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samedi, décembre 01, 2007

3- Le tour du mont Thabor en 6 jours (5 au 11 août 2013)...



 
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2ème étape Du refuge des Marches (2230m) au refuge du Mont Thabor (2502m) via le col des Bataillères (2787m) + aller-retour aux Lacs Saint-Marguerite et aller-retour au col situé au sud du refuge.
Mercredi 7 août 2013:
Dénivelée +: 604m
Dénivelée - : 300m

Le jour est levé depuis un moment quand je m'extirpe de mon sac de couchage. Depuis hier soir, je me suis promis de faire ma toilette matinale à la fontaine et à la "fraîche". Le ciel est très couvert, on est à la limite de la pluie. Après un rasage approximatif sans miroir et quelques ablutions pour parachever le réveil, je réorganise un peu mon sac que j'ai sorti et posé sous l'appentis nord afin de pouvoir le faire tranquillement au calme comme chaque matin de départ à venir. 
7h : Je remonte très discrètement au dortoir pour réveiller les filles.
On se retrouvera à table pour le petit déjeuner qui est prévu à 7h30: Attention, ici, c'est un seul bol de café , thé ou chocolat mais avec des croissants certes congelés mais croissants quand même. Qui aurait parié là-dessus ?
8h30 : C'est le départ, avec un ciel toujours très couvert sur un chemin dont le début est balisé de grosses pierres.



Pour ne pas se tromper...


Question équipement, aucun d'entre nous n'a trop anticipé par rapport à la pluie. Vous constaterez sur la vidéo suivante que les filles ont juste leurs polaires, moi aussi d'ailleurs (ça, c'est de l'optimisme, messieurs-dames !), mais tout est prêt sur le dessus du sac ou dans le capot.



 


Notre petite colonne avance en direction d'un fond de vallée que nous contournerons en franchissant le col des Bataillères. 



Tout y est :  Le végétal, l'eau et le minéral...

Certainement un ancien verrou glaciaire: Il suffira d'en trouver les clefs (elle est bonne, non ?)...
























































8h46: En tête, Sylvie longe le ruisseau de Bissorte. Il pleut mais pas de problème, on vient de s'équiper.




























Il pleut mais on s'en fiche, c'est beau et bon...























La preuve...







On avance, on avance et notre "chef" montre l'exemple, elle continue "bille en tête" en nous encourageant d'un "allez les gars !" pour qu'on s'accroche, mais "pas de problème, boss ! on y va ! "
"Aller les gars, comme elle y va fort !" Vous comprenez, on est ses potes quoi !.. 




9h03 : La pluie et le vent ne nous empêchent pas de regarder autour de nous. C'est superbe ! Certains passages humides sont très humides. Il faut regarder où on met nos pieds pour les franchir.




Chrono-photographie sur le franchissement du ruisseau de la Grande Montagne. Bien sûr qu'il existe ce ruisseau, regardez la carte ! Mais la Grande Montagne, c'est laquelle ?



"Attention, Séverine, ça glisse !"..












" Regarde, Jean-Charles, fais comme moi, écarte les bras !".. 
" Est-ce que je le fais bien ?"












"Yep, c'est passé !"..











 



9h24: La pluie fait une petite pause. Le ciel s'éclaircit un peu. Sur notre droite, c'est très beau ! (en langage actuel : C'est trop beau ! )



Couleurs matinales...


Il reste encore des névés partout...



Vers 9h30, après le franchissement du verrou (dur-dur, on a eu du mal à trouver les clefs !), on arrive sous le lac des Bataillères...







 
Zone humide sous le lac...
Zone humide (bis)...



Le lac-déversoir...

Au bord du lac-déversoir...


Belle transparence du lac-déversoir...



Le "bief" entre le lac et le lac-déversoir...

Une minute plus tard, Sylvie arrive au bord du lac à 2422m : C'est très beau, sauvage, intact !



Notre "chef" au bord du lac des Bataillères...

Quel calme !..












































On en profite pour faire une petite pause. Il nous reste 350m de dénivelée pour atteindre le col : En gros, une petite heure, si tout va bien. 
On repart vers 9h40, la pluie est repartie et le vent s'est bien renforcé.
Tout va bien ! 
Tout de suite après le lac, on aborde une montée assez sévère à flanc de montagne. On voit d'ailleurs le tracé devant et...au-dessus de nous.




On s'élève...

Plus on monte, plus le lac devient bleu...


Le sentier est toujours à flanc de pente, en balcon montant. La pluie se maintient mais le vent se renforce au fur et à mesure qu'on prend de la hauteur. J'espère qu'on ne va pas prendre 5000m ! Lol !



                                     


 Deux grands lacets bien serrés nous permettent accéder à un plateau montant parsemés de petits névés. Le sol est très délité. On dirait de l'ardoise ("c'en est peut-être !").

                      
                                                                                                     

 


10h15 : On est sous le col à 15 mn du sommet...



                                                                             

10h18 : Les "gars" suivent, de plus en plus déterminés à ne pas "lâcher l'affaire"...




10h25 : Petite pause des "gars", près du petit lac, sous le sommet.



10h28 : Sortie de névé...






10h32 : Tout près du col...








10h33 : On vient de là...





10h35: J'arrive en haut du col derrière Sylvie et Séverine...


                                                                                              



Malgré la pluie et le vent, nous profitons d'être en haut pour faire quelques photos.
 Les deux photos ci-dessous ont été prises par Sylvie et sont très intéressantes (attention, je n'ai pas dit que les photos prises pas Sylvie sont systématiquement intéressantes, mais ça l'est souvent, car mon amie ne prend jamais des photos au hasard). 
En arrivant en haut, on ne savait pas précisément ce qu'on allait voir. 
La première photo a été prise avec une orientation légèrement vers la droite et la deuxième vers la gauche, c'est-à-dire en direction du refuge, là où on va. Je dis intéressantes car je pense qu'avec le recul, la première nous apporte la réponse à la question existentielle du moment : Où "qu'il est" l'Mont Thabor ? 





Après réflexion, analyse après la rando, je pense pouvoir décrypter cette photo : A gauche, c'est le Cheval Blanc (3020m), ensuite une pointe qui n'a pas de nom sur la carte (3105m), puis le Mont Thabor, là où il y a un tout petit névé (le sommet du Thabor est rond, on l'a vu après, côté opposé, du refuge I Ré Magi), enfin le sommet de droite serait le Pic du Thabor (3207m), le tout organisé autour d'un demi cirque naturel qu'on distingue nettement sur la carte IGN.




Sur la deuxième, on voit des lacs de Sainte Marguerite et derrière le troisième, le lac Rond, il y a un pli de terrain : Le refuge du Mont Thabor serait juste derrière...
Pendant la descente vers les lacs, le temps se remet provisoirement au mieux et nous donne l'occasion de prendre d'autres photos tout en musardant.  On a le temps. Je vous propose une petite série dont certaines ont été prises dans un superbe endroit humide où cohabitaient des fleurs et des mousses...



 




     
  
                                                                                                           "Et, il est où le Mont Thabor?"








Bon, il est 11h42, on va peut-être y aller, non ?


                                

Il nous reste à longer le lac Rond et à plonger de l'autre côté du petit repli pour atteindre le refuge. "Trop d'la balle ! "
Oui, mais c'est sans compter avec nos amies les marmottes qui nous font un petit appel amical alors qu'on quittait les rives du lac Rond.
 On en aperçoit même une ou deux. Avec Séverine, l'autre "gars", on fait demi-tour en espérant pouvoir faire quelques clichés. Comme deux gamins, nous voilà engagés dans une partie de cache-cache avec nos petits mammifères si sympathiques. Pendant cet épisode, une marmotte peu farouche passera pratiquement à nos pieds pour rejoindre son terrier qui était à proximité, mais celle-là, impossible de la "flasher", elle allait trop vite...

Pour les autres, voilà le résultat :




 

Bon, il est temps de finir notre étape. Un dernier coup d'oeil au Cheval Blanc et on y va.




Il est à peine plus de 12h quand on découvre le refuge du Mont Thabor.                                         




 


L'accueil est super sympa et très chaleureux. Le jeune gérant nous autorise à pique-niquer sur la terrasse qui est pour l'instant au soleil. Quel bonheur !
Après le repas, agrémenté pour fêter ce bon moment, d'une carafe de Gamay qu'on pourra finir le soir, on nous invite à aller déposer nos sacs au dortoir. On en profite pour réserver nos places de couchage pour la nuit.
Pendant notre installation, le temps a évolué, mais plutôt vers la détérioration. On se propose pourtant d'aller revoir le territoire des marmottes et ensuite, de monter en haut de la "colline" d'en face avec toujours comme objectif de repérer... le Mont Thabor, bien sûr.
En moins de 10mn, nous sommes revenus chez les marmottes mais le lieu est maintenant squatté par un campement de scouts qu'on avait vu, en pause, au refuge, un peu après notre arrivée.
Bon, il ne reste plus que la deuxième option. Sur la carte, le dénivelé (on peut écrire les deux: un dénivelé ou une dénivelée) nous donne un peu plus de 100m, mais ça grimpe dur.
Il est à peu près 15h quand on entame la montée.
 En haut, ce sont les nuages qui nous accueillent, plus un vent très violent car on est sur un col (vue à droite et à gauche).



En face, il y a un sommet noyé dans les nuages. On imagine que c'est le Mont Thabor (mais on se trompait, maintenant, on en est sûr).





En tous cas, ici, l'ambiance est "sauvage"...



                                                                                                      


Je passe sur les diverses incantations de notre chef au Dieu présumé Mont Thabor. C'était un grand moment de spiritualité. Toujours est-il qu'il fait très froid sur ce col et que nous envisageons rapidement de quitter cet endroit.



En descendant, nous avons une très belle vue sur le lac Rond...




Il est 14h25 quand nous revenons au refuge qui se remplit tout doucement (il parait que celui-ci sera complet ce soir: En fait, il y aura seulement 3 désistements). La pluie redouble d'intensité.
 Quelques instants plus tard, on se retrouve dans la salle commune. On s'occupe comme on peut : Voir s'il y du réseau pour nos téléphones, remplir notre journal de bord, consommer une boisson chaude ou froide... 






On fait aussi la connaissance de nos futurs voisins de table qui se sont eux aussi pré-positionnés pour le repas du soir. Ils sont trois comme nous mais une seule femme, et font la traversée des Alpes du lac Léman à Menton. 
Rien que ça : Tu te souviens Sylvie, le p'tit gars au refuge des Barmettes en 2007, le spécialiste de ta montre KGB. Eh bien, il faisait le même programme. Ce jour-là, il avait marché 14 h et ses pieds étaient couverts d'ampoules. On l'avait aidé un peu:  Le tour de la "Grande Casse" ( 16 au 20 juillet 20... ) .   

Dehors, l'évolution du temps frise la cata: Après la pluie, le vent, on a le droit aux coups de tonnerre avec éclairs, puis averses de grêle (un groupe a le "plaisir" d'arriver dessous), puis c'est le brouillard accompagné de pluie et à nouveau de vent.



 
 



On arrête, c'est complet: Manque plus qu'un tremblement de terre ou un tsunami...
Dehors, les deux mulets de portage (parce qu'un groupe ne porte pas de sac...) qui sont dans un enclos, avaient l'échine pliée et la queue entre les postérieurs pendant l'averse de grêle. Pauvres bêtes !
Regardez ! Même l'unique plante à fleurs du refuge se dit qu'elle est mieux là que dehors (si-si !). 
Ah !!! Les incantations personnalisées adressées à des dieux qui ne sont pas les vrais destinataires, voilà c'que ça donne. 
Bon, on est bien, à l'abri, on a bu un coup (la chef, elle a bu une bière bio au safran) on n'est pas à plaindre.
19h:  C'est l'heure du repas. Au menu: Soupe de pois cassés puis diots avec du riz, ensuite de la tome de Savoie et enfin un brownie au chocolat...
Tout est excellent à un point tel que le randonneur anglais du bout de la table se ressert de chaque plat !
Si la rivalité gastronomique entre les refuges continue, que va-t-on manger demain soir ?
Après le repas, on reste discuter quelques instants avec nos voisins de table. La femme, qui, avant le repas, n'avait pas dit un mot pendant nos échanges, parce qu'elle lisait attentivement, a beaucoup d'humour et la discussion avec leur groupe est agréable.

21h30: On rejoint discrètement notre dortoir et notre couchage.  
Dehors, c'est à nouveau l'orage et la pluie, mais c'est pas grave, on verra bien. En tous cas, on a, à nouveau, passé une excellente journée.
Tenez, pour finir, voici quelques renoncules des glaciers...

 
      

Bonne nuit !

 A demain !




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