Chandanda: Mercredi 24 avril, 5h30. Nous sommes déjà dehors en train de prendre un thé avec des petits gâteaux devant l'établissement qui nous a hébergé...
Quelle nuit ! Entre l'humidité des couchages et des murs et l'état des toilettes, on aura vraiment un sacré souvenir.
Enfin, il fait beau et dans quelques minutes on va partir pour achever cette liaison en 4x4.
6h: Les véhicules sont prêts. On est un peu l'attraction ce matin, dans le coin: "Mais que viennent faire ces gens par ici en 4x4 ?"
Ah oui, j'allais oublier, avant de partir, une p'tite vaisselle !! Vous avez remarqué, il y a du produit moussant. L'an passé, c'était directement avec de la bouse de yack séchée...
Nous poursuivons l'ascension du col qui est à près de 2800 m.
Nous sommes maintenant dans les contreforts de l'Himalaya. Les perspectives prennent de la hauteur.
Vraiment de la hauteur...
7h: Première pause qui nous permet de contempler le panorama.
Vers 8h, on est à nouveau bloqué par des camions Tata qui n'arrivent pas à franchir une zone humide sans élan. Donc, ils attendent en convoi avant de s'élancer les uns après les autres à grand renfort de "klaxon à l'italienne".
J'ai profité de cette pause imprévue pour prendre en photo l'intérieur de la cabine de ces engins. Leurs pilotes (j'ai écrit pilote et pas conducteur, ici conduire ne suffirait pas) vouent à leur camion une réelle vénération. Les intérieurs, très kitschs, sont des oeuvres d'art contemporain à la népalaise. N'est-ce-pas ?
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| L'extérieur n'est pas mal non plus !!! |
A 8h34, j'aperçois, dans l'échancrure d'un cumulus, notre premier sommet enneigé: Le Thamserku (6608m). On y est presque. Il nous reste à redescendre le col jusqu'à la vallée (1700m) puis remonter sur l'autre versant jusqu'à Salleri (2390m) qui était l'ancienne capitale du pays sherpa avant que Namche Bazzar ne la devienne et enfin Phaplu, terme de notre escapade automobile: Deux heures au pire ou au mieux.
L'accueil est très convivial. Le lodge nous parait luxueux. Les bagages sont déchargés rapidement et confiés à nos porteurs après quelques ajustements. Dorge les a recruté à Lukla, il y a 2 jours. Ils ont l'air bien jeunes...
On investit les lieux, et on se prépare pour le repas tout en remplissant nos journaux de bord respectifs (il y en a des choses à raconter...).
Ce sera à nouveau dal-bhat pour tout le monde. Je n'ai, à nouveau, pas très faim. En fait, je suis déjà projeté vers le départ. Enfin, on va marcher. C'est la délivrance, le bonheur. Tout commence vraiment.
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| La carte... |
Vers 13h, toute l'équipe est prête pour le départ.
Quelques instants plus tard, nous sommes en action. Je pense, qu'à cet instant, on a tous conscience d'être sur la route originelle qui a permis à John Hunt (le chef de l'expédition) en 1953 d'emmener entre autres, Edmund Hillary et le sherpa Tensing jusqu'au camp de base. La suite, vous la connaissez: Il ne leur restera plus qu'à partir à la conquête du sommet, là-haut, juste derrière la terrible ice-fall. Ils y arriveront le 29 mai...
Le chemin est large et agréable, sans grande difficultés. Que c'est sympa de retrouver nos bonnes vieilles mules, comme le dit si affectueusement Bernard !
Un peu plus loin, on fait une rencontre sympathique avec un népalais d'un âge certain. Il est assis sur un muret au bord du chemin. De loin, il regarde un groupe de convives qui assistent à un mariage. Cet homme est, en fait, un sherpa de haute altitude qui, en quelques mots, nous raconte ses différentes participations dans des expéditions sur des sommets réputés. Un premier moment magique !
Depuis quelques temps, on progresse en sous-bois, on traverse des petites forêts et surtout on retrouve, entre autres, les rhododendrons.
Le groupe avance sans problème, très concentré, en ordre. Vous pouvez voir que l'utilisation de bâtons télescopiques est majoritaire dans notre groupe. Le tempo, donné par notre chef-porteur, est régulier. Avec lui, nous communiquons en anglais car Dorge, qui semble très timide, ne parle pas du tout le français.
On est déjà en présence du fameux "faux-plat népalais" si cher à notre ami Bernard. Donc, ça monte et ça descend, et comme en Bretagne, ça n'est jamais plat. Et comme au centre de notre belle Bretagne, on "baigne" ici dans l'authentique, dans l'ancestral. Rien ne semble avoir changé depuis des lustres. C'est un vrai bonheur de tremper dedans. Nous verrons qu'après Lukla, ce ne sera pas la même chose.
Pour terminer cette mise en bouche, je voudrais vous montrer deux types de portage avant que nous n'arrivions à Ringmu. Ce n'est pas un essai comparatif...C'est un constat que malheureusement, nous allons faire tous les jours: Le poids et l'encombrement des charges transportées sont très importantes. Mais, comment font-ils pour aller aussi vite, ces gens ?
Les deux porteurs viennent de dépasser Christiane qui, pourtant, ne traine pas...
Il est à peine 16h quand nous arrivons dans notre lodge à Ringmu (2720m) au pied d'un gros "coup de cul" qu'il faudra attaquer demain matin à froid pour atteindre le col à un peu plus de 3000m...
Une bonne nouvelle, il y a une douche chaude, mais elle est à l'extérieur. Marie propose l'organisation d'un tour de passage.
Il y a deux étages: Avec mon camarade Olivier, nous partageons une chambre avec une belle vue sur l'extérieur. C'est appréciable !
Un peu plus tard, on se retrouve dans la salle commune pour prendre un bon thé bien chaud et bien réhydratant tout en remplissant les carnets de bord...
Le début de soirée s'organise avec, comme fil rouge, les passages à la douche.
Au menu, soupe de légumes plus momos. Super soirée très conviviale.
On est heureux, on est dedans...enfin !
A demain, si vous le voulez bien...
Un dernier petit bonus: J'ai eu l'autorisation de prendre en photo la cuisine et la cuisinière...
Namaste...
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