pour les poser sur le sol des trois "chambres".
Il est évident qu'à 4400m, l'entreprise (de bâtiment...mdr !) n'est pas si simple. On est vite essoufflés et les pierres plates ne sont pas légions autour de la bergerie (j'ai écrit bergerie ? Michel avait un autre nom, je crois). En plus, si les premières qu'on trouve sont proches, les dernières sont suffisamment éloignées pour nous imposer un retour en deux fois.

Notre groupe arrive devant le "Hilton" de  Dharamsala...

La chambre pour 3 avec options : étendage, bouts de suspension, pierres au sol...

On espère un peu plus de "confort" au moment du repas mais ce n'est guère mieux. L'entrée ouest est pleine d'eau et on doit donc rentrer par la cuisine, à l'opposé. Une fois à table, on a la surprise d'avoir quand même les pieds dans l'eau ou dans la boue.
Je ne ferai pas trop honneur aux spaghettis tomate, pas très faim d'autant plus qu'à côté de nous, un russe a sorti et ouvert une grosse boîte de conserve (une espèce de pâté) dont les effluves arrivent jusqu'à nos narines. 

" Daniel, tu ne trouves pas que ça sent le pâté Hénaff ?"
Après le repas, l'après-midi sera en partie consacrée à la préparation de l'équipement pour la grande journée de demain: Pantalon rando "spécial temps très froid", doublé d'un collant "Helly Hansen", des guêtres, des crampons parce qu'il y a de la neige pour monter au col et surtout pour la descente qui, parait-il, est plus que délicate. Je mettrais aussi des gants de soie sous mes gants en polaire. Je prévois une cagoule sous mon bonnet népalais.

Du "Hilton", vue vers le sud. Au premier plan, le "réfectoire"...

Impression camp de base, non ?..

15h: Il fait de plus en plus froid, le vent s'est levé depuis la fin de la matinée et ça fait longtemps que le soleil s'est caché derrière la Larka Pass. On essaie de passer agréablement le temps dans le "réfectoire": Duels de mots fléchés et mots croisés, semble-t-il.

18h30: Après le repas du soir, je tente une dernière vidéo à l'extérieur. Il fait vraiment très froid...

Avec Michel et Daniel, on a décidé de dormir avec la première couche de vêtements qu'on portera demain matin. D'ailleurs, maintenant, tout est prêt dans notre petit "nid douillet". 
On gère la situation en "mode pompier": On a même prévu de dormir avec notre deuxième couche dans le duvet et sur notre troisième. Quand on rejoint notre "suite", il y fait très froid, mais en serrant un peu les dents, ça se passe bien...

Allez, au lit !

le plan de notre parcours
 

Asters à 3900m...