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samedi, décembre 01, 2007

6- Le tour (bis) du Mont Thabor: Du 20 au 27-7-2014...



SIXIEME JOUR (Dernier jour) : DU REFUGE CAMILLIO SCARFIOTTI (2165m) A LA CHAPELLE SAINTE-ANNE (Station de La Norma, 1877m) EN PASSANT PAR LE COL DE PELOUSE (2793m)...



Parcours jusqu'au lac de Rochemolles

(Google maps ne reconnait pas le sentier qui monte au col de Pelouse et qui redescend de l'autre côté vers la chapelle Sainte-Anne). 
Je ne suis pas étonné ! En zoomant un peu la carte, vous trouvez facilement la chapelle.


Samedi 26 juillet: Après une bonne nuit sans incident, je me précipite à la fenêtre du dortoir: Il pleut. C'est pas une grosse pluie mais, pour l'instant, suffisante pour vous gâcher tout plaisir de marcher. Bon, on verra bien après le petit déjeuner que nous prenons seuls dans la salle commune.
Un peu avant 8h, c'est le départ. Vous avez remarqué, on est en avance sur les autres jours: C'est normal, c'est le dernier jour et on a du "taf" sous la semelle.
 J'vous explique, vous allez comprendre :

 


JP est déjà devant et trépigne presque, plus bas, à l'entrée du parking.
 Une bonne nouvelle, vous l'avez entendu, il ne pleut plus. Je me répète, mais c'est pour ceux qui ne regardent pas les vidéos (y'en a...).
La descente se fait en accéléré. 


Passage sur le petit pont...

On avait dit une demi-heure jusqu'au bout du lac et 15mn après jusqu'à la petite bifurcation pour attaquer le col de Pelouse.


Remarquez la hauteur de la gentiane jaune...

 Hier, on avait pu voir le début du tracé dans la paroi. Eh bien, ça promet ! 


Bon, voilà le défi: 2h30...


Le chemin commence dans de l'herbe haute, à croire que depuis deux jours, on emprunte des chemins peu fréquentés. Rapidement le tracé s'imprime en lacets sur la paroi.


En traversée..
Un lacet au-dessus...


On s'élève progressivement...

 
En face, la "route" qui permet d'aller en voiture jusqu'au refuge...
On a "pris" 70m...


Vers 9h, on fait une première pause et on en profite pour faire une p'tite photo.



" Y sont beaux, non ?.."

Une demi-heure plus tard, on tombe sur nos premiers edelweiss.



Ne pas toucher, cueillette interdite...


On a encore pris de la hauteur, on est à 180m...





L'effort est de plus en plus exigeant, envahissant, total. L'altimètre de ma montre nous encourage, on monte bien et la progression est normale.
On tangente ou on franchit des "goulettes" dans lesquelles des cascades descendent avec fracas ou avec délicatesse.



Avec fracas: Regardez la couleur de l'eau...
 














Avec délicatesse: On franchit...



























10h, en face, dans l'ouest sud-ouest, à une distance difficile à évaluer, une harde de chamois se déplace lentement sur l'arête sud-est de la Cime Gardoria (3137m).

 
Au zoom numérique: Pas eu le temps de mettre le trépied...
Moins de zoom...




















11h30: On est à 150m sous le col et Sylvie n'est pas bien. Je suis à côté d'elle. Je lis sa souffrance dans ses yeux et je l'entends dans sa voix. Un plus plus haut, Séverine saisit l'instant.



"Pas grave, Sylvie, ton pote le p'tit breton est là: Il va t'aider..."


On devine, plus qu'on ne voit l'objectif...






Je propose à Sylvie de la "tracter". Je lui explique ce qu'on va faire.
 Au Népal, avec mon ami Daniel, quand on avait des camarades momentanément en souffrance ou en "faiblesse", on les tractait: Le "tracté" doit être littéralement dans les pas du "tracteur". Il faut parler avec la personne en difficulté (d'ailleurs, ça pourrait être vous...), positiver, le coacher, sentir le moment où il faut faire les pauses, et ça avance, lentement, mais ça avance !
C'est la première fois que ça m'arrive avec mon amie Sylvie. Je souffre en même temps qu'elle, je "suis" elle. Je ressens un sentiment tout simple de fierté (j'ai dit tout simple: "N'oubliez pas, je suis breton ") mais aussi une immense émotion qui se traduit tout de suite par une montée de larmes. Je renifle sans cesse en parlant à Sylvie. Petit à petit, les choses s'arrangent...
Séverine arrête sa progression et prend cette photo très positive...



Sylvie sort sa tête sur le côté pour la photo, et le "petit train" est en route...


Pas après pas, mètre après mètre, on se rapproche du sommet du col.


A quelques mètres du sommet...


En haut, une embrassade d'amitié ponctue notre réussite. On y est au sommet de ce p..... de col. On l'a eu ! 
Il est 11h55, on a mis 2h15...



Y'en a souvent une au sommet quand c'est dur...


Il fait très froid sur ce col, comme souvent d'ailleurs à cause du passage de l'air dans le rétrécissement géographique.

 A partir de maintenant, c'est pas difficile, il faut descendre mais par où? 
C'est mis sur le panneau...C'est par là !






Oui, mais voilà, vous avez vu le névé ?
Il est balèze, non ?




On contourne le névé par l'ouest...

Une fois contourné, le névé, c'est une peu l'impro qui prime. Bien sûr, on se fie un peu à l'instinct de JP. Comme disait une amie randonneuse partant en voyage au Népal et présente à côté de son gros sac dans la gare de Rennes: " A partir de maintenant, je suis en mode "mouton"..."



Séverine a trouvé un semblant de chemin, mais pas pour longtemps...


Mais que vois-je ?
 Un rassemblement de stratèges est en cours ! Attention, ça va faire très mal, très très mal ! 
Bien sûr, je rigole !!!



Tu vois, le col à 3000m, là-bas ? Eh bien, c'est par là...



Sur la carte, le tracé est noté "approximatif". Je vous rassure, sur le terrain, aussi...



Là, c'est JCH, en impro...Pas terrible !



C'est drôle, parce qu'on voit où il faut aller, qu'il faut "attraper" cette vallée qui descend vers les Chalets du Vallon, mais on ne voit pas comment. La lecture du terrain est difficile parce qu'elle est sans perspectives franches.  
          

Mais c'est très beau !

Il y a toujours un relief imprévu qui rend impossible l'option qu'on choisit.            


Fin d'impro pour JCH...

 Finalement, on décide de passer à droite pour descendre ensuite vers la gauche. A-t-on la bonne option ?

Ils ont presque trouvé notre lieu de pique-nique.




"Attendez-moi, je suis en retard !"


 





Devinez où ?
Réponse: Sous le gros rocher, bien sûr. 
"Bravo, vous avez gagné un paquet de riz et un litre de vin rouge !"
La preuve :

 
"Pas besoin de sortir l'auvent Germaine, on en a un en dur..."


Fait pas chaud, quand même, mais en face c'est "trop beau" et en plus on a des marmottes qui font le spectacle. On a même vu un renard...




C'est très "choli", non ?

 Avant de repartir, on apprécie la trajectoire de notre descente depuis le col. On a le droit de se demander par où on est passé ?



"Bon, on a déjà fait un bout, non ?"


 On repart en restant sur le versant est de la vallée du ruisseau du Vallon. On est même assez haut. Je me demande comment ça va se terminer c't'histoire !



JP insiste sur le flanc est...

Regardez le beau caillou que l'érosion a façonné.



Etonnant, non ?

Comme la descente se fait en biais, y'a mon problème de genou qui revient et quand au bout du balcon je vois ce qui nous attend, je me dis que ça ne va pas être évident pour moi.



Rejoindre cette vallée, et en plus, y'a de la pente...

 Finalement, on y arrive en bas, mais mon genou crie "au secours". Même avec le retour de la progression en ligne, c'est douloureux. On est enfin sur le bon chemin, celui qui est en longs pointillés sur la carte: Y'a plus qu'à... On est à 2350m.



Quand on se retourne, vue vers le sud. La frontière italienne est dans les nuages...

Il est un peu plus de 14h, on continue tranquillement sur la rive droite du torrent du Vallon. 
C'est drôle mais à cet instant, j'ai eu une pensée bizarre, je ne sais toujours pas pourquoi: Vous vous souvenez de l'histoire de ce crash d'avion dans la Cordillère des Andes. C'était le 13 octobre 1972 et cet avion transportait une équipe uruguayenne de rugby. Ils allaient faire un match au Chili. Et boum ! Dans le mauvais temps, l'avion heurte une crête et finit sa chute, après s'être brisé en plusieurs morceaux, sur un plateau au milieu de nulle part. Après maintes péripéties (cf le livre Les survivants de Piers Paul Read), ils finirent par constituer un corps expéditionnaire pour essayer de rejoindre, vers l'ouest, les hautes vallées chiliennes. Le 25 décembre, ils peuvent contacter visuellement un montagnard chilien et sont repérés, ce qui a permis aux équipes de secours, qui avaient abandonnés les recherches depuis deux mois, de sauver les quatorze autres qui étaient restés près de la carcasse de l'avion.
C'est marrant (c'est une façon de parler) mais en retrouvant ce chemin, j'ai pensé à cette histoire. Allez savoir pourquoi ?

J'ai mal mais je sais que je vais finir, je me connais. 
On passe les chalets du vallon: Pas vu les ruines (on va trop vite !). Progressivement on retrouve la densité agréable de la forêt.


On vient de là-bas, un peu plus vers la gauche, quand même...

Plus bas, aux Chalets de Pelouse, mes camarades font une halte. Etant à la traine depuis un bon moment, je shunte la pause, mais je suis informé qu'à la prochaine bifurcation, je dois prendre à gauche vers la fond de la vallée. JP me rattrape sans problème au moment où j'arrive au-dessus de la station de pompage qu'on franchit sur une passerelle métallique. Chacun en profite pour "assurer" son passage.



Verso...

Recto...

Ma pomme, ma pomme, c'est moâ-a-a-a !

Vous êtes sûrs qu'ça tient, ces trucs-là ?

"Y'a un trou ? Où ça ?"


















































On est à moins de 2000m, il nous reste un assez long balcon descendant avec une ou deux belles reprises (celles-là, on s'en souvient...) avec des cordes ou des câbles, au choix, ouah ! 

Petit à petit, on commence à revoir quelques vues de notre belle vallée de départ.


Aussois en bas, et, en face, la Dent Parachée (3700m) dans les nuages...
Encore dans les nuages ???

Sur notre droite, la vallée du Fond...


Aussi dans les nuages...



Allez, une dernière impression à moins d'une heure de l'arrivée...




A 16h30, je termine cette rando, main dans la main avec Sylvie, comme le veut notre tradition.


JP en reste les mains sur les hanches mais ne fait pas les yeux furibonds...

Avant de remonter dans la petite "Ferrari", les "furettes" font leur braderie locale à côté de la "baleine" (c'est le nom qu'elles ont donné à mon sac)...




De quoi sont les pieds ? Ils sont l'objet de soins attentifs...

Séverine: "Tiens, j'ai encore mes deux pieds !"
Sylvie: "Moi aussi, un- deux, voilà, c'est complet !"

J'vous raconte pas la soirée. C'est notre soirée, mais elle a bien commencé.



Allez, à la vôtre !!!

Ettttttttttttttttt, à la prochaine si vous le voulez bien...En tous cas, celle-là, elle était....................................................TROP BIEN !!!





A bientôt !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je viens de relire l'intégrale de notre rando. Mais que c'est beau ! et ce grand moment d'émotion le tracteur du col de Pelouse.
ça fait tellement de bien de s'y replonger de temps en temps.
Merci Jean-Charles
Sylvie
As-tu le tracé complet de la rando ?